15. Traumatismes diaphragmatiques

Chapitre 15. Traumatismes diaphragmatiques


TraumatismesTraumatismesdiaphragmatiques Le diagnostic de rupture diaphragmatique est en général retardé, les signes cliniques étant masqués par d’autres lésions sus- ou sous-diaphragmatiques.

La TDM multidétecteurs, par sa résolution spatiale, a amélioré les performances diagnostiques préchirurgicales avec une très bonne sensibilité (aux alentours de 80 %) et spécificité (avoisinant les 100 %).

Une ruptureDiaphragmeDiaphragmerupture diaphragmatique peut résulter de différents mécanismes :




• traumatisme pénétrant : le plus fréquent, les lésions sont alors de petite taille (inférieure à 2cm) et plus difficile à détecter en TDM;


• traumatisme fermé :




– un impact frontal sur l’abdomen engendre une hyperpression intra-abdominale avec une transmission de l’onde de pression sur le diaphragme créant des ruptures prédominant au niveau de la jonction myotendineuse+++,


– un impact latéral sur le thorax entraîne une déformation de la cage thoracique avec étirement et désinsertion des enthèses diaphragmatiques (fracture/avulsion costale ou désinsertion d’un pilier) homolatérales à l’impact.


Rappel anatomique


Rappel anatomiqueLe diaphragmeRappel anatomiquediaphragme est composé de plusieurs faisceaux musculaires qui convergent vers un centre tendineux. Les insertions diaphragmatiques se font :




• en avant, à la partie postérieure du tiers inférieur du sternum et de l’appendice xiphoïde délimitant un hiatus costo-sternal (= fente de Larreyfente de Larrey);


• en latéral au niveau du versant interne de K6 à K12;


• en arrière au niveau des ligaments arqués latéraux (délimitant un hiatus costo-lombaire de Henléhiatus costo-lombaire de Henlé faisant communiquer l’espace sous-pleural et l’espace pararénal postérieur) et médiaux, ainsi que sur les corps vertébraux de L1 à L3 (par l’intermédiaire des piliers).


Image typique


Il existe cinq signes TDM suggestifs d’atteinte traumatique diaphragmatique certains très spécifiques, mais il faut une association de plusieurs signes pour que la sensibilité approche les 100 % (tableau 15-1). Les reconstructions coronales et sagittales sont indispensables pour l’analyse des courbures diaphragmatiques.






Tableau 15-1 Sémiologie évocatrice d’atteinte traumatique diaphragmatique.



Hernie d’organes intrapéritonéaux = le plus spécifique mais le moins sensible.


Signe du colletDiaphragmeDiaphragmeSigne du collet.


Solution de continuité.


Épaississement localisé.


«Chute» du foie ou de l’estomac au contact de la paroi thoracique postérieure.

Les lésions diaphragmatiques sont plus fréquentes à gauche avec un ratio d’environ trois lésions à gauche pour une lésion à droite. Il existe plusieurs raisons à cette constatation : on citera en particulier le rôle protecteur du foie qui constitue un «amortisseur» de pression admis par tous, le fait que la coupole droite est plus épaisse que la gauche, mais aussi la sous-estimation des lésions à droite puisque le diaphragme est bien mieux suivi à gauche en TDM car silhouetté par de la graisse, facilitant ainsi la détection des ruptures.

Les lésions siègent préférentiellement au niveau de la jonction myotendineuse postéro-latérale avec un trajet radiaire vers le centre tendineux pouvant atteindre 10cm de longueur. Les enthèses tendineuses costophréniques antérieures ou latérales constituent le deuxième site le plus fréquemment atteint. De manière très exceptionnelle, il peut exister des rupturesDiaphragmeDiaphragmeruptures au niveau du centre tendineux avec un risque de herniehernie péritonéo-péricardiqueherniepéricardique (issue de côlon et d’épiploon dans le péricarde).

Les lésions diaphragmatiques sont souvent associées à un traumatisme hépatique ou splénique et/ou une fracture du bassin.

Remarque : En l’absence d’autre traumatisme thoraco-abdominal, il n’existe aucune chance d’avoir une lésion diaphragmatique!


Hernie thoracique d’organes abdominaux et signe du collet


HernieHerniethoraciqueDiaphragmeDiaphragmesigne du collet Il s’agit d’une migration de viscères intra-abdominaux dans le thorax à travers le diaphragmediaphragme, lié au gradient de densité positive dans le péritoine et négative dans la cavité thoracique. Les organes les plus fréquemment herniés sont recensés dans le tableau ci dessous (tableau 15-2). L’aspect TDM est évocateur, en reconstruction coronale, avec visualisation d’organes péritonéaux ascensionnés dans le thorax. La présence d’un épanchement liquidien à la fois dans la plèvre et dans le péritoine de part et d’autre du diaphragme ou la surélévation d’une hémicoupole diaphragmatique sont des signes indirects évocateurs du diagnostic.










Tableau 15-2 Fréquence des organes herniés en fonction du côté lésé.
À droite À gauche



Migration partielle du foie et parfois du côlon.


Des cas exceptionnels de bascule du foie avec ectasie supra-hépatique de la vésicule ont été décrits.



Migration de l’estomac, du côlon, de l’épiploon et de la rate par ordre de fréquence décroissant.


Plus rarement, migration du rein et du grêle.

Le signe du collet correspond à une constriction de l’organe hernié par les parois de la brèche, donnant par exemple à droite un aspect de «champignon hépatique» à travers le diaphragme en reconstruction coronale ou sagittale (fig. 15-1). En cas de hernie digestive, il faut s’attacher à rechercher des signes de strangulation, d’occlusion ou de perforation (épaississement pariétal, mauvais rehaussement pariétal, anse dilatée, pneumopéritoine…) qui témoigneraient d’une souffrance digestive nécessitant une prise en charge en urgence.



Solution de continuité diaphragmatique


Suivant l’orientation de la coupole du diaphragme, elle est mieux vue en reconstructions coronales ou sagittales (fig. 15-2). Tout défect diaphragmatique n’est pas synonyme de ruptureDiaphragmeDiaphragmerupture, en effet il existe de nombreux faux positifs (cf. p. 210). Une solution de continuité est d’autant plus pathologique qu’il existe un épaississement de ses berges soit par rétraction, soit par un hématome. La présence d’autres lésions traumatiques des organes adjacents renforce la présomption diagnostique.

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Jun 13, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 15. Traumatismes diaphragmatiques

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