Question 18. Elle est enceinte et a une rubéole
La demande
Le préliminaire
La séroconversion de rubéole au cours des trois premiers mois est toujours un risque gravissime pour le fœtus et pose la question de l’interruption médicale de grossesse.
La première consultation
Il confirme les inquiétudes de sa patiente tout en lui expliquant que le contage n’est pas encore certain.
Il prescrit de nouveaux examens biologiques afin de vérifier la séroconversion.
Consultation suivante
Il revoit la patiente dès que le laboratoire l’a informé des résultats.
Si la séroconversion est confirmée, il l’informe avec empathie des risques encourus par le fœtus et prend le temps de lui laisser exprimer son désarroi.
Il confie sa patiente à un service spécialisé en diagnostic anténatal et en conseil génétique qui pratiquera les examens nécessaires.
Le spécialiste lui donnera toutes les informations pour qu’elle puisse prendre sa décision.
Le point de vue du gynécologue
Pathologie active actuellement dans les pays en voie de développement, en Europe la politique de vaccination des enfants et jeunes filles a fait chuter l’incidence de la rubéole. En France l’immunisation est acquise pour 90 à 95 % des femmes, en 2000, 61 cas de séroconversions ou de réinfestations pendant la grossesse et quatre cas d’enfants nés atteints ont été recensés.
L’agent causal est un virus à ARN, enveloppé et fragile.
L’infestation se fait par :
■ contamination interhumaine par voie respiratoire (gouttelettes de salive) ;
■ contamination fœtale par virémie, par voie transplacentaire.
L’incubation est de seize jours en moyenne, la contagiosité de dix jours avant et après l’éruption.
La primo-infection assure une immunité définitive et efficace.
Une réinfestation peut néanmoins survenir soit après une rubéole acquise ou vaccination (rubéole bénigne car elle ne s’accompagne pas d’une virémie).
Fig. 18.1. |
Stratégie diagnostique devant une femme suspectée de rubéole. |