15: TRAITEMENT DES NAUSÉES ET VOMISSEMENTS

CHAPITRE 15 TRAITEMENT DES NAUSÉES ET VOMISSEMENTS









MÉCANISME D’ACTION DES MÉDICAMENTS UTILISÉS







CRITÈRES DE CHOIX THÉRAPEUTIQUE


Le diagnostic et l’éviction de la cause doivent être envisagés en priorité. La plupart des nausées et vomissements non compliqués est spontanément résolutive en quelques jours. La réhydratation et la correction d’éventuels troubles électrolytiques sont la règle.


Lorsque le traitement antiémétique est rendu nécessaire, le choix du principe actif à utiliser doit être fondé sur l’étiologie (gastro-entérite, iatrogénie, problèmes vestibulaires, grossesse…), l’intensité des symptômes (nausées légères à vomissements violents) ainsi que le stade de mise en œuvre du traitement (préventif, curatif ou à distance de la cause).


Les antiémétiques sont des antagonistes plus ou moins sélectifs des récepteurs impliqués dans la genèse des vomissements. Cette sélectivité constitue donc également un critère de choix.


Les récepteurs H1 et muscariniques sont les récepteurs correspondant aux afférences en provenance de l’appareil vestibulaire (mal des transports) ; les récepteurs D2 et 5HT3, les récepteurs correspondant aux afférences en provenance de la trigger zone de l’area postrema (vomissements induits par les médicaments) et du tractus gastro-intestinal (causes abdominales).



Nausées et vomissements au décours de gastro-entérites et/ou douleurs abdominales


Dompéridone, métoclopramide, alizapride, métopimazine peuvent être prescrits dans cette indication. Les « sétrons «, bien que n’ayant pas d’indication officielle, pourraient avoir un intérêt.


Une seule étude randomisée chez l’adulte est rapportée dans la littérature [1]. Elle concernait 180 patients admis dans un service d’urgences et souffrant de nausées dont le diagnostic était principalement une gastro-entérite et/ou des douleurs abdominales et visait à comparer des traitements par 4 mg d’ondansetron, 10 mg de métoclopramide, 12,5 mg de prométhazine ou un placebo administrés par voie intraveineuse. Aucune différence entre les différents bras de traitement n’a pu être démontrée. Il n’existe pas d’autre étude randomisée contrôlée qui compare l’effet d’antiémétiques avec celui d’un placebo chez des adultes atteints de gastro-entérite aiguë. Les données de la littérature dans le cadre du traitement des nausées et vomissements liés à un épisode de gastro-entérite ne concernent quasiment exclusivement que les enfants et les adolescents [4, 5, 7].


La dompéridone a montré sa supériorité vis-à-vis du placebo dans deux études anciennes.


Les données concernant le métoclopramide sont contradictoires et font apparaître des effets secondaires (somnolence, tremblement et toux).


Le diphénydrinate sous forme suppositoire a permis d’obtenir une diminution du délai d’arrêt des vomissements dans une étude [10].


Quatre études ont comparé l’ondansétron (qui ne possède pas d’AMM dans cette indication en France) au placebo. L’ondansétron diminue le nombre moyen de vomissements et le besoin en réhydratation IV des enfants hospitalisés mais ne diminue pas le nombre de ré-hospitalisations. En revanche, les diarrhées étaient plus fréquentes dans le groupe traité par ondansétron [9].


Une étude portant sur 12 patients n’a pas permis de mettre en évidence une différence entre ondansétron 0,3 mg/kg et métoclopramide 0,3 mg/j.


Une étude a comparé l’efficacité de l’ondansétron à celle de la dexaméthasone et a conclu à l’absence de différence entre les deux groupes [8].



Nausées et vomissements postopératoires


Les principales données de la littérature comparant les différentes thérapeutiques antiémétiques à l’absence de traitement, au placebo ou entre elles ont été menées dans le cadre de la prévention ou de traitement des nausées et vomissements postopératoires. Plusieurs méta-analyses des études menées existent [3]. Celles-ci concluent à la supériorité du métoclopramide, de l’ondansétron, du dropéridol, de la dexaméthasone, du granisétron (sans AMM dans cette indication en France) vis-à-vis du placebo dans la prévention des nausées et vomissements postopératoires sans qu’il soit possible de déterminer une molécule de choix. La Société Française d’Anesthésie et Réanimation (SFAR) a publié une conférence de consensus sur le sujet. Elle recommande l’utilisation de « sétrons «, du dropéridol dans le traitement et des « sétrons «, du dropéridol, de la dexaméthasone, voire de l’aprepitant (qui ne possède pas d’AMM dans cette indication) en prévention des nausées et vomissements postopératoires chez le patient à risque. Le dropéridol est également recommandé lors de nausées et vomissements survenant chez un patient traité par morphiniques administrés par administration contrôlée. En seconde intention, la SFAR propose l’utilisation de petites doses d’halopéridol (traitement) ou de la scopolamine (prévention), lesquels n’ont pas d’AMM dans la prise en charge des nausées et vomissements postopératoires [3].

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May 4, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 15: TRAITEMENT DES NAUSÉES ET VOMISSEMENTS

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