Chapitre 20 Apex pétreux
L’apex pétreux est une région anatomique, qui est difficile d’accès chirurgical. La prise en charge des lésions de l’apex pétreux est un défi, pour le radiologue et le chirurgien ; en effet, les lésions rencontrées sont importantes : tumeur, infection, inflammation et pathologie congénitale. L’exploration morphologique requiert le plus souvent la réalisation d’un scanner et d’une IRM. L’IRM permet de distinguer les lésions liquidiennes des lésions tissulaires. Elle permet de distinguer les lésions tissulaires hypervasculaires, notamment dans l’extension des glomus jugulaires ou jugulotympaniques de voisinage (intérêt de l’angio-IRM ou de la perfusion [1]). Les liquides muqueux vieillis dans le cadre des mucocèles présentent souvent un signal intermédiaire, voire même inversé par rapport au liquide normal, en raison de leur fort contenu protéique. L’imagerie de diffusion permettrait de caractériser les liquides purulents (hyper signal diffusion, hypo-ADC) des liquides rétentionnels non surinfectés [2].
Quand demander une exploration radiologique de l’apex pétreux ?
Un tableau franc
Tumeur et pseudotumeur | Kystique ou liquidienne | Granulomes à cholestérine |
---|---|---|
Mucocèle | ||
Cholestéatome | ||
Tissulaire | Tumeur neurogène | |
Chondrosarcome | ||
Chordome | ||
Méningiome | ||
Métastases | ||
Infection | Apicite bactérienne | |
Ostéomyélite de la base du crâne | ||
Congénitale | Encéphalocèle-méningocèles | |
Vasculaire | Anévrisme de la carotide interne | |
Inflammatoire | Rétention liquidienne des otites |
Des signes frustres
Bien qu’il n’existe pas de tableau pathognomonique de l’atteinte de l’apex pétreux et qu’isolément aucun des signes suivants n’ait de caractère spécifique, l’association de plusieurs d’entre eux doit faire évoquer le diagnostic de lésion de la pointe du rocher [3].
Pathologies
Lésions soufflantes
Granulomes à cholestérine [4] (fig. 20-1)
Ce sont les lésions les plus fréquentes de l’apex pétreux (60 % de toutes les lésions [2]). Ils sont responsables d’une surdité de perception unilatérale, souvent rétrocochléaire, accompagnée de vertiges, d’acouphènes ou plus rarement d’atteinte des nerfs crâniens.