22 Épithéliums de revêtement
I Caractères structuraux communs aux épithéliums (fig. 22.1A)
• sont constitués de cellules jointives, et maintenues entre elles par des dispositifs de jonction, de façon à former un (ou plusieurs) feuillet(s) ;
• sont toujours accompagnés d’un tissu conjonctif ;
• reposent sur une membrane basale, structure acellulaire de soutien et d’échange s’interposant entre l’épithélium et le conjonctif sous-jacent ;
• ne sont jamais directement vascularisés, leur nutrition étant assurée par les vaisseaux du tissu conjonctif sous-jacent.
Fig. 22.1 Épithélium de revêtement.
A. Caractères structuraux communs aux épithéliums.
B. Classification des jonctions.
Il existe cependant des exceptions :
II Localisation
• les cavités communiquant avec l’extérieur sont tapissées d’un épithélium accompagné d’un TC : le chorion. L’ensemble de ces deux structures constitue une muqueuse : muqueuse = épithélium + chorion. Exemples : la muqueuse du tube digestif, la muqueuse des voies respiratoires, la muqueuse des voies urinaires et génitales ;
• les cavités ne communiquant pas avec l’extérieur sont tapissées par un épithélium : le mésothélium, accompagné d’un TC : le conjonctif sous-mésothélial. L’ensemble des deux structures constitue une séreuse. La lumière des cavités closes est pratiquement virtuelle à l’état normal. Séreuse = mésothélium + conjonctif sous-mésothélial. Exemples : la séreuse pleurale, la séreuse péricardique, la séreuse péritonéale ;
• les cavités closes contenant un autre tissu circulant :
III Cellule épithéliale (fig. 22.1C)
La cellule épithéliale est polarisée, son pôle basal (reposant sur la membrane basale) est en relation avec le milieu intérieur, et son pôle apical est en relation directe avec la lumière de l’organe (ou le milieu extérieur). Le cytosquelette est particulièrement développé du fait des contraintes mécaniques s’exerçant sur la cellule. Les microtubules participent à la stabilisation mécanique et au transport des organites. Les filaments d’actine participent à la déformation. Les filaments intermédiaires inextensibles contribuent au maintien de la forme. Des dispositifs de jonction assurent la cohésion entre les cellules adjacentes et entre les cellules et la matrice extracellulaire (MEC). Certaines jonctions sont adaptées aux échanges et à la communication intercellulaire.
A Classification des jonctions
B Jonctions serrées
Les jonctions serrées empêchent le libre passage des substances dans les espaces intercellulaires, en réalisant une barrière sélective entre le milieu extérieur et le milieu intérieur.
• La ceinture étanche (zonula occludens) est un collier ceinturant le pôle apical de chaque cellule. Elle résulte d’un accolement des membranes plasmiques des cellules adjacentes par des protéines membranaires reliées aux filaments d’actine. La présence de la ceinture étanche a deux conséquences :
• Les fascia occludens sont des zones restreintes d’accolement membranaire (l’étanchéité n’est plus assurée).
C Jonctions d’ancrage
Les jonctions d’ancrage sont reliées au cytosquelette, ce qui permet la répartition des contraintes mécaniques dans l’ensemble de l’épithélium.
• La ceinture d’adhérence (zonula adherens) forme une bande adhérante autour de l’apex cellulaire sous la ceinture étanche. Elle relie les réseaux de filaments d’actine des cellules adjacentes et joue un rôle important dans le maintien de la cohésion lors des mouvements épithéliaux.
• Les desmosomes sont répartis sur les faces latérales des cellules, où ils constituent de véritables « boutons de pression » entre cellules voisines. Ils sont reliés aux réseaux de filaments intermédiaires et assurent la stabilité mécanique de l’épithélium lorsque celui-ci est soumis à des forces de tension et de cisaillement.
• Les hémidesmosomes, situés au pôle basal de la cellule, relient les filaments intermédiaires à la membrane basale, formant ainsi un dispositif d’accrochage sur la lame basale.
• Les contacts focaux sont situés au pôle basal des cellules. Ils relient les filaments d’actine aux fibres de collagène de type IV de la lame basale. Ils ont une fonction d’ancrage et de transduction de signaux.
IV Classification des épithéliums de revêtement
A Selon la forme des cellules (fig. 22.2A)
La forme des cellules est donnée par le rapport hauteur/largeur de la cellule :
• l’épithélium pavimenteux est constitué de cellules aplaties plus larges que hautes. Les faces latérales contournées s’engrènent les unes dans les autres. Le noyau lenticulaire est en position centrale. Exemples : endothélium des vaisseaux sanguins, mésothélium des séreuses ;
• l’épithélium cubique est constitué de cellules aussi hautes que larges, avec un noyau central sphérique. Exemple : épithélium des canaux intercalaires des glandes salivaires ;
• l’épithélium prismatique est constitué de cellules plus hautes que larges. Leur noyau ovoïde est généralement situé dans le tiers basal de la cellule. Exemple : épithélium de l’estomac.
B Selon le nombre d’assises de cellules (fig. 22.2A)
• L’épithélium simple présente une seule couche de cellules. Exemples : épithélium de l’estomac, épithélium de l’intestin.
• L’épithélium stratifié présente plusieurs couches de cellules superposées dont seule la plus profonde repose sur la membrane basale. Le critère de forme cellulaire est attribué aux cellules les plus superficielles. Exemples d’épithélium pavimenteux stratifié : l’épiderme, l’épithélium de l’œsophage et du vagin.
• L’épithélium pseudo-stratifié semble être constitué de plusieurs couches cellulaires superposées, mais en réalité toutes les cellules sont en contact, même étroit avec la membrane basale. Exemples : épithélium respiratoire, épithélium urinaire.