15. Traitements psychopharmacologiques



Introduction329


Principaux psychotropes utilisés330


Utilisation des amphétamines338


Conclusion346



INTRODUCTION


La prévalence élevée des symptômes de détresse psychologique chez les patients cancéreux laisse supposer une utilisation fréquente des psychotropes en oncologie. Or, cela n’a pas toujours été le cas. Si, jusqu’il y a une trentaine d’années, les psychotropes étaient rarement prescrits à des patients cancéreux, la situation a aujourd’hui radicalement changé (Libert, Meerckaert et coll.,2006). Selon une étude américaine de 1987, plus de 80 % des patients hospitalisés dans un service de cancérologie recevaient au moins un médicament psychotrope. Les plus souvent administrés étaient les hypnotiques (44 % des patients), les antipsychotiques (30 %) mais prescrits le plus souvent comme antinauséeux, et les anxiolytiques (23 %). Les antidépresseurs ne représentaient que 2,5 % des prescriptions. Actuellement, plus d’un patient sur deux se voit prescrire un psychotrope.

Toutefois, les études rigoureuses quant aux indications et à l’efficacité des psychotropes chez les patients atteints d’affections cancéreuses font toujours défaut. La prescription des psychotropes semble bien plus basée sur l’expérience du clinicien et sur ses hypothèses personnelles que sur des évidences empiriquement établies. En effet, le prescripteur fait face, dans le domaine des antidépresseurs, au paradoxe d’une pléthore de médicaments et d’études dans la littérature psychiatrique générale et d’un manque cruel de données quant à leur utilisation en oncologie.

Les seules études contrôlées, évaluant le plus souvent un petit nombre de patients, concernent l’efficacité de la mianserin (Costa, Mogos et coll., 1985) et du méthylphénidate (Fernandez, Adams et coll., 1987) dans le traitement des états dépressifs, de l’alprazolam (Greenberg, Surman et coll., 1987) et du lorazepam (Greenspoon, Leuchter et coll., 1984) dans le traitement des nausées et vomissements anticipatoires à la chimiothérapie. Pour ces raisons, l’utilisation des psychotropes en oncologie continue à relever plutôt de l’expérience clinique du prescripteur. Quelques hypothèses expliquant cette carence peuvent être avancées : tout d’abord, la prévalence des troubles psychologiques et psychiatriques en oncologie persisterait à être sous-évaluée, et ce d’autant que les psychiatres spécifiquement formés à la psycho-oncologie restent peu nombreux. Une autre hypothèse souvent citée est la difficulté de mener des études psychopharmacologiques chez les patients cancéreux, déjà polytraités pour leur affection médicale, et pouvant présenter par ailleurs des troubles métaboliques. Ces difficultés sont réelles mais devraient pouvoir être surmontées, faute de quoi la prescription de psychotropes en oncologie ne pourra demeurer qu’empirique. Une telle situation ne serait pas acceptable compte tenu de l’importance et de la complexité des spécificités de l’expérience psychologique du cancer et des interactions réciproques entre psychotropes, autres médicaments et l’affection néoplasique elle-même.


PRINCIPAUX PSYCHOTROPES UTILISÉS



Antidépresseurs


Si les antidépresseurs sont certainement efficaces pour traiter les patients cancéreux présentant les symptômes d’un état dépressif majeur, intitulé «major depressive disorders» dans le DSM-IV-TR (American Psychiatric Association ,2000), leur efficacité reste mal connue dans le traitement des troubles de l’adaptation (adjustment disorders), qui sont de loin les plus fréquents en oncologie. Par ailleurs, l’établissement du diagnostic de dépression présente quelques particularités chez le patient cancéreux : les symptômes psychologiques (tristesse, perte d’intérêt et anhédonie, désespoir, dévalorisation de soi, idées suicidaires, etc.) ont une plus grande valeur diagnostique que les symptômes physiques (anorexie, perte de poids, ralentissement psychomoteur, fatigue, insomnie, perte de la libido, etc.) à cause de la difficulté de distinguer les symptômes végétatifs de la dépression des symptômes et signes somatiques de l’affection cancéreuse. Les causes « organiques » de dépression, qu’elles soient imputables à l’affection maligne (responsable de troubles métaboliques, endocrinologiques, neurologiques, nutritionnels) ou dues à ses traitements (notamment certains agents antinéoplasiques, tels que la vincristine, la vinblastine, la procarbazine, la L-asparaginase, l’amphotéricine B, l’ifosfamide et l’interféron) doivent être repérées et, si possible, corrigées conjointement au traitement antidépresseur. Il faut également citer les corticoïdes, qui provoquent le plus souvent une agitation modérée ou une euphorie, mais qui dans certains cas occasionnent un syndrome dépressif sévère.

Compte tenu de la prévalence des troubles dépressifs en oncologie, et de l’efficacité établie des traitements antidépresseurs, il est permis de penser que les antidépresseurs sont encore actuellement sous-employés en cancérologie. Cependant, leur polyvalence pourrait en faire une des médications de choix : outre leur indication première, ils sont efficaces pour le traitement de la plupart des troubles anxieux dont ils constituent aujourd’hui le traitement de référence, des troubles du sommeil, et des douleurs chroniques, et cela sans aucun risque de dépendance.

Comme évoqué par ailleurs, la fréquence des troubles de l’adaptation associés à une humeur dépressive, et des états dépressifs est élevée en oncologie. Les questions relatives à un traitement adapté pour différentes dimensions des réactions affectives, déclenchées par ou associées à la maladie cancéreuse, restent nombreuses. Les antidépresseurs peuvent interagir avec d’autres traitements médicamenteux altérant tantôt l’action de ceux-ci, tantôt la leur propre. La prescription de médicaments régulateurs de la tension artérielle (agents sympathomimétiques, agents antihypertenseurs) par interférence avec les mécanismes d’action de ceux-ci, et d’anticoagulants oraux par interférence avec leur métabolisme doit donc être évitée. Cimétidine, contraceptifs, barbituriques, quant à eux (la liste n’est pas exhaustive), altèrent les taux plasmatiques des antidépresseurs, qui nécessitent donc des adaptations posologiques, et, dans certains cas, des dosages plasmatiques. Une étude récente illustre les risques liés à l’application en oncologie de données issues de la littérature générale (Jin, Desta et coll., 2005). Des variations du génotype du cytochrome P450 (CYP) 2D6, une enzyme hépatique responsable de la métabolisation de nombreux médicaments, ont été associées à d’importantes interactions pharmacologiques. En fonction du génotype de CYP 2D6, la prise de certains antidépresseurs souvent prescrits en oncologie peut réduire de 58 % les concentrations plasmatiques du métabolite actif du tamoxifène (une hormonothérapie très fréquemment prescrite dans le traitement du cancer du sein). Ces antidépresseurs se caractérisent par un profil inhibiteur de CYP 2D6 et devraient être évités en cas de traitement par tamoxifène aussi longtemps que le génotypage du CYP ne sera pas disponible en clinique courante. Tous les inhibiteurs sélectifs de la recapture de sérotonine (ISRS voir plus loin) sont concernés, à l’exception du citalopram et de l’escitalopram.

Les intérêts respectifs des psychothérapies et de la pharmacothérapie sont encore peu connus. Ainsi, pour les troubles de l’adaptation, les données de la littérature psychiatrique sont si rares qu’il est impossible, sans prendre parti dans des conflits d’écoles, de recommander des attitudes face à l’éventail des possibilités thérapeutiques disponibles. Il serait aussi un peu trop classique de recommander une association de traitements pour combler une absence de connaissances. En revanche, pour ce qui est des troubles affectifs majeurs, il est réaliste et raisonnable de recommander un traitement antidépresseur, en étendant à la clinique oncologique les nombreuses données de la littérature psychiatrique, et surtout celles qui commencent à émerger de la recherche en psycho-oncologie, concernant l’efficacité de ceux-ci. Le Tableau 15-1 détaille les principaux psychotropes prescrits en oncologie.




















































































































































































































Tableau 15-1 Psychotropes couramment prescrits.
*Disponible pour usage parentéral
Psychotropes Dose initiale Dose d’entretien
Antidépresseurs
Tricycliques



– Amitriptyline*
25mg 1 fois / jour 50-150mg / jour



– Imipramine
25mg 1 fois / jour 50-150mg / jour



– Nortriptyline
10mg 1 fois / jour 25-75mg / jour



– Desipramine
25mg 1 fois / jour 50-150mg / jour



– Doxepine*
25mg 1 fois / jour 50-150mg / jour
Seconde génération



– Mianserine
10mg 1 fois / jour 10-90mg / jour



– Tianeptine
12,5mg 3 fois / jour 25-37,5mg / jour
Inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine



– Fluoxetine
20mg 1 fois / jour 20-60mg / jour



– paroxetine
20mg 1 fois / jour 20-40mg / jour



– Citalopram
20mg 1 fois / jour 20-40mg / jour



– Escitalopram
10mg 1 fois / jour 10-20mg / jour



– Sertraline
50mg 1 fois / jour 50-150mg / jour
Troisième génération



– Venlafaxine LP
37,5mg – 75mg 1–2 fois / jour 75-225mg / jour



– Venlafaxine
50mg 1 fois / jour 50-300mg / jour



– Milnacipram
50mg 1 fois / jour 50-100mg / jour



– Mirtazapine
15mg 1 fois / jour 15-45mg / jour
Inhibiteurs de la monoamine oxydase



– Isocarboxazid
10mg 2 fois / jour 20-40mg / jour





– Phenelzine
15mg 2 fois / jour 30-60mg / jour



– Tranylcypromine
10mg 2 fois / jour 20-40mg / jour



– Moclobemide
150mg 2 fois / jour 300-450mg / jour
Triazolobenzodiazépine



– Alprazolam
0,25mg 3 fois / jour 0,75-6mg / jour
Stimulants



– Dextroamphetamine
2,5mg 2 fois / jour le matin 5-10mg / jour



– Methylphenidate
5mg 2 fois / jour le matin 5-10mg / jour



– Methylphenidate LP
20mg 2 fois / jour le matin 10-40mg / jour
Thymorégulateurs



– Carbonate de lithium
250mg 3 fois / jour 750-1250mg / jour
Anxiolytiques
Benzodiazepines à longue demi-vie



– Diazepam*
5mg 3 fois / jour 15-30mg / jour



– Clorazepate*
5mg 3 fois / jour 15-30mg / jour
Benzodiazepines à demi-vie intermédiaire



– Lorazepam
1mg 3 fois / jour 3-7,5mg / jour



– oxazepam
10mg 3 fois / jour 30-150mg / jour



– Alprazolam
0,25mg 3 fois / jour 0,75-6mg / jour
Neuroleptiques
Phenothiazine



– Thioridazine
25mg 3 fois / jour 75-300mg / jour
Butyrophenone



– Haloperidol
25mg 3 fois / jour 3-30mg / jour
Benzisoxasoles



– Risperidone
1mg 2 fois / jour 1-8mg / jour
Dibenzodiazepines



– Olanzapine
10mg 1 fois / jour 10-20mg / jour
Quinolinone



– Aripiprazole
10mg 1 fois / jour 10mg / jour

Ces dernières années, la possibilité d’un effet accélérateur de la croissance tumorale induit par les antidépresseurs a été suggérée (Brandes, Arron et coll., 1992). Plusieurs mécanismes pouvant expliquer cette éventualité ont été proposés. Tout d’abord, comme les tricycliques, les benzodiazepines et les barbituriques sont des inducteurs des enzymes microsomiaux hépatiques et peuvent être ainsi à l’origine d’une activation du métabolisme des œstrogènes (Cramer et Welch, 1983). Cette induction peut accroître le risque de cancer par une élévation des taux de gonadotrophines. Dans cette hypothèse, les œstrogènes dégradés au niveau hépatique n’exercent plus leur feed back négatif habituel (Harlow et Cramer, 1995). Un autre mécanisme suggéré est la stimulation directe de la croissance tumorale par les antidépresseurs. Certains rongeurs et cultures cellulaires se sont avérés être sensibles à des arylalkylamines (antidépresseurs, H1 – antihistamines, et benzodiazepines). L’effet doseréponse concernant la stimulation de la croissance tumorale paraît être curvilinéaire (en cloche) ou biphasique plutôt que linéaire. Une croissance tumorale accélérée ne surviendrait qu’à des dosages faibles ou moyens et une inhibition de la croissance à des dosages plus élevés. L’hypothèse que ces médicaments entrent en compétition au site de fixation de l’histamine sur les cytochromes P-450 a été posée; dans cette hypothèse, l’histamine est considéré comme étant capable de moduler l’activité de différents enzymes P-450 impliqués dans la prolifération tumorale (Brandes, Arron et coll., 1992; Brandes et Friesen, 1995; Lishi, Tatsuta et coll., 1993). Certains résultats contradictoires concernant le rôle possible des antidépresseurs sur la carcinogénèse et sur la promotion de la croissance tumorale sont cependant parfois contradictoires (Bendele, Adams et coll., 1992).

La conclusion d’une étude menée aux États-Unis par la FDA (US Food and Drug Administration) est qu’il n’y a pas de preuve que ces médicaments favorisent la croissance tumorale dans les cultures cellulaires ou chez les populations de rongeurs. Cette controverse indique la nécessité d’étudier d’une manière plus précise les conséquences de l’utilisation des antidépresseurs en cancérologie. Tout récemment, une étude a examiné le risque potentiel de cancer du sein associé à la consommation de ISRS en comparant 2138 femmes porteuses d’un diagnostic récent de cancer du sein et 2858 patientes hospitalisées pour des raisons non-cancérologiques. Les auteurs n’ont pas été en mesure de dégager un lien entre prise d’antidépresseurs ISRS et diagnostic de cancer du sein (Coogan, Palmer et coll., 2005).


Antidépresseurs tricycliques (ATC)


Puisque tous les ATC ont à peu près la même efficacité clinique, la sélection de l’agent le plus approprié doit se faire sur base de son profil pharmacologique, compte tenu de ses effets secondaires cardio-vasculaires, anticholinergiques et sédatifs. Le choix doit être guidé par une éventuelle bonne réponse à un traitement antérieur, par la situation médicale actuelle du patient, par sa présentation clinique. Un patient agité ou insomniaque bénéficiera d’un agent aux propriétés plus sédatives comme l’amitryptiline ou la doxépine. S’il faut éviter les effets anticholinergiques, à cause d’une rétention urinaire, d’une constipation, ou d’une confusion mentale, on préférera la nortryptiline ou la désipramine. De nombreux patients cancéreux déprimés ne peuvent être traités oralement, et l’on peut recourir à l’administration intramusculaire ou intraveineuse d’amitryptiline, qui existe sous forme injectable.

Aucune étude n’a encore déterminé si le schéma thérapeutique utilisé en psychiatrie est applicable à la psycho-oncologie, notamment en ce qui concerne la dose de départ, la dose optimale, la durée du traitement et la corrélation avec les dosages plasmatiques d’antidépresseurs. Habituellement, les ATC sont prescrits aux patients cancéreux en une prise au coucher. La dose initiale est basse, pas plus de 10-25mg dans la plupart des cas, et augmentée de 10-25mg tous les 3-5 jours, jusqu’à l’obtention d’un effet thérapeutique, ce qui survient généralement à une dose moindre que celle nécessaire en psychiatrie, de 50-150mg par jour. Il convient de rappeler que les contre-indications des ATC peuvent être cardiaques (infarctus myocardique récent, troubles importants de la conduction intraventriculaire), neurologiques (patients âgés traités pour maladie de Parkinson par anticholinergiques, épilepsie) ou autres (hypertrophie prostatique, glaucome à angle étroit, traitement par inhibiteur de la monoamine oxydase (IMAO) en cours ou arrêté depuis moins de 14 jours).


Antidépresseurs de seconde génération


Ainsi désignés en raison de leur apparition chronologiquement ultérieure à celle des ATC et des IMAO, les antidépresseurs de seconde génération ne constituent pas une classe pharmacologique en soi et cette dénomination tend d’ailleurs à être abandonnée. Ils trouvent cependant toute leur place dans cette discussion car l’un de leurs représentants fut longtemps le seul à avoir fait l’objet d’études contrôlées en oncologie. La mianserin a ainsi été testée pour son efficacité dans une étude contrôlée en double aveugle par rapport au placebo dans une population de patients cancéreux présentant un état dépressif (Costa, Mogos et coll., 1985). Les doses utilisées étaient de trois fois 10mg par jour durant la première semaine et de trois fois 20mg par jour à partir de la deuxième semaine. Les résultats de ce travail montrent que 28 patients bénéficièrent de la mianserin versus 18 patients du placebo. La tolérance et l’efficacité de la mianserin (30mg la première semaine et 60mg ensuite) pour le traitement des troubles dépressifs des patientes présentant une affection cancéreuse du sein ont été étudiées dans une autre étude contrôlée (van Heeringen et Zivkov, 1996). Les patientes recevant la mianserin ont des scores de dépression significativement plus bas que les patientes ayant reçu du placebo, et ce dès la deuxième semaine du traitement. Les résultats de ce travail montrent aussi que la fréquence des patientes rapportant au moins un effet secondaire est similaire dans le groupe recevant la mianserin comparé au groupe recevant le placebo (35 % versus 33 %).

Un antidépresseur plus récent, dont la structure chimique dérive de celle de la mianserin, a quant à lui fait l’objet d’une étude ouverte en oncologie (Theobald, Kirsh et coll., 2002) : la mirtazapine (15 et 30mg au coucher) a été administrée pendant six semaines à des patients atteints de cancer de tous types à un stade avancé, souffrant de douleurs et d’autres symptômes affectant la qualité de vie. Indépendamment de la dose, la mirtazapine a produit une amélioration significative des symptômes dépressifs et de la qualité de vie globale chez les patients qui ont été au bout de cette étude. Quoique les résultats étaient non statistiquement significatifs, la douleur, les nausées, la perte de l’appétit et les insomnies ont eu tendance à être améliorés. En oncologie, la mirtazapine peut constituer une alternative aux ISRS en raison de ses faibles effets secondaires digestifs et d’un profil favorable en termes d’interactions médicamenteuses. Par contre, ses effets sédatifs de même que la prise de poids peuvent être marqués. D’autres études plus récentes sont elles aussi en faveur de l’utilisation des antidépresseurs à visée prophylactique afin de limiter la survenue de troubles dépressifs lors des traitements au long cours par l’interféron (Asnis et De La Garza, 2005; Schaefer, Schwaiger et coll., 2005).


Inhibiteurs sélectifs de la recapture de sérotonine (ISRS)


Introduits en 1987, les ISRS sont aujourd’hui les antidépresseurs les plus prescrits, constituant le traitement de choix des troubles dépressifs et anxieux en psychiatrie générale. Ils se distinguent de leurs prédécesseurs, tricycliques et inhibiteurs de la monoamine oxydase, par un profil d’activité combinant efficacité, sécurité, et grand confort d’utilisation. En particulier, ils ne requièrent pas de dosages sanguins et n’imposent aucune restriction alimentaire. Plusieurs études randomisées ont été réalisées en psycho-oncologie. Toutes ont évalué l’efficacité de la fluoxétine et de la paroxétine, qui sont de puissants inhibiteurs du cytochrome P-450 2D6. Rappelons que l’utilisation de ces molécules chez les patientes atteintes de cancer du sein et traitées par tamoxifène devrait être évitée en raison d’interactions médicamenteuses potentielles.

Fondées sur l’idée que fatigue et dépression co-existent fréquemment chez les patients cancéreux traités par chimiothérapie, deux études ont comparé l’efficacité de la paroxétine et du placebo sur ces deux dimensions importantes de la qualité de vie (Morrow, Hickok et coll., 2003; Roscoe, Morrow et coll., 2005). Les résultats furent identiques dans les deux cas : la paroxétine produisait une réduction significative des symptômes dépressifs mais n’avait aucun effet sur la fatigue. Fatigue et dépression ne semblent donc pas sous-tendus par les mêmes mécanismes chez les patients cancéreux recevant de la chimiothérapie.

Deux autres travaux ont comparé la paroxétine à des antidépresseurs tricycliques. L’efficacité et la tolérance de la paroxétine (20 à 40mg/jour) et de l’amitriptyline (75 à 150mg/jour) ont été évaluées dans une étude multicentrique randomisée de huit semaines, portant sur 179 patientes présentant une affection cancéreuse du sein (Pezzella, Moslinger-Gehmayr et coll., 2001). Les deux médicaments étaient également efficaces en termes de réduction des symptômes dépressifs mais la paroxétine produisait deux fois moins d’effets secondaires anticholinergiques. Cette étude souffre bien évidemment de l’absence d’un groupe placebo. Par contre, paroxétine et désipramine n’étaient pas supérieures au placebo dans un groupe de 35 patientes atteintes de cancer du sein et traitées pendant six semaines pour une dépression majeure ou un trouble de l’adaptation (Musselman, Lawson et coll., 2001). De toute évidence, la petite taille de l’échantillon, et peut-être l’inclusion de patientes souffrant de troubles de l’adaptation, contribuent à ce résultat surprenant, dû notamment à un taux de réponse très élevé dans le groupe placebo.

La fluoxétine avait été le premier ISRS lancé à la fin des années 1980. Son usage fut rapidement très répandu. Trois études randomisées évaluant son efficacité dans des populations de patients cancéreux ont été réalisées. Chez les patients en phase avancée de leur affection néoplasique, le diagnostic de la dépression est difficile en raison de l’important inconfort physique. Il est ainsi malaisé de distinguer tristesse «normale» et «pathologique». Dans ce contexte, l’impact de la fluoxétine (20mg par jour pendant douze semaines) sur les symptômes dépressifs et la qualité de vie a été comparé au placebo chez 163 patients avec tumeur solide avancée (Fisch, Loehrer et coll., 2003). Dans cette étude randomisée en double aveugle, la fluoxétine était bien tolérée et très significativement supérieure au placebo en termes d’amélioration de la qualité de vie globale et de réduction des symptômes dépressifs. Des résultats également encourageants, mais moins significatifs avaient aussi été dégagés d’une étude randomisée comparant fluoxétine, désipramine (un antidépresseur tricyclique) et placebo chez 40 femmes en phase avancée de leur affection néoplasique. Après six semaines de traitement, les deux antidépresseurs amélioraient la dépression et l’anxiété, mais de manière non statistiquement significative. Les résultats étaient plus probants dans certaines dimensions de la qualité de vie (vitalité, fonctionnement social) et tendaient à favoriser la fluoxétine.

Enfin, une autre étude a testé l’efficacité de la fluoxétine par rapport au placebo dans une étude randomisée en double aveugle menée dans une population présentant une détresse psychologique significative répondant aux critères DSM-III-R des troubles de l’adaptation (Razavi, Allilaire et coll., 1996). Les résultats de cette étude montrent que les patients recevant de la fluoxetine s’adaptent psychologiquement mieux que les patients recevant un placebo. Il convient de souligner aussi que seulement 11 % des patients recevant de la fluoxetine et 7 % des patients recevant un placebo présentèrent une rémission complète de leurs troubles de l’adaptation. Les résultats de cette étude constitue un argument en faveur de l’idée selon laquelle l’anxiété et la dépression sont des symptômes qu’il convient de contrôler tout au long de l’évolution de la maladie cancéreuse. Les facteurs de stress associés aux affections cancéreuses entraînent des troubles de l’adaptation qui s’expriment par des affects anxieux et dépressifs. De futures études seront nécessaires pour retenir ou exclure la thèse selon laquelle l’anxiété et la dépression associées aux affections cancéreuses devraient être pharmacologiquement traitées dans l’objectif d’améliorer la qualité de vie et d’éviter le développement de ces troubles psychologiques/psychopathologies.

Cela sera d’autant plus important, en effet que certains traitements peuvent favoriser le développement de troubles dépressifs. C’est entre autres le cas de l’interferon. Une étude a testé dans une étude randomisée la paroxetine pour tenter de prévenir l’occurrence des troubles dépressifs qui viennent compliquer l’administration de cytokine interferon alfa-2b à un groupe de patients présentant un mélanome malin (Musselman, Lawson et coll., 2001). Ce travail montre que dans le groupe de sujets recevant préventivement la paroxetine deux semaines avant le début du traitement par interferon, la fréquence de développement des troubles dépressifs n’est que de 11 %, alors qu’elle est de 45 % dans le groupe placebo. Il faut souligner que dans cette étude, la paroxetine fut administrée deux semaines avant le début du traitement par interféron à la dose de deux fois 10mg par jour; cette dose a pu être augmentée après un mois.

Une étude récente a investigué l’effet de la sertraline sur l’anxiété, la dépression et la fatigue dans une population de patients cancéreux en phase avancée de leur maladie et ne présentant pas de troubles dépressifs majeurs (Stockler, O’Connell et coll., 2007). Les résultats de cette étude ne mettent pas en évidence une supériorité de la sertraline par rapport au placebo. Cette étude est aussi la première du genre à investiguer l’impact sur la survie d’un traitement antidépresseur : aucun impact n’a pu être mis en évidence après un suivi de trente-six mois.


Inhibiteurs de la monoamine oxydase


Les IMAO représentent une alternative de dernier choix dans le traitement alternatif de la dépression en oncologie. En effet, leur emploi implique des précautions diététiques qui peuvent être mal supportées chez des patients ayant déjà des problèmes nutritionnels. Leurs contre-indications sont nombreuses : décompensation cardiaque, hépatite, cirrhose et médicaments rappelés ci-après. Leur utilisation dans ces cas peut déclencher une crise hypertensive qui peut être fatale. Pour ces raisons, il est préférable d’utiliser les IMAO, avec prudence. Le Tableau 15-2 détaille les traitements et aliments contre-indiqués avec l’utilisation des IMAO.






Tableau 15-2 IMAO : médications et aliments contreindiqués.



– Amines sympathomimétiques


– Antihypertenseurs


– Antihistaminiques


– Amphétamines


– Morphiniques


– Antidiabétiques oraux


– Barbituriques


– Tricycliques


– Aliments riches en tyramine (fromages fermentés, levure, boissons alcoolisées, fèves, bananes, foie de poulet, etc.)

De nouveaux IMAO (comme le moclobemide) inhibant spécifiquement la monoamine-oxydase de type A permettent, vu l’absence de risque d’hypertension artérielle, une utilisation plus libérale en oncologie car mieux tolérés par les patients. Il n’y a cependant pas encore d’essai clinique concernant son utilisation dans ce contexte où tolérance et absence d’interactions médicamenteuses restent deux prérequis.


Antidépresseurs de troisième génération



Mirtazapine


La mirtazapine est un antidépresseur ayant un double mode d’action, antagoniste spécifique à la fois de la sérotonine et de la noradrénaline (NaSSA), dont les indications en oncologie apparaissent multiples. Son action bloquante sur les récepteurs 5-HT2 (anxiolytique, anti-troubles sexuels) et 5-HT3 (anti-nausée) et activatrice des récepteurs 5-HT1 (antidépresseur, sédation) en font une molécule recommandée en oncologie. Ainsi, grâce à son action bloquante des récepteurs 5-HT3, elle peut être utilisée en complément des setrons pour traiter les nausées et vomissements induits par la chimiothérapie (Kast, 2001). De par son action antagoniste des récepteurs 5-HT2 et agoniste des récepteurs 5-HT1, elle favorise l’endormissement des patients gênés par les effets digestifs des chimiothérapies émétisantes en abaissant leur anxiété. L’action orexigène de la mirtazapine avec pour conséquence une prise pondérale peut être un effet secondaire utile chez des patients atteints de cancer du pancréas souvent dépressifs et cachectiques. Une étude pilote évaluant l’efficacité de la mirtazapine dans le traitement des bouffées vasomotrices a par ailleurs été réalisée. Sur un petit échantillon de 22 personnes, 15mg de mirtazapine ferait diminuer les bouffées de chaleur de 52 % et de 60 % si on double la dose (30mg) (Perez, Loprinzi et coll., 2004). Une étude pilote ouverte en crossover tendrait à légitimer l’utilisation de la mirtazapine en phase avancée d’une affection cancéreuse (Theobald, Kirsh et coll., 2002). Ainsi, la mirtazapine pourrait influencer favorablement la qualité de vie de ces patients grâce à une action conjointe sur l’humeur, sur les troubles du sommeil, sur la douleur, sur la perte de poids et l’appétit. La mirtazapine n’intervenant pas dans le système du cytochrome P450, elle n’en inhibe pas ou n’en induit pas d’isoenzymes. Les risques d’interactions médicamenteuses restent donc très faibles (Thompson, 2000). La possibilité de potentialisation d’une agranulocytose par la mirtazapine chez des patients recevant une chimiothérapie hématotoxique est un risque théorique; aucune étude contrôlée n’a validé à ce jour cette crainte.



Alprazolam


Cette triazolobenzodiazépine, dont l’efficacité a été démontrée tant dans les troubles anxieux que dépressifs, trouve une indication évidente dans les troubles de l’adaptation avec humeur anxieuse et/ou dépressive, dont la prévalence est importante en oncologie. Une étude montre une efficacité comparable de l’alprazolam et de la relaxation (Holland, Morrow et coll., 1991). Bien que l’utilisation de l’alprazolam et des autres benzodiazépines anxiolytiques reste largement répandue, leurs prescriptions devraient se limiter à des situations ponctuelles ou à des périodes particulièrement inconfortables, en raison des risques d’accoutumance et d’assuétude associés à ces molécules. Une autre étude montre l’intérêt d’une utilisation préventive de cette molécule pour éviter le développement de troubles du sommeil et retarder l’apparition des nausées anticipatoires (Razavi, Delvaux et coll., 1993).


Psychostimulants


La dextroamphétamine et le méthylphénidate sont utilisés pour obtenir rapidement la levée d’un ralentissement psychomoteur important ou d’un état dépressif sévère. Les patients cancéreux peuvent aussi bénéficier de l’effet sur la stimulation de l’appétit. La tolérance à ces traitements est excellente. L’utilisation des psychostimulants du type amphétamines dans la pratique oncologique, notamment dans le cadre des soins palliatifs, sera discutée plus loin.


Thymorégulateurs



Carbonate de lithium


Le lithium a été utilisé en oncologie pour ses propriétés stimulantes sur la production des granulocytes chez les patients neutropéniques (l’effet obtenu n’est que transitoire). Son utilisation en oncologie (prophylaxie des troubles affectifs uni- et bipolaires, contrôle des symptômes maniaques) nécessite des précautions : des contrôles réguliers de la lithémie, et une réduction des doses en cas de déséquilibre hydro-électrolytique (hyponatrémie), sont nécessaires si le patient présente une diarrhée, des vomissements, de la déshydratation, une insuffisance rénale, s’il est traité par des diurétiques, des anti-inflammatoires non stéroïdiens, des neuroleptiques, une chimiothérapie potentiellement néphrotoxique (sels de platine) ou s’il reçoit un régime désodé. Une surveillance de la calcémie, de la fonction thyroïdienne, rénale et cardiaque s’avère indispensable (Greenberg, Younger et coll., 1993). En oncologie, son utilisation pourrait permettre de prévenir les séquelles neurocognitives induites par une radiothérapie intracérébrale (Yazlovitskaya, Edwards et coll., 2006) même si certains auteurs recommandent de ne pas l’utiliser lors des radiothérapies cérébrales (Greenberg, Younger et coll., 1993).


Valpromide et divalproate de sodium


Le valpromide a une action stabilisante sur l’humeur et les troubles caractériels. Son emploi nécessite une surveillance hématologique (numération formule sanguine, plaquettes) et hépatique (transaminases). Chez des patients souffrant de troubles bipolaires confrontés à un cancer, il reste d’un maniement plus simple que les sels de lithium, même si aucune étude n’a évalué son innocuité en oncologie. Le divalproate de sodium est indiqué dans le traitement des épisodes maniaques aigus survenant dans le cadre de troubles bipolaires. La surveillance est identique à celle du valpromide. Là aussi, il n’a pas été évalué en pratique oncologique courante.


Anxiolytiques


L’anxiété, comme il en a été discuté plus haut, est très fréquente en oncologie. L’évaluation clinique reste encore à l’heure actuelle le meilleur moyen de faire la part entre une anxiété anticipatoire compatible avec la situation médicale ou un syndrome qui associe une anxiété psychique majeure à des équivalents somatiques anxieux (palpitations, transpiration, tremblements, etc.) et des troubles du sommeil. L’agitation motrice est un autre symptôme qui indique la sévérité de l’anxiété. Une autre caractéristique qu’il convient de souligner à ce niveau est la perte de contrôle qui se manifeste par des comportements irrationnels et impulsifs de type fuite; l’irrationalité d’un comportement doit s’évaluer à l’aide des informations transmises par l’entourage du malade, le malade trouvant souvent de multiples raisons justifiant certains de ses comportements, raisons qui ne sont souvent que des rationalisations d’après-coup.

Les anxiolytiques sont certainement des médicaments de choix pour permettre un contrôle de l’anxiété. L’expérience clinique montre néanmoins que leur efficacité peut être augmentée quand ils sont associés à une psychothérapie tenant compte de l’événement à l’origine de l’épisode anxieux. L’importance du moment recommandé pour sa prise est également considérable : ainsi, recommander à un malade en traitement chimiothérapique de prendre un traitement anxiolytique dans les heures qui précèdent l’arrivée à l’hôpital, peut être utile pour éviter le développement, par la suite, d’une anxiété anticipatoire. Le moment d’administration, le type et le dosage des anxiolytiques, ainsi que les avantages qui pourraient être tirés de leurs différentes demi-vies, devraient faire l’objet d’études contrôlées menées rigoureusement. Il existe en effet très peu d’études contrôlées concernant l’utilisation des anxiolytiques dans les populations oncologiques. Les questions concernant la sous- ou la surutilisation de ceux-ci et leurs avantages ou désavantages potentiels sur le cours des psychothérapies, dans le cas d’anxiété d’intensité moyenne, reste aujourd’hui encore sans réponses.

Les anxiolytiques (benzodiazépines) sont également indiqués dans le traitement des troubles du sommeil. Ils ont l’avantage d’avoir peu d’effets secondaires sauf certaines réactions dites «paradoxales» chez les patients âgés. Certains anxiolytiques, tel le lorazepam, ont été proposés comme agent antiémétique lors des chimiothérapies. Leur effet semble satisfaisant mais provoque une certaine «déconnexion» du malade, apportant à celui-ci des degrés variables d’amnésie, des vomissements et des nausées. De plus, il est probable qu’une diminution de l’anxiété du malade puisse interrompre les très fréquents réflexes nauséesanxiété-nausées. Une surveillance du malade s’impose cependant pour éviter les fausses déglutitions.

Les carbamates, plus particulièrement le méprobamate, et les barbituriques restent des «derniers choix», vu le développement d’une tolérance et d’une induction enzymatique hépatique. Une prudence extrême est indiquée dans l’utilisation de tous les anxiolytiques en cas de faillite d’un ou plusieurs organes vitaux (troubles cardiaques, respiratoires, rénaux, hépatiques, hématologiques). Les benzodiazépines semblent être actuellement les seuls psychotropes comportant peu de risques dans les cas de dépression de la moelle. Les anxiolytiques majeurs (carbamates et barbituriques), les antidépresseurs et les neuroleptiques, même si leur toxicité hématologique est rare, doivent être proscrits (sauf en cas d’urgence) chez les patients à risque (transplantation de moelle, par exemple), vu l’effet létal potentiel de leur administration. Une autre alternative à l’utilisation des benzodiazépines consiste à prescrire de la buspirone ou de l’etifoxine. Toutefois, l’efficacité de ces deux molécules restent inférieures aux benzodiazépines et aucune étude n’est disponible actuellement pour démontrer leur intérêt dans le traitement des troubles anxieux en oncologie.

Les indications classiques des anxiolytiques sont donc l’anxiété et l’insomnie. Actuellement en oncologie, les benzodiazépines à demi-vie longue tendent à être remplacées par celles à demi-vie courte, plus rapidement métabolisées et restant indiquées en cas d’insuffisance hépatique. Mais même ces dernières doivent être administrées avec prudence en association avec d’autres psychotropes. Les doses doivent certainement être réduites en cas de dépression respiratoire, surtout dans les pathologies obstructives, et chez les personnes âgées. Dans les départements de chirurgie cervicofaciale, où l’on trouve un taux plus élevé de patients éthyliques et tabagiques, les benzodiazépines restent la meilleure prévention des syndromes de sevrage. Les troubles du sommeil, pour autant qu’une pathologie dépressive ait été exclue, peuvent justifier l’emploi de benzodiazépines à courte demi-vie. Le risque de dépendance physique ou psychique n’est jamais négligeable. Il existe aujourd’hui des inducteurs de sommeil n’appartenant pas à la famille des benzodiazépines (zolpidem, zopiclone). Leur demi-vie est courte; ils ne sont pas dépresseurs du centre respiratoire et le risque de dépendance est faible. Il convient également de souligner que le traitement de première ligne des troubles anxieux en psychiatrie générale repose aujourd’hui sur les antidépresseurs (ISRS, venlafaxine). Il est raisonnable de proposer actuellement les antidépresseurs dans le traitement des troubles anxieux chroniques chez les patients atteints de cancer, que ces troubles soient directement liés ou non à l’affection néoplasique. Bien entendu, les réserves émises plus haut concernant les interactions médicamenteuses restent d’application dans cette indication.



Hypnotiques


Ils sont couramment prescrits dans le cadre de troubles du sommeil. Si les hypnotiques de la famille des benzodiazépines gardent leur place en conjuguant une action anxiolytique inductrice du sommeil et sédative pure tel le lorazepam, le lormetazepam, leur prescription doit se faire en deuxième intention. Il est en effet plus judicieux dans un premier temps de prescrire des imidazopyridines (Zolpidem) ou des cyclopyrrolones (Zopiclone) de demi-vie intermédiaire et en général mieux tolérés même s’ils peuvent parfois eux aussi entraîner des réactions de dépendance et de sevrage lors d’un arrêt brutal.

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Jun 20, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 15. Traitements psychopharmacologiques

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