24: Tissus conjonctifs

24 Tissus conjonctifs



Les tissus conjonctifs (TC) forment un groupe hétérogène de tissus morphologiquement et fonctionnellement différents mais qui ont en commun une même origine embryologique (mésoblaste). Ils constituent une matrice interstitielle plus ou moins rigide qui s’insère entre les autres tissus et les organes.




II Structure


Le TC comporte des cellules de soutien et une matrice extracellulaire (MEC).



A Cellules de soutien


Correspondant aux cellules résidentes dans les TC, elles synthétisent les différents composants de la MEC. Elles sont indispensables à l’organisation architecturale de la MEC et au maintien de sa stabilité mécanique. Certaines d’entre elles exercent d’autres fonctions, telles que la réserve lipidique (adipocyte blanc), la production de chaleur (adipocyte brun). Les cellules de soutien sont toutes d’origine mésenchymateuse (tissu qui se forme à partir du mésoblaste et qui est caractérisé par des cellules isolées les unes des autres se différenciant en plusieurs types de cellules de soutien pendant la vie embryonnaire ou, en cas de besoin, après la naissance).




1 Fibroblaste et fibrocyte


Le fibrocyte est la forme inactive, fixe, qui ne se divise pas. Lorsqu’il redevient actif, le fibrocyte porte le nom de fibroblaste.


Fonction : ils produisent les protéines de la MEC (fibres de collagène, élastiques) et les glycoprotéines de structure (GAGs) ; ils contrôlent la composition et maintiennent l’intégrité de la MEC.


Localisation : ils sont dispersés au sein du TC (cellules disjointes).


Structure : cellules de grande taille fusiformes ou étoilées (fig. 24.1A). La membrane plasmique présente des invaginations, correspondant au lieu d’extrusion des molécules synthétisées, et des vésicules de micropinocytose permettant la résorption de certains composants de la MEC. Le cytosquelette développé assure une grande résistance aux traumatismes mécaniques (filaments intermédiaires de vimentine). Dépourvus de dispositifs de jonctions intercellulaires, ils sont isolés les uns des autres et développent des mécanismes d’adhésion à la MEC. Les fibroblastes peuvent se déplacer lors de leur activité sécrétoire.



Renouvellement : les fibroblastes peuvent se diviser pour reconstituer un tissu de cicatrisation. Ils peuvent se différencier en adipoblastes ou en cellules endothéliales.



2 Adipocytes blancs


Fonction : ils sont spécialisés dans la mise en réserve des lipides (ils représentent en moyenne 10 % du poids du corps, ce qui constitue 40 jours de réserve énergétique). Ils jouent un rôle d’isolant thermique et de soutien mécanique en comblant les espaces laissés par les tissus en régression (moelle jaune) ; ils assurent l’amortissement des chocs (plante des pieds).


Localisation : ils sont dispersés ou regroupés en amas ou en lobules dans le TC. Les lobules de grandes tailles peuvent former un tissu adipeux.


Structure : cellules sphériques volumineuses (100 à 150 μm de diamètre) contenant une grosse vacuole graisseuse (triglycéride) dépourvue de membrane (adipocyte uniloculaire) (fig. 24.1B). Ils sont recouverts d’un feutrage de fibres de réticuline et sont entourés d’un conjonctif comportant de nombreux capillaires et de fines ramifications nerveuses (chaque adipocyte reçoit une terminaison sympathique noradrénergique).


L’activité des adipocytes se déroule en trois phases :



Régulation hormonale :



Renouvellement : l’adipoblaste peut se diviser et peut entraîner une obésité hyperplasique qui dépend en grande partie de facteurs génétiques. L’obésité hypertrophique est caractérisée par une augmentation du volume des adipocytes (la liposynthèse étant plus rapide que la lipolyse) qui dépend essentiellement de facteurs nutritionnels.



3 Adipocytes bruns


Fonction : ils sont impliqués dans la production de la chaleur sans frisson.


Origine : les adipocytes blancs et bruns se forment à partir de cellules pré-adipeuses. Après une phase de prolifération, les cellules pré-adipeuses se transforment en adipoblastes. Les adipoblastes accumulent de nombreuses petites vacuoles lipidiques. Les adipocytes blancs perdent une partie de leur cytosquelette, ce qui favorise la confluence de leurs vacuoles (uniloculaire) et l’augmentation de leur taille. Les adipocytes bruns conservent l’intégralité de leur cytosquelette, les vacuoles ne peuvent confluer et restent dispersées dans le cytoplasme (multiloculaire).


Localisation : ils ne sont jamais isolés, mais regroupés (graisse brune) principalement autour des gros vaisseaux sanguins et du cœur. Abondants chez les mammifères hibernants où ils forment la graisse brune, dans l’espèce humaine, ils ne sont présents que pendant la période fœtale et néonatale, et disparaissent presque complètement chez l’adulte.


Structure : cellules polyédriques (50 μm de diamètre), noyau central (fig. 24.1C). Cytoplasme occupé par de nombreuses petites vacuoles lipidiques (adipocyte multiloculaire) et de nombreuses mitochondries qui contiennent de nombreux cytochromes oxydases (responsables de la couleur brune des adipocytes). Ils assurent la liposynthèse et le stockage des triglycérides mais, à l’inverse des adipocytes blancs, les produits de la lipolyse (glycérol et acides gras) restent dans le compartiment cytoplasmique. Les mitochondries, grâce à une protéine transmembranaire (la thermogénine), convertissent l’énergie libérée par l’oxydation des acide gras en chaleur, qui se propage dans les conduits vasculaires.



B Matrice extracellulaire (MEC)


La matrice extracellulaire comporte d’un point de vue architectural :




1 Fibres


Elles sont de trois types et se retrouvent, en proportion variable, dans les différents tissus conjonctifs (fig. 24.2A).




Jun 29, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 24: Tissus conjonctifs

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