17 Réanimation cardio-pulmonaire
Beaucoup d’arrêts cardiaques sont insuffisamment pris en charge du fait de la désorganisation de l’équipe de réanimation et du manque de connaissance des procédures recommandées en pareil cas. En particulier, les arythmies sont fréquemment diagnostiquées et traitées de manière incorrecte. L’identification rapide et le traitement des arythmies sont la pierre angulaire du succès de la réanimation cardio-pulmonaire (RCP) et nous avons, pour cette raison, inclus ce chapitre pour vous aider à répondre aux questions suivantes :
On trouvera les adresses au chapitre « Lectures complémentaires » à la fin de ce livre.
Ces quatre maillons de la chaîne doivent être rigoureusement mis en place pour optimiser les chances de succès. Les quatre éléments de la chaîne de survie sont envisagés dans ce chapitre.
Comment effectuer les gestes de survie chez l’adulte en dehors de l’hôpital ?
Après 30 pressions thoraciques, dégagez de nouveau les voies respiratoires (tête en arrière, menton relevé) et tout en pinçant le nez de la personne, administrez deux insufflations1. Puis reprenez le massage cardiaque, en alternant 30 pressions thoraciques et deux insufflations par bouche-à-bouche (rapport 30/2). N’arrêtez ces manœuvres pour réévaluer la victime que si elle respire de nouveau normalement – sinon, continuez les GES sans discontinuer.
Si vous ne voulez pas ou êtes dans l’impossibilité de pratiquer la réanimation respiratoire, pratiquez un massage cardiaque continu à la fréquence de 100/min et arrêtez pour réévaluer la victime seulement si elle a recouvré une respiration normale.
Comment entreprendre la réanimation en milieu hospitalier ?
La perméabilité des voies aériennes doit être maintenue et le patient sera ventilé avec le matériel disponible (ventilation au masque par ballon et éventuelle canule oro-pharyngée). Utilisez l’oxygène, en supplément, dès que celui-ci est disponible. Si un membre expérimenté de l’équipe de secouristes est capable de pratiquer une intubation trachéale, il ne doit pas hésiter à le faire. Une fois les voies respiratoires sécurisées, le massage cardiaque sera poursuivi à la fréquence de 100 pressions/minute, et le patient sera ventilé à raison de 10 insufflations/minute.
Comment effectuer la réanimation de base pour maintenir le patient en vie ?
Les arythmies responsables d’arrêt cardiaque se divisent en arythmies réductibles par CEE (fibrillation ventriculaire/tachycardies ventriculaires sans pouls) et celles qui ne relèvent pas du CEE (activité électrique sans pouls et asystolie). La différence-clé est la nécessité de la défibrillation dans le premier groupe. D’autres aspects de la prise en charge sont communs aux deux groupes. Les techniques de survie perfectionnées sont récapitulées dans l’algorythme de la figure 17.1.
Troubles du rythme réductibles par CEE
En présence d’un trouble du rythme susceptible d’être réduit par CEE, un choc (150-360 J pour un système biphasique ou 360 J pour un système monophasique) sera délivré, suivi immédiatement de la reprise de la réanimation cardio-respiratoire (décrite dans les paragraphes précédents) pendant 2 minutes.
De l’adrénaline IV 1 mg devra être administrée immédiatement avant les chocs électriques, alternativement (toutes les 3 à 5 minutes) et si la FV ou la TV sans pouls persiste, un choc sera administré après chaque période de deux minutes de réanimation cardio-respiratoire. Si une activité électrique réapparaît à un moment donné de la procédure, recherchez le pouls. Si celui-ci est présent, passez à la prise en charge des suites de réanimation. En l’absence de pulsations, malgré une activité électrique organisée, suivez les directives de l’algorythme concernant les rythmes ne relevant pas du CEE (voir figure 17.1). De même, en présence d’une asystolie, suivez les directives concernant les rythmes ne relevant pas du CEE.