16: Suivi et résultats postopératoires

Chapitre 16 Suivi et résultats postopératoires



Toute stratégie opératoire doit avoir une base physiopathologique (cf. chapitre 4) ; elle doit, en même temps, être légitimée par les résultats obtenus. Il est donc indispensable d’évaluer ceux-ci en suivant un protocole aussi systématique et rigoureux que le protocole préopératoire. Ce sont les résultats à long terme qui sont visés et qui comptent en définitive pour les opérés, leur famille et, bien évidemment, pour l’ophtalmologiste traitant.



Suivi postopératoire : le calendrier des examens de contrôle


Le traitement n’est pas achevé une fois que l’acte opératoire a été effectué. Le suivi postopératoire nécessite, en plus de la surveillance et des soins postopératoires usuels, un accompagnement prolongé et persévérant pour parvenir au résultat fonctionnel optimum recherché. Il est aussi essentiel que le traitement préopératoire et l’opération.



Suites postopératoires satisfaisantes










Évaluation des résultats



Résultats immédiats et résultats tardifs : la stabilisation des effets opératoires


Le résultat moteur peut et doit à l’évidence être évalué dès les premiers jours postopératoires, ne serait-ce que pour s’assurer qu’il est conforme à ce qui était escompté ; mais il ne peut en aucun cas être considéré comme définitif à ce stade ; rares sont, en effet, les cas où il n’évoluera pas, ne serait-ce que légèrement, au cours des semaines et de mois suivants.



S’agit-il d’un effet de dérive [25] ou de stabilisation du résultat ?




Il est souhaitable que le résultat immédiat soit aussi proche que possible de l’effet visé afin que le résultat à long terme le soit également et, si possible, plus encore : pour parvenir à cela, on s’astreint à un choix stratégique adéquat, à un calcul précis du dosage opératoire, en tenant compte des données peropératoires, et à une exécution minutieuse de l’opération. Le résultat obtenu après l’ajustement de sutures ajustables n’est pas davantage définitif : ces sutures ne sont qu’un moyen de s’approcher de l’effet visé dans les cas où l’effet opératoire à attendre est incertain – en cas d’altération musculaire notamment – pour optimiser le résultat éloigné.



Après combien de temps peut-on considérer que le résultat moteur est stabilisé ?


Il peut l’être au bout de quelques mois, mais pour en être certain, il faut un recul de 2 ans au moins ; c’est le délai nécessaire, de manière générale, pour juger valablement les résultats moteurs postopératoires, que le résultat soit bon ou satisfaisant ou, au contraire, incomplet ou insuffisant ; dans ce dernier cas, il n’est pas toujours nécessaire de laisser passer ce délai avant d’envisager une reprise opératoire.


Les résultats sensoriels ne peuvent pas non plus être acquis dès le lendemain de l’intervention. La vision binoculaire ne se restaure pas instantanément, même en cas de bon résultat moteur. Elle se stabilise plus rapidement lorsque les potentialités sensorielles sont normales. Elle s’améliore très progressivement au cours des premières années postopératoires au rythme de la plasticité neuronale, à la condition que le résultat moteur reste stable, lorsque ces potentialités sensorielles sont anormales. Elle ne peut être valablement évaluée qu’après un délai d’au moins 2 ans.




Évaluation des résultats moteurs


Il n’est pas possible de caractériser l’état moteur postopératoire par un seul chiffre, pas davantage qu’il n’est possible de le faire pour la déviation préopératoire. Chaque fois que l’on veut évaluer le résultat moteur, il faut effectuer quatre mesures, œil droit et œil gauche fixateur de loin et de près (Tableau 16.4), celles de :



Tableau 16.4 Tableau de notation des angles postopératoires minimum et maximum de loin et de près.















  Loin Près
Angle minimum    
Angle maximum    

Il est essentiel de déterminer quels sont les angles que le sujet opéré utilise spontanément de loin et de près, car c’est sur eux qu’il construira sa nouvelle relation binoculaire ; celle-ci sera d’autant plus performante que ces angles seront plus petits, la binocularité étant angle-dépendante.


Les angles résiduels manifestes (minimum) et latents ou intermittents (maximum) sont mesurés dans les positions les plus utilisées du regard, c’est-à-dire en position primaire en vision de loin et en position de lecture en vision de près, et dans les deux cas, œil droit et œil gauche fixant, le sujet portant la correction totale de son amétropie [6,7].


Les résultats doivent également prendre en compte l’éventualité d’incomitances résiduelles :


Stay updated, free articles. Join our Telegram channel

May 4, 2017 | Posted by in CHIRURGIE | Comments Off on 16: Suivi et résultats postopératoires

Full access? Get Clinical Tree

Get Clinical Tree app for offline access