20: TRAITEMENT DU DIABÈTE SUCRÉ

CHAPITRE 20 TRAITEMENT DU DIABÈTE SUCRÉ





PHYSIOPATHOLOGIE


Le diabète sucré se définit par une hyperglycémie chronique résultant de la sécrétion diminuée d’insuline et/ou de la diminution de son efficacité. Dans l’immense majorité des cas, sa cause reste inconnue, conséquence de prédispositions génétiques et de facteurs liés à l’environnement. Outre les diabètes secondaires d’étiologie connue, on distingue essentiellement deux types de diabète sucré :



Ces dernières années ont mis en évidence l’importance de l’effet incrétine dans la physiopathologie du diabète de type 2. L’effet incrétine correspond à une amplification de la sécrétion endogène d’insuline lorsque du glucose est administré par voie orale par rapport à la voie intraveineuse. Il est lié à la libération de 2 hormones digestives, le GIP (gastric inhibitory polypeptide) et le GLP1 (glucagon-like peptide 1). La sécrétion insulinique induite par cet effet incrétine est déficitaire chez le patient diabétique de type 2 expliquant en partie son inaptitude à maintenir un état d’euglycémie.


Étant donné la physiopathologie du diabète de type 2, le début de la maladie est insidieux et le diagnostic se fait souvent lors d’une complication ou d’un dépistage. Les principaux facteurs cliniques d’insulinorésistance sont l’obésité, la répartition androïde des graisses, la sédentarité, l’âge et les facteurs génétiques.



CLINIQUE


Polyurie, polydipsie, polyphagie et perte de poids sont les signes cliniques évocateurs d’une hyperglycémie franche et sont souvent révélateurs d’un diabète de type 1. Mais cette hyperglycémie n’est pas toujours symptomatique et un diabète peut se révéler par ses complications dégéné-ratives (ce qui est souvent le cas du diabète de type 2) et métaboliques.






MÉDICAMENTS UTILISÉS


L’objectif prioritaire du traitement consiste à maintenir la glycémie autour de sa valeur normale. La thérapeutique vise à prévenir l’hyperglycémie symptomatique et les complications métaboliques (acidocétose, voire coma hyperosmolaire) tout en minimisant les risques d’hypoglycémie. Les médicaments utilisés visent :




Classification des médicaments


Les différents médicaments utilisés dans la thérapeutique antidiabétique sont d’une part les insulines et analogues, d’autre part les antidiabétiques spécifiques du diabète de type 2 à savoir les biguanides, les sulfamides hypoglycé-miants, les glinides, les médicaments impliquant la voie des incrétines et les inhibiteurs des α-glucosidases. Les différentes spécialités commercialisées en France sont classées dans les tableaux 20.1 à 21.8.





Tableau 20.4 Inhibiteurs des α-glucosidases.















DCI Noms commerciaux Posologies standards
Acarbose Glucor 50 et 100 mg, Acarbose génériques 50 et 100 mg 50 mg 3 fois/j au début des repas puis si nécessaire après 6 à 8 semaines 100 mg 3 fois/j
Miglitol Diastabol 50 et 100 mg 50 mg 3 fois/j au début des repas puis si nécessaire après 4 à 12 semaines 100 mg 3 fois/j




Tableau 20.8 Associations d’antidiabétiques oraux.















DCI Noms commerciaux Posologies standards
Metformine + sitagliptine Janumet, Velmetia (850 ou 1 000 mg + 50 mg) 1 cp 2 fois/jour
Metformine + vildagliptine Eucréas (850 ou 1 000 mg + 50 mg) 1 cp 2 fois/jour

Remarque : Depuis 2011, il n’y a plus d’antidiabétiques de la famille des glitazones commercialisés en France. Les médicaments contenant de la rosiglitazone ont été retirés du marché en raison du risque d’infarctus du myocarde. Quant à la pioglitazone, sa prise prolongée serait susceptible d’augmenter le risque de cancer de la vessie.



Mécanisme d’action









Relation structure-activité







Pharmacocinétique



Insulines



Résorption. Durée d’action


L’insuline étant détruite par les enzymes protéolytiques des sucs digestifs, elle doit être administrée par voie parentérale. La voie IV est réservée au traitement des urgences métaboliques ; l’action hypoglycémiante débute en 5 min environ. Par voie sous-cutanée, les délais et durées d’action sont fonction des préparations galéniques mais également de facteurs comme : l’épaisseur du tissu cutané, le lieu d’injection, etc. Pour limiter les inconvénients liés à ces facteurs, différents conseils pourront être donnés aux diabétiques.


La mise sur le marché d’analogues de l’insuline a permis de modifier les propriétés pharmacocinétiques de l’insuline. Les analogues rapides permettent l’obtention d’un pic d’action plus précoce et plus intense que les insulines humaines d’action rapide. L’avantage de ces analogues de l’insuline est de pouvoir les administrer juste avant le repas, de réduire les excursions glycémiques postprandiales et de diminuer les épisodes d’hypoglycémie postprandiale tardive. Les analogues d’action prolongée contribuent à limiter de façon significative la variabilité cinétique observée avec les insulines protaminées NPH : ils présentent une durée d’action plus longue et un profil pharmacocinétique plus régulier (il n’y a pas de pic plasmatique) permettant notamment de limiter le risque d’hypoglycémie nocturne.


Les insulines sont réparties schématiquement en 3 groupes en fonction de leur durée d’action :








Analogues du GLP-1


Le point faible des analogues du GLP-1 est leur demi-vie courte. Aussi les laboratoires pharmaceutiques se sont attachés ces dernières années à améliorer le profil pharmacocinétique de ces médicaments.


Après une administration sous-cutanée d’exénatide, le pic de concentration plasmatique moyen est atteint en 2 heures. L’élimination se fait principalement par filtration glomérulaire, suivie d’une dégradation protéolytique. Sa demi-vie est d’environ 2,4 heures. Ceci a conduit au développement de l’exénatide LAR, forme à libération prolongée obtenue par encapsulation de l’exénatide dans des microsphères polymériques. Ainsi un état d’équilibre des concentrations d’exénatide est maintenu pendant l’intervalle d’une semaine entre les doses.


Le liraglutide possède un profil pharmacocinétique et pharmacodynamique permettant son administration en une fois par jour. Après administration sous-cutanée, le profil d’action prolongée fait intervenir trois mécanismes : une autoagrégation qui permet une absorption lente (concentration maximale atteinte entre 8 et 12 heures après injection), une liaison à l’albumine et une stabilité accrue vis-à-vis de l’enzyme dipeptidyl-peptidase 4 (ddp-4) et de l’enzyme endopeptidase neutre (EPN), ce qui se traduit par une longue-demi-vie plasmatique (environ 13 heures). Le liraglutide est métabolisé de la même manière que les grosses protéines et aucun organe en particulier n’a été identifié comme étant la voie principale d’élimination. Seule une proportion minime est excrétée dans les urines ou dans les fèces sous forme de métabolites.





CRITÈRES DE CHOIX THÉRAPEUTIQUE



Chez l’adulte



Traitement du diabète de type 1


L’insulinothérapie est adaptée à chaque malade. L’objectif du traitement est essentiellement d’obtenir un équilibre glycémique correct (hémoglobine glyquée HbA1c à 7 %). Ceci permet de prévenir la microangiopathie des diabétiques ayant une espérance de vie supérieure à 15 ans. Quelques principes d’insulinothérapie permettent d’amener le malade vers cet objectif glycémique.



–  Le traitement doit comporter plusieurs administrations d’insulines permettant de couvrir l’ensemble du nycthémère en respectant les variations glycémiques physiologiques. Afin de se rapprocher du profil insulinique physiologique, l’insulinothérapie optimisée repose sur le schéma d’insulino-thérapie dit « basal bolus », soit 1 à 2 injections d’insuline retard (analogues à longue durée d’action ou NPH) censées couvrir les besoins de base et 3 injections d’insuline rapide permettant de gérer les hyperglycémies postprandiales. Ceci correspond en fait à des schémas à 3 ou 4 injections d’insulines par jour en utilisant des mélanges d’insulines (figure 20.1). Le mode d’administration de l’insuline par pompe sous-cutanée ambulatoire permet également de se rapprocher du profil insulinique physiologique en remplaçant le bolus sous-cutané d’insuline retard par une perfusion continue d’insuline rapide de résorption plus régulière.


–  Il est important d’insister sur la régulation glycémique nocturne particulièrement difficile à gérer. L’objectif est d’obtenir au moins 5 jours sur 7 une glycémie au réveil < 1,2 g/L sans hypoglycémie nocturne. Pour ce faire, il convient parfois de retarder l’injection d’insuline retard du dîner au coucher, à 22 h et même 23 h L’utilisation des analogues lents de l’insuline permet, du fait de leur profil pharmacocinétique, de limiter les hypoglycémies nocturnes.


–  Le diabétique doit effectuer une autodétermination glycé-mique avant chaque injection afin de pouvoir réaliser un éventuel correctif des doses d’insuline d’action rapide (1 à 2 unités d’insuline), voire des délais entre injection d’insuline et début des repas.



Malgré la prise en considération de ces principes de base, le risque hypoglycémique reste toujours présent et le diabétique devra apprendre à le gérer.


En cas de microangiopathie débutante, de neuropathie douloureuse évolutive, d’infection (notamment d’ulcérations du pied), les objectifs glycémiques sont plus stricts et le malade devra donc multiplier les autocontrôles glycémiques (avant et après chaque repas ainsi qu’au coucher) afin d’adapter l’insulinothérapie de façon immédiate.


En cas de complications de microangiopathie avancées, elles deviennent alors irréversibles malgré un parfait équilibre glycé-mique. Par conséquent, le maintien d’un équilibre glycémique correct avec une insulinothérapie « basal bolus » reste suffisant.


Chez les personnes ayant une espérance de vie limitée, on se contente d’une insulinothérapie de confort (Traitement du diabète de la personne âgée).


L’insulinothérapie doit toujours être associée à une alimentation équilibrée. Dans le cadre du diabète de type 1, le régime préconisé est normocalorique équilibré (55 % de glucides, 30 % de lipides et 15 % de protides). La fragmentation des apports glucidiques est essentielle (répartition des apports en 3 repas essentiels avec des collations variables, jusqu’à 3 par jour). L’apport lipidique se fera selon une répartition équilibrée des graisses polyinsaturées, mono-insaturées et saturées et un contenu en cholestérol alimentaire inférieur à 300 mg/jour.



Traitement du diabète de type 2


En France, les dernières recommandations de l’HAS (2006) sur la prise en charge thérapeutique du diabète de type 2, élaborées conjointement avec l’Afssaps, ont été retirées en mai 2011, en raison de conflits d’intérêt. L’algorithme décisionnel était basé sur une escalade thérapeutique, les mesures hygiéno-diététiques restant le premier geste thérapeutique du diabète de type 2. À l’heure actuelle, cette prérogative reste un consensus international. Associée à une activité physique et sportive régulière, elle peut améliorer voire normaliser l’équilibre glycémique. Le traitement médicamenteux sera instauré après échec du traitement diététique et ne dispense en aucun cas d’avoir une alimentation équilibrée.


De nouvelles recommandations françaises intégrant les incrétines dans la prise en charge du diabète de type 2 sont en cours d’élaboration. Néanmoins, certaines adaptations de la stratégie thérapeutique ont été faites au niveau européen et aux États-Unis. En 2008, l’ADA (American Diabete Association) et l’EASD (European Association for the Study of Diabetes) ont conjointement publié un algorithme de consensus pour le traitement du diabète de type 2. À cette date, les inhibiteurs de la ddp-4 venaient juste d’être approuvés et n’ont donc pas été inclus dans cet algorithme. De plus, le faible recul à l’époque sur les incrétines n’a pu placer les analogues du GLP-1 qu’en « attitude 2 », correspondant aux thérapies moins bien validées.


L’AACE (American Association of Clinical Endocrinology) et l’ACE (American College of Endocrinology) possèdent leur propre algorithme (2009), stratifié selon le taux d’hémoglobine glycosylée A1c, où l’introduction des analogues GLP-1 et des inhibiteurs ddp-4 peut se faire très précocement, en fonction des valeurs des glycémies à jeun et postprandiale.


Enfin, le NICE (National Institute for Health and Clinical Excellence) propose lui aussi des recommandations mises à jour en 2010, dans lesquelles les incrétines sont des options intéressantes.


La figure 20.2 propose un algorithme décisionnel s’appuyant sur les diverses recommandations internationales, et adapté au modèle français, incluant les incrétines et excluant les glitazones (non autorisées en France) dans la stratégie thérapeutique du diabète de type 2. En effet, même si ces différentes approches montrent que le rôle précis des nouvelles molécules n’est pas encore bien défini, certains éléments de prise en charge restent très consensuels.



Nous retiendrons les éléments suivants.



–  La prise en charge d’un diabète de type 2 de découverte récente impose des impératifs multiples. Chaque étape revêt un caractère crucial, de l’annonce du diagnostic au projet d’intervention thérapeutique, en passant par le dépistage et la prise en charge systématique des facteurs de risque cardiovasculaire associés à d’éventuelles complications. L’ensemble de ces étapes doit par ailleurs posséder un caractère individuel, adapté à chaque patient, l’éducation thérapeutique jouant ainsi un rôle majeur.


–  Le régime alimentaire et la modification des habitudes de vie favorisant la pratique régulière d’une activité physique constituent la pierre angulaire du traitement initial du diabète. Ces mesures doivent être mises en œuvre dès que le diagnostic du diabète de type 2 est confirmé et poursuivies indéfiniment. À noter que l’obtention d’un amaigrissement est souhaitée lorsque le sujet présente un surpoids ou une obésité (IMC>27 ou 30 kg/m2 respectivement), en visant une perte de 5 % du poids corporel au cours des trois premiers mois. L’arrêt du tabagisme est aussi une mesure hygiéno-diététique préconisée, contribuant à la diminution des risques cardio-vasculaires associés au diabète. Une évaluation initiale de la dépendance est réalisée et par conséquent, un traitement pharmacologique et/ou psychologique est instauré.


–  Si les mesures hygiénodiététiques ne sont pas suffisantes (HAS : HbA1c > 6 %) un traitement antidiabétique par voie orale est mis en œuvre. L’arrivée des nouvelles molécules n’a pas remis en cause cette démarche d’adaptation chronologique du traitement hypoglycémiant, mais elle impose de reconsidérer les options thérapeutiques devant être privilégiées à chaque étape.


–  La metformine en première intention reste une attitude consensuelle. Elle doit être utilisée de façon précoce et indépendamment du statut pondéral, dès que les mesures hygiénodiététiques n’ont pas permis de normaliser le taux d’HbA1c (<6 %). À noter que les experts de l’ADA/EASD proposent d’instaurer un traitement par metformine de façon systématique dès la découverte du diabète de manière à éviter l’inertie thérapeutique en cas de régime insuffisant ou mal suivi. En cas d’intolérance ou de contre-indication, l’utilisation d’un sulfamide hypoglycémiant, d’un glinide ou d’un inhibiteur des alpha-glucosidases est envisagée. L’utilisation de la sitagliptine paraît intéressante à ce stade du fait de son excellent profil de tolérance (dispose de l’AMM en monothérapie mais hors champ de remboursement en 2011).


–  En cas d’échec de la monothérapie, les associations d’anti-diabétiques seront envisagées. La nouveauté en terme de recommandation réside dans une escalade vers une bithé-rapie beaucoup plus précoce et qui consiste en une association de la metformine avec un sulfamide hypoglycémiant, glinide, une incrétine ou éventuellement un inhibiteur des alpha-glucosidases (ces derniers sont rarement utilisés, ils sont généralement considérés comme un traitement d’appoint d’autant plus que, compte tenu de leur tolérance digestive médiocre, leur association à la metformine n’est pas conseillée). Le choix thérapeutique sera fonction des particularités de chaque sujet en tenant compte de la situation physiopathologique, l’ampleur du déséquilibre glycé-mique, du profil glycémique, du risque hypoglycémique, du mode de vie, de l’existence d’une obésité, de contre-indications, du niveau d’observance thérapeutique… Bien que les recommandations de l’ADA/EASD envisagent le recours à l’insulinothérapie dès l’échec d’une monothérapie orale, cette option n’est pas choisie à ce stade en France.


–  Si la bithérapie n’apporte pas les résultats escomptés (HbA1c > 7 %) ou si ceux -ci s’épuisent dans le temps, une trithérapie pourra être envisagée voire l’instauration d’une insulinothérapie. Il est alors conseillé en première intention l’adjonction à bithérapie orale d’une insuline NPH au coucher ou d’un analogue lent. En cas d’échec, une insulinothérapie fractionnée (2 à 4 injections par jour) doit être mise en œuvre : par exemple 2 ou 3 mélanges NPH + rapide ou une basale lente + 3 rapides préprandiales. À ce stade, les insulinosécréteurs seront arrêtés. En revanche, la metformine peut être avantageusement poursuivie en l’absence d’intolérance et de contre-indication dans l’objectif de limiter la prise de poids.


Une des nouveautés apparaissant dans le domaine de la diabétologie est la multiplicité des choix thérapeutiques, qui impose désormais de réévaluer de façon systématique la réponse individuelle au traitement choisi en tenant compte d’une part, de l’efficacité métabolique, et, d’autre part, de la survenue éventuelle d’effets indésirables. Cette approche est d’autant plus vraie que la réponse à certaines classes thérapeutiques (inhibiteurs ddp-4 et GLP-1 injectables) peut s’avérer variable d’un sujet à l’autre, avec des répondeurs et des non-répondeurs. Les recommandations britanniques (NICE) ont formalisé cette démarche en ce qui concerne les inhibiteurs de la ddp-4 et les agonistes du récepteur au GLP-1. Ainsi, si le taux d’HbA1c a baissé de moins de 0,5 % pour les premiers et de moins de 1 % (avec un amaigrissement de moins de 3 %) pour les seconds, il est proposé de ne pas poursuivre ces traitements plus onéreux.




Chez la femme enceinte


Lors d’une grossesse chez une femme diabétique, l’équilibre du diabète doit être « parfait », avec des oscillations glycémiques acceptables entre 0,6 et 1,2 g/L. Cet objectif nécessite le recours à des schémas d’insulinothérapie optimisés soit par pompe portable, soit par insulinothérapie sous-cutanée conventionnelle de type « basal-prandial ». Dans le cadre du diabète de type 2, une grossesse impose l’arrêt des antidiabétiques oraux et l’insulinothérapie est mise en place selon les modalités évoquées ci-dessus.


L’alimentation doit bien entendu être surveillée au cours de la grossesse. Elle apporte en général 2 000 cal/j (55 % de glucides, 30 % de lipides et 15 % de protides) mais peut être abaissée à 1 600 cal/j en cas de surcharge pondérale.


Lors de l’accouchement, il convient d’assurer un équilibre glycémique si possible entre 0,6 à 1 g/L. Dans cet objectif, une perfusion continue IV d’insuline ainsi qu’une perfusion de sérum glucosé sont mises en place et la posologie de chacune est adaptée en fonction du résultat de la glycémie capillaire mesurée toutes les demi-heures.



Cas particulier du diabète gestationnel


Il est défini par l’OMS comme un trouble de la tolérance glucidique conduisant à une hyperglycémie de sévérité variable, débutant ou diagnostiqué pour la première fois pendant la grossesse, quels que soient le traitement nécessaire et l’évolution dans le post-partum. Cette hyperglycémie présente des risques maternofœtaux (mortalité périnatale, macrosomie et hypertension gravidique). La prévalence varie de 1 à 14 % des grossesses, selon les populations et les critères retenus. Elle serait de 3 à 6 % en Europe. Actuellement, il est recommandé de rechercher un diabète gestationnel chez les patientes qui présentent au moins 1 facteur de risque parmi les suivants : âge supérieur ou égal à 35 ans, un IMC supérieur ou égal à 25 kg/m2, un antécédent de diabète gestationnel, de macrosomie ou de diabète chez un ou plusieurs apparentés au 1er degré. Ce dernier repose sur la réalisation d’une glycémie à jeun et adopte 0,92 g/L comme valeur seuil. Quand le diagnostic de diabète gestationnel est posé, des mesures diététiques sont mises en place. Il est préconisé 30 à 32 kcal/kg de poids chez une femme normale et 25 kcal/kg de poids chez une femme en surpoids ou obèse, sans jamais descendre en-dessous de 1 600 kcal/jour. De plus, une activité physique modérée et régulière est recommandée en dehors de contre-indications obstétricales. Si le régime est insuffisant, une insulinothérapie est mise en œuvre et consiste en des injections d’insuline rapide (analogues) aux trois repas auxquelles sont parfois ajoutées des injections d’insuline intermédiaire. L’autocontrôle glycémique pluriquotidien est recommandé, au minimum 4 fois par jour : le matin et après chacun des trois repas. Les objectifs sont une glycémie à jeun < 0,95 g/L, postprandiale 1 h < 1,40 g/L et postprandiale 2 h < 1,20 g/L.



Chez la personne âgée


La prévalence du diabète augmente avec l’âge et après 70 ans. Environ 15 % de la population serait diabétique, ce chiffre passant à 25 % après 75 ans. Or, le sujet âgé est particulièrement concerné par les complications liées au diabète : le coma hyperosmolaire est une complication privilégiée de ces diabétiques et le risque podologique est élevé en raison de l’augmentation de la prévalence de l’artérite et de la neuropathie avec l’âge. De plus, il convient d’être vigilant avec les prescriptions médicamenteuses car le risque iatrogène est important, notamment le risque d’hypoglycémie. Par conséquent chez le sujet âgé, tout traitement médicamenteux n’est justifié que dans la mesure où le bénéfice escompté est supérieur au risque iatrogène encouru. Le choix thérapeutique dépendra plus de tout ce qui n’appartient pas en propre à la maladie (comorbidité, espérance de vie, souhait du malade, contribution de l’entourage, etc.) que du niveau glycémique.


Dans le diabète de type 2 de la personne âgée, les antidiabétiques peuvent être utilisés à condition de respecter strictement les contre-indications. Les biguanides peuvent être prescrits à condition que le patient ne soit pas insuffisant rénal et sous couvert d’un contrôle régulier de la créatininémie en raison du risque d’acidose lactique (très rare mais mortelle dans 50 % des cas). Chez le sujet de plus de 70 ans, la prescription des biguanides ne se fera que sous surveillance très stricte de la fonction rénale. Les sulfamides hypoglycémiants présentent un risque d’hypoglycémie particulièrement redoutable chez le sujet âgé. Il conviendra donc de prescrire un sulfamide de demi-vie courte et de puissance intermédiaire. À noter que Ozidia (glipizide LP) est contre-indiqué au-delà de 65 ans. Les glinides, de par leur mécanisme d’action insulino-sécréteur, doivent être utilisés avec précaution chez le sujet âgé, au même titre que les sulfamides.


Les inhibiteurs des α-glucosidases sont souvent évités chez le sujet âgé car ils sont souvent très mal tolérés au niveau digestif.


En ce qui concerne les inhibiteurs de la ddp-4 et les analogues du GLP-1, l’expérience clinique reste très limitée chez les sujets de plus de 75 ans. Bien qu’aucun ajustement de posologie ne soit prévu en fonction de l’âge, l’utilisation de ces médicaments doit se faire avec une grande prudence chez les sujets âgés, en raison notamment d’une diminution de la fonction rénale dans cette catégorie de population.


Les bithérapies peuvent être instaurées en cas d’échec des monothérapies toujours en veillant au strict respect des contre-indications, en surveillant de près la fonction rénale et la glycémie afin de limiter le risque d’hypoglycémie. En cas d’échappement aux antidiabétiques oraux, un recours à l’insulinothérapie est nécessaire. Le protocole d’insulinothérapie est fonction du profil glycémique du patient mais se limite à 1, voire 2 injections par jour selon l’un des schémas suivants :



Chez le sujet âgé présentant un diabète de type 1, l’insulino-thérapie est de rigueur selon les protocoles à 1 ou 2 injections évoqués ci-dessus. Le schéma à 2 injections par jour est généralement adopté pour les personnes vivant en centre médicalisé. Chez une personne âgée vivant seule à son domicile, l’insulinothérapie est généralement simplifiée et permet souvent la visite chaque matin d’une auxiliaire médicale qui a un rôle essentiel de surveillance, d’information et de soins préventifs. On peut alors voir des schémas présentant l’injection d’insulines de durée d’action différentes à un seul et même horaire dans la journée.



PRÉVENTION DES EFFETS IATROGÈNES



Contre-indications








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May 4, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 20: TRAITEMENT DU DIABÈTE SUCRÉ

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