18: Strabismes concomitants

Chapitre 18 Strabismes concomitants






Classification des strabismes concomitants


Les strabismes concomitants, définis au chapitre 3, sont l’expression d’une inadéquation basique de la vergence tonique ; celle-ci se trouve dans l’incapacité d’assurer l’alignement des axes visuels et par conséquent de maintenir le lien binoculaire normal : le strabisme qui en résulte est convergent si la vergence tonique est excessive et divergent si elle est déficiente.


Les strabismes concomitants se présentent sous des formes cliniques différentes selon : l’âge de leur apparition, leur intermittence ou constance, leurs potentialités binoculaires et le sens de la déviation. Chaque forme correspond à une combinaison différente de ces caractéristiques (figure 18.1).



Joseph Lang, en rompant avec la classification de Worth fondée sur le facteur accommodatif, a montré, dès 1967, qu’il fallait différencier les strabismes à début précoce et ceux à début tardif en raison de leurs potentialités binoculaires différentes et, par suite, de leur pronostic thérapeutique différent [13]. En partant de cette distinction fondamentale qui vaut autant pour les strabismes convergents que divergents, A. Roth et C. Speeg-Schatz ont élaboré une classification globale des strabismes concomitants : celle-ci n’est possible qu’avec une double entrée, l’une selon l’âge auquel le strabisme est apparu avant ou après 2 ans et demi à 3 ans, portée en abscisse, et l’autre selon les potentialités binoculaires anormales ou normales, portée en ordonnée (figure 18.2) [4,5].






Strabismes à binocularité anormale


Le lien binoculaire normal ne peut s’établir ou se rompt en cas de strabisme permanent apparu au cours des deux ou trois premières années de la vie ; les potentialités de vision binoculaire normale sont définitivement perdues.


À leur place, les strabismes précoces développent une binocularité anormale, à moins que celle-ci préexiste en cas de microstrabisme, décompensé ou non [6]. Cette adaptation binoculaire sur la base d’une correspondance rétinienne anormale s’établit d’elle-même par l’usage ; elle ne peut pas être éduquée, ni rééduquée. Dans les suites opératoires elle est sous la stricte dépendance de l’angle résiduel : si l’angle reste inchangé, le sujet opéré tirera un bénéfice indiscutable de cette adaptation ; il acquerra progressivement un certain degré de vision stéréoscopique, d’autant plus performante que l’angle résiduel est petit et stable [7]. Mais cette binocularité anormale s’affaiblira, si l’angle augmente à nouveau ; elle est incapable d’assurer seule la stabilité motrice.


Pour que ce lien puisse atteindre un niveau de réelle efficacité, l’angle résiduel manifeste ne doit pas dépasser + 8 dioptries d’ésotropie ou − 4 dioptries d’exotropie dans l’horizontalité et 4 dioptries dans la verticalité, ainsi que Kitaoji et Toyama [8], Quéré et al. [7], Maruo et al. [9] et Kushner et al. [10,11] l’ont montré ; mieux encore, il ne doit pas dépasser + 4 dioptries d’ésotropie ou − 2 dioptries d’exotropie dans l’horizontalité et 2 dioptries dans la verticalité [12] (cf. chapitre 16).


Pour parvenir à ce résultat, l’intervention est toujours :



Les ésotropies qui débutent avant l’âge de 6 à 8 mois représentent les ésotropies au sens restrictif du terme. Celles qui débutent entre 6 à 8 mois et 2 ans demi et 3 ans constituent des formes de transition de l’ésotropie précoce entre la forme précoce au sens strict du terme et les strabismes normosensoriels tardifs : le tableau clinique est d’autant plus atténué que le début est plus tardif et que l’expérience d’une binocularité normale est plus profondément enracinée ; les potentialités sensorielles restent cependant anormales. C’est pourquoi A. Roth leur a donné le nom d’ « ésotropies précoces différées » (figure 18.3) [4].






Strabismes normosensoriels


Les strabismes dits normosensoriels ont conservé une visionbinoculaire potentiellement normale, sur la base d’une correspondance rétinienne restée normale ; ce sont des strabismes éventuellement précoces, mais restés intermittents, ou des strabismes constants, mais apparus tardivement, après l’âge de 2 ans et demi à 3 ans, une fois passée la période sensible de la vision binoculaire [13,14]. Parmi eux, il faut distinguer deux groupes, physiopathologiquement différents : les strabismes dus à un déséquilibre de la vergence tonique, c’est-à-dire les hétérophories décompensées, convergentes ou divergentes, et les strabismes accommodatifs.


Dans l’un et l’autre cas, le traitement vise à rétablir au plus tôt l’utilisation permanente de la vision binoculaire normale. Cela implique nécessairement – outre la récupération de l’isoacuité et le retour à une dominance physiologique – le réalignement exact des axes visuels pour toute distance. Pour parvenir à ce résultat, l’étape chirurgicale est toujours :




Principes généraux du traitement



Préparation préopératoire




Les résultats à atteindre préalablement à l’intervention envisagée sont :




Ces résultats préalables sont les prérequis qui, avec le résultat postopératoire, assureront la stabilité du résultat final et permettront le (r)établissement d’une binocularité qui, même anormale, pourra être efficiente.



Choix opératoires


La correction des strabismes concomitants recourt logiquement à trois types de procédés opératoires, selon leurs effets opératoires exposés au chapitre 4 :



Chacun des trois procédés modifie la statique et la dynamique musculaires de façon précise, mais différente (cf.chapitre 4) ; c’est pourquoi ils ont des indications différentes ; en particulier, la chirurgie conventionnelle et la myopexie postérieure sont complémentaires, mais ne sont pas interchangeables.



Chirurgie conventionnelle


La chirurgie conventionnelle modifie avant tout le tonus de vergence et permet, ce faisant, de corriger la déviation strabique de base. Elle freine aussi, mais dans une moindre mesure, l’excès de convergence responsable de la variabilité de la déviation, que ce soit par le recul qui affaiblit le muscle hyperactif ou par le plissement ou la résection de son antagoniste qui renforce la contre-tension de ce dernier. Lorsque l’excès de convergence est quelque peu prononcé, la chirurgie conventionnelle ne parvient cependant pas à atténuer suffisamment la variabilité [15] (cf.chapitre 4).




La chirurgie conventionnelle classique vise à corriger seule le déséquilibre de la vergence tonique avec l’éventuelle part anatomisée du déséquilibre (l’angle minimum) et l’excès de convergence surajouté en cas d’ésotropie. C’est pourquoi son angle cible de référence est l’angle sans fusion de loin et de près (ou position de repos relatif, selon Bielschowsky), c’est-à-dire l’angle objectif mesuré à l’aide de prismes sous écran alterné, avec la correction totale de l’amétropie (l’angle maximum) ; cet angle « de base », au sens que lui donnait Bielschowsky, sert ici, en toute logique, de base au dosage opératoire de la chirurgie conventionnelle, selon la définition qu’en donne Kaufmann [16] : « Pour la strabologie classique, une hétérotropie et une hétérophorie avec modification de la position de repos relatif sont identiques. En conséquence, la normalisation de la position de repos relatif dans toutes les directions du regard et pour toutes les distances de fixation est le but essentiel de tout traitement. »1


La chirurgie conventionnelle seule s’avère en fait insuffisante pour contenir l’excès de convergence [17] ou expose à terme, si elle est majorée, à la divergence consécutive [18,19].





Myopexie postérieure associée à la chirurgie conventionnelle


À l’inverse de la chirurgie conventionnelle, la myopexie postérieure des droits médiaux – et, à un moindre degré, le clivage musculaire – a pour effet principal de freiner l’excès de convergence. Ce faisant, elle modifie aussi le tonus de vergence, toutefois sans parvenir à l’équilibrer dans la plupart des cas ; elle y parvient d’autant moins que l’angle minimum à corriger est plus grand et que, par ailleurs, le muscle concerné est moins extensible [5,2022]. Autrement dit, la chirurgie classique et la myopexie postérieure se complètent (cf. chapitre 4) : c’est pourquoi l’association des deux est la solution de choix pour le traitement des strabismes (le plus souvent des ésotropies, plus rarement des exotropies) avec excès de convergence.




Les opérateurs qui, comme Kaufmann, donnent un sens plus restrictif à la notion de variabilité ne procèdent pas autrement, lorsque la variabilité se manifeste sans sollicitation de l’accommodation ; si elle l’est au contraire, ils corrigent d’abord l’angle sans fusion par la chirurgie conventionnelle ; ce n’est que dans un deuxième temps opératoire qu’ils freinent une éventuelle variabilité résiduelle au moyen de la myopexie postérieure.



Toxine botulique


La toxine botulique affaiblit l’action du muscle injecté ; elle peut donc remplacer la chirurgie proprement dite pour le traitement des strabismes concomitants, en particulier pour celui des ésotropies précoces (cf.chapitre 13). Le traitement consiste à injecter le ou les muscles hyperactifs ; des injections répétées peuvent être nécessaires (cf. références du chapitre 13).




Un ptosis temporaire apparaît dans les suites immédiates des injections dans environ 60 % des cas, d’autant plus souvent que la dose utilisée a été plus forte et que l’injection a été faite à un âge plus jeune ; il peut être gênant dans l’immédiat, mais régresse spontanément.


L’injection de toxine botulique facilite le maintien ou la récupération de l’alternance en réduisant la composante spastique de la déviation ; l’angle résiduel à opérer dans un deuxième temps sera plus petit, si la toxine a réduit la déviation.


Les petits angles résiduels, notamment lorsque le ou les muscles à traiter ont déjà été opérés à une ou plusieurs reprises, peuvent également bénéficier des injections de toxine botulique.



Suivi et résultats postopératoires




Résultats à long terme


Le résultat moteur « définitif » ne peut être valablement évalué qu’avec un recul minimum. Le recul nécessaire est de l’ordre de 2 ans ; ce délai est à la fois suffisant pour que l’opération ait eu le temps de déployer tout son effet et insuffisant pour que l’évolution spontanée de l’équilibre oculomoteur ait pu modifier sensiblement le résultat.


Il en est de même du résultat sensoriel qui ne peut être acquis dans les suites immédiates de l’intervention ; le nouveau lien binoculaire s’élaborera progressivement grâce à la plasticité neuronale selon les potentialités sensorielles préexistantes [23].




Nous savons d’expérience que les performances sensorielles, la vision stéréoscopique en particulier, s’améliorent progressivement lorsque le résultat postopératoire reste dans les limites indiquées ci-dessus.



Ésotropies précoces à binocularité anormale


Costenbader, en 1961, et Ciancia, en 1962, ont introduit le concept d’ésotropie essentielle de l’enfant. Lang, en 1967, a regroupé les caractéristiques cliniques de cette forme particulière de strabisme concomitant sous le nom de « syndrome du strabisme précoce » (frühkindliches Schielsyndrom) [1,25,26].


Dans son expression complète l’ésotropie précoce comprend un début, plus ou moins soudain, avant l’âge de 6 à 8 mois, d’un strabisme à grand angle peu ou pas variable, alternant ou non, en fixation croisée avec limitation de l’abduction et torticolis, incyclotorsion de l’œil fixateur et persistance d’une asymétrie du nystagmus optocinétique ; à ces signes peuvent s’ajouter un nystagmus latent – manifeste, une déviation verticale en adduction vers le haut ou le bas et une déviation verticale dissociée (DVD).


Cette descriptionest cependant trop statique, car le tableau clinique est en fait évolutif : tous les signes énumérés ci-dessus ne sont pas présents simultanément, notamment pas au début du strabisme ; les signes initiaux changent progressivement et d’autres apparaissent avec le temps.


C’est vrai en particulier pour deux aspects essentiels :





Âge opératoire


Le choix du moment opératoire fait encore l’objet de discussions passionnées ; il dépend souvent plus des conditions socio-économiques régionales que de faits cliniques vérifiés.




En réalité, la seule question déterminante est celle du bénéfice pour l’enfant ; ce bénéfice est à comprendre de manière globale, en tenant compte à la fois des données générales et des données particulières de chaque enfant. L’âge optimum est celui qui réunit le maximum d’avantages et le minimum d’inconvénients.


Le choix du moment opératoire dépend en fait d’un faisceau d’arguments (figure 18.6) [5,20,22]. Beaucoup de ceux-ci plaident pour une opération entre l’âge de 20 à 24 mois au plus tôt, et l’âge de 36 à 40 mois ; à cet âge en effet :




Il faut tenir compte :



Le report de l’intervention à l’âge de 2 à 3 ans impose une attente qui peut paraître longue ; elle est en fait le seul inconvénient véritable. Peut-on lui imputer un certain retard de développement psychomoteur de l’enfant ? Si cela est le cas, ce retard est inapparent chez l’enfant traité, notamment équipé de sa correction optique et de secteurs binasaux ; on ne peut qu’être frappé par la rapidité avec laquelle l’enfant le rattrape au lendemain l’intervention.


Les résultats cliniques démontrent qu’à cet âge le lien binoculaire s’établit de façon optimale compte tenu des potentialités sensorielles ; il le sera aussi à un âge plus avancé, à la condition nécessaire et suffisante que l’angle résiduel reste inférieur aux limites indiquées ci-dessus et qu’il soit stable [7,8,11,29].




imageComplément


Avant l’âge de 20 à 24 mois, les globes oculaires n’ont pas atteint leur dimension définitive, l’intervention se fait sur une situation oculomotrice encore évolutive (il n’est pas exceptionnel de voir une ésotropie précoce passer spontanément en exotropie vers l’âge de 2 ans [30]) ; l’opération ne résout pas tous les problèmes : il n’est pas sûr qu’elle écarte entièrement le risque d’amblyopie fonctionnelle ; il n’est nullement démontré qu’elle améliore le résultat binoculaire ; il est certain, en revanche, qu’elle n’empêche pas l’apparition d’un déséquilibre des muscles obliques, ni d’une DVD ; plus l’opération est précoce, plus le risque de devoir réintervenir est grand.


Le moment choisi pour l’injection de toxine botulique est plus précoce, dès la fin de la première année ; l’âge moyen au moment de la première injection est de 17 mois pour C. Speeg-Schatz.


Rien n’empêche d’opérer une ésotropie à un âge plus avancé, soit par choix de l’opérateur ou des parents, soit pour un enfant pris en charge plus tardivement. Il est en fait possible d’opérer ou de réopérer la plupart des sujets adolescents ou adultes, en s’assurant de l’absence de risque de diplopie. À tout âge, le but de l’opération est d’abord fonctionnel [31].


De façon générale, il est souhaitable que le problème oculomoteur soit réglé avant l’entrée de l’enfant à l’école primaire et préférable qu’il le soit avant l’âge de 12 à 13 ans. Au-delà de cet âge, il existe un risque de diplopie postopératoire durable ; mais il est infime si le sujet utilise son angle minimum sans diplopie, ce que confirme un examen sensoriel bien conduit.


Le moment le plus opportun pour l’intervention chez un enfant handicapé psychomoteur atteint de strabisme dépendra de son développement général, en prenant l’avis des éducateurs, et de l’amélioration à attendre du redressement des axes visuels et/ou de la stabilisation des yeux en cas de nystagmus associé.




Choix opératoires




Chirurgie conventionnelle


La valeur de l’angle de base (minimum) peut être très différente d’un cas à l’autre, entre 0° et plus de 12°, avec un maximum de fréquence entre 3 et 10° (figure 18.9) ; c’est pourquoi il est le plus souvent nécessaire, en plus de la myopexie postérieure, de pratiquer un recul uni- ou bilatéral du droit médial ou une opération combinée unilatérale.



Le dosage est calculé en fonction de l’angle minimum (cf. infra) ; il doit en outre tenir compte de la position des yeux sous anesthésie [33] et de la différentielle d’extensibilité musculaire [12,34]. C’est certainement le point le plus délicat, car l’angle minimum postopératoire, mais aussi l’efficacité de la myopexie postérieure, autrement dit le résultat à long terme, dépendront dans une large mesure du dosage effectué.



Myopexie postérieure bilatérale


La différence entre l’angle maximum et minimum dépasse le plus souvent 10 dioptries, si l’angle minimum a été recherché avec l’attention nécessaire ; c’est pourquoi il est en règle générale nécessaire de pratiquer une myopexie postérieure bilatérale [5,21,22, 3539] (cf. chapitres 3 et 4).


La plupart des opérateurs l’effectuent d’emblée des deux côtés au cours du premier temps opératoire, et lui associent, selon l’angle minimum, un recul bilatéral ou unilatéral du droit médial.


A. Péchereau préfère procéder en deux temps, opérer un côté d’abord, en associant à la myopexie une opération combinée unilatérale, et, si nécessaire, l’autre côté dans un second temps.


D’autres, enfin, effectuent un premier temps de chirurgie conventionnelle, suivi, au besoin, d’une myopexie bilatérale dans un second temps ; une myopexie unilatérale est rarement suffisante et provoque une incomitance horizontale [16].


Le dosage de chirurgie conventionnelle associée à la myopexie postérieure sera déterminant pour le résultat lointain ; c’est pourquoi il est nécessaire de s’y arrêter un peu plus longuement.




imageComplément


La suggestion de A. Péchereau, reprise par A. Roth et C. Speeg-Schatz, était de mesurer de façon systématique l’extensibilité des quatre droits horizontaux : en connaissant la différence entre les extensibilités des muscles antagonistes droit médial et droit latéral, c’est-à-dire la différentielle d’extensibilité, de chaque œil, il devient possible d’ajuster au mieux le dosage de la chirurgie conventionnelle [12] : cf.chapitre 7. (L’extensibilité du droit médial et celle du droit latéral sont, en effet, des variables indépendantes ; elles ne sont pas corrélées entre elles : c’est pourquoi la valeur de l’une n’est significative qu’en fonction de la valeur de l’autre, sauf en cas d’anomalie musculaire de nature mécanique, de bride par exemple.) C’est pourquoi nous allons montrer dans ce qui suit comment raisonner en termes de différentielle d’extensibilité.



Dosage du recul associé à la myopexie postérieure


Le recul global pour les deux droits médiaux, associé à la myopexie postérieure bilatérale, sera de 0,45 fois la valeur de l’angle minimum (cf.chapitre 7).


Ce dosage est réparti de façon égale ou non entre les deux droits médiaux selon la position, symétrique ou asymétrique, des yeux sous anesthésie ; en cas d’asymétrie, le recul sera plus important du côté de l’œil resté le plus convergent ou le moins divergent, et moindre de l’autre côté.


Il est ajusté en fonction de la différentielle d’extensibilité de chaque œil, mesurée au moyen du test d’élongation musculaire (TEM) : si la différentielle est normale, on s’en tient au dosage calculé ; si elle est positive, le dosage est augmenté ; si elle est négative, il est diminué (cf. tableau 7.12) ; en cas d’asymétrie droite – gauche, le dosage peut éventuellement être entièrement reporté sur l’œil pour lequel la différentielle d’extensibilité est la plus positive [12,34].



Lorsque les yeux sont en divergence sous anesthésie et que la différentielle d’extensibilité est négative, il faut parfois renforcer l’un ou les deux muscles par un plissement proportionnel à la divergence et à la différentielle d’extensibilité, pour prévenir une divergence consécutive.


Parfois les données peropératoires sont asymétriques au point que l’on trouve d’un côté un œil en divergence sous anesthésie et une différentielle d’extensibilité normale ou négative, et de l’autre côté un œil resté en convergence et une différentielle d’extensibilité positive ; il convient alors de n’ajouter de geste de chirurgie conventionnelle que du côté de l’œil resté en convergence, selon l’importance de l’angle minimum, soit un recul du droit médial, soit une opération combinée des droits horizontaux.





Suivi et résultats postopératoires


La qualité et la stabilité à long terme des résultats obtenus grâce à cette stratégie en un seul temps opératoire ou en deux temps, si tel a été le choix, ont été confirmées par plusieurs études récentes [29,36, 40, 43, 44].



May 4, 2017 | Posted by in CHIRURGIE | Comments Off on 18: Strabismes concomitants

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