23 Épithéliums glandulaires
Les épithéliums glandulaires répondent aux quatre critères structuraux des épithéliums de revêtement (voir chapitre 22, p.291), mais les cellules qui les composent (cellules glandulaires) ont leur activité métabolique principalement orientée vers l’élaboration d’un produit de sécrétion qui est excrété hors de la cellule, et qui est utilisé par l’organisme.
Selon l’endroit où est déversé le produit de sécrétion, on distingue deux types de glandes :
• les glandes exocrines qui déversent leur produit de sécrétion directement dans le milieu extérieur ou dans une cavité communiquant avec l’extérieur ;
• les glandes endocrines qui déversent leur produit de sécrétion dans la circulation sanguine.
I Histogenèse
Les épithéliums glandulaires exocrines et endocrines ont la même origine embryologique (ectoblastique ou entoblastique) que les épithéliums de revêtement. Les cellules du feuillet embryonnaire s’organisent en un massif cellulaire (bourgeon épithélial) qui s’enfonce dans le mésenchyme. Le bourgeon cellulaire peut avoir deux évolutions différentes (fig. 23.1A) :
• dans le cas des glandes exocrines, le bourgeon reste connecté avec l’épithélium de revêtement par un cordon cellulaire, qui se creuse secondairement pour former un canal excréteur. Les cellules du bourgeon situées en profondeur forment la partie sécrétrice de la glande (unité sécrétrice) ;
• dans le cas des glandes endocrines, le bourgeon épithélial perd sa connexion avec l’épithélium de revêtement. Le bourgeon isolé dans le mésenchyme est traversé par des capillaires pour former une unité sécrétrice.
II Glandes exocrines
Les glandes exocrines comportent deux parties distinctes (voir fig. 23.1A) :
• la partie sécrétrice : elle est constituée de cellules sécrétrices (glandulaires), jointives et regroupées en une entité anatomique (= unité glandulaire). Les cellules glandulaires sont polarisées :
• la partie excrétrice : elle forme un tube creux (canal excréteur) qui achemine le produit de sécrétion accumulé dans la lumière de l’unité glandulaire vers la cavité de l’organe.
III Glandes endocrines
Les glandes endocrines isolées au sein d’un TC n’ont pas de canal excréteur (voir fig. 23.1A). Chaque cellule glandulaire est en contact, par au moins une de ses faces, avec un capillaire, d’où elle puise les substances nutritives nécessaires à l’élaboration du produit de sécrétion. Cette même face est utilisée pour déverser le produit élaboré dans le capillaire. La cellule glandulaire endocrine n’est donc pas polarisée.
IV Glandes amphicrines
Les glandes amphicrines sont formées d’unités glandulaires exocrines et d’unités glandulaires endocrines juxtaposées dans un même organe (pancréas, testicule, ovaire). Une même cellule glandulaire peut présenter à la fois une activité sécrétoire exocrine et une activité sécrétoire endocrine (exemple : hépatocyte) (fig. 23.1B).
L’hépatocyte est une cellule glandulaire amphicrine polyédrique qui présente :
V Mode d’organisation des glandes exocrines
Les cellules glandulaires exocrines s’organisent selon différents modes :
• les cellules glandulaires isolées dans un épithélium déversent directement leur produit de sécrétion à la surface de l’épithélium. Exemple : cellules caliciformes de l’épithélium intestinal ou de l’épithélium respiratoire ;
• la nappe glandulaire : couche de cellules glandulaires jointives déversant leur produit directement dans la cavité de l’organe. Exemple : cellules à pôle muqueux fermé de l’épithélium de l’estomac ;
• l’amas glandulaire : groupe de cellules sécrétrices (unité glandulaire) logé dans l’épaisseur de la paroi et dont le canal excréteur évacue le produit de sécrétion dans la cavité de l’organe. Exemple : glande œsophagienne ;
• la glande anatomiquement individualisée : ensemble d’unités glandulaires entouré d’une capsule conjonctive. Les travées de TC divisent l’espace glandulaire en lobes (glande multilobée). Le canal excréteur traverse toute l’épaisseur de la paroi de l’organe. Exemples : pancréas, foie.
VI Classification des glandes exocrines
La classification des glandes exocrines repose sur la disposition du canal excréteur et la forme de l’unité glandulaire (fig. 23.2A).
B Classification selon la forme de la partie sécrétrice
• Glande tubuleuse : les cellules glandulaires se regroupent de façon à réaliser un tube creux de calibre régulier. L’extrémité distale du tube se referme en cul-de-sac, et l’extrémité proximale s’ouvre sur le canal excréteur.
• Glande tubuleuse droite : le tube glandulaire est rectiligne. Exemples : glandes fundiques, glandes de Lieberkühn.
• Glande tubuleuse contournée : le tube glandulaire est contourné ou pelotonné. Exemples : glandes sudoripares.
• Glande acineuse : unité glandulaire sphérique. Exemples : glandes pancréatiques, exocrines, parotides.
• Glande alvéolaire : unité glandulaire en forme de sac irrégulier à lumière large. Plusieurs couches cellulaires se superposent de la base de l’alvéole vers la lumière. Exemples : glandes sébacées.
• Glande tubulo-acineuse : unité glandulaire présentant une partie proximale en forme de tube et une partie distale en forme d’acinus. Exemples : glandes salivaires sous-maxillaires.
• Glande tubulo-alvéolaire : la partie proximale forme un tube ouvert sur une partie distale en forme d’alvéole. Exemples : glandes mammaires, glandes prostatiques.
C Classification selon la nature chimique de la sécrétion
1 Glandes séreuses (fig. 23.3A)
Les cellules présentent l’équipement nécessaire à une intense activité de synthèse protéique :
• réticulum endoplasmique granuleux (REG) développé ;
• noyau sphérique, situé au tiers basal de la cellule, nucléole bien visible ;
• appareil de Golgi supranucléaire ;
• grains de sécrétion en position apicale entourés d’une membrane (grains de zymogène).
Les cellules glandulaires sont soumises à un cycle sécrétoire :
2 Glandes muqueuses (fig. 23.3B)
Les glandes muqueuses sécrètent la mucine et sont caractérisées par :