14: TRAITEMENT DES CONSTIPATIONS

CHAPITRE 14 TRAITEMENT DES CONSTIPATIONS







DÉFINITION


Il est important de différencier la constipation circonstancielle, liée à un changement d’habitude alimentaire, une immobilisation, un voyage, un changement de condition d’exonération ou à une prise itérative de médicament, d’une constipation chronique.


D’après les critères de Rome III, la constipation chronique est définie par une plainte durant au moins 12 semaines au cours des 12 derniers mois concernant au moins 2 des caractères suivants :



L’émission de selles liquides n’élimine pas une constipation, surtout si elles précèdent ou suivent une période sans évacuation et/ou sont associées à l’élimination d’un bouchon de selles dures.


Face à une plainte de constipation, il est important d’éliminer une cause organique ou iatrogène. En effet les troubles de la motilité intestinale peuvent être liés à une maladie neurologique, métabolique ou endocrinienne (tableau 14.1), de même de nombreux médicaments sont à l’origine de constipation (tableau 14.2).


Tableau 14.1 Principales causes organiques d’une constipation (liste non exhaustive).



















Anomalies métaboliques/endocriniennes

Maladies du système nerveux

Obstruction mécanique

Autres


Tableau 14.2 Principales causes iatrogènes d’une constipation (liste non exhausitve).






























Antalgiques Opioides faibles (tramadol, codéine) Opioïdes forts (Morphine, Buprénorphine, Fentanyl)
Anticholinergiques Antidépresseurs tricyliques, imipraminiques, antiparkinsonien, antihistaminique, phénothiazine, antispasmodique
Antineoplasique Vincristine, cisplatine, vinorelbine
Sétrons  
Anticonvulsivants Gabapentine, prégabaline Carbamazépine, oxcarbazépine
Antihypertenseurs Inhibiteurs calciques, d’action centrale et diurétiques de l’anse, thiazidique
Antidiarrhéiques Loperamide
Résines Choléstyramine
Agents cationiques Hydroxyde d’aluminium, sucralfate Fer, calcium Sulfate de baryum


Examen clinique


Au cours d’une consultation motivée par la plainte de constipation, l’interrogatoire précise les habitudes alimentaires, la prise de médicaments et les antécédents du patient. La date d’apparition de la constipation sera recherchée. Un examen physique comportant une palpation de l’abdomen et du cadre colique sera pratiqué. L’examen du périnée postérieur cherche une fissure, une béance anale, un prolapsus rectal, une colpocèle, une rectocèle, des souillures anales. Le toucher rectal apprécie la présence et la consistance des selles dans l’ampoule rectale, l’existence de sang sur le doigtier, d’une tumeur palpable ou d’une douleur localisée, les tonus sphinctériens et la relaxation des muscles du plancher pelvien lors des efforts de poussés.





MÉDICAMENTS UTILISABLES


La stratégie thérapeutique a pour but de soulager les symptômes en traitant les causes quand cela est possible et de prévenir les complications de la constipation chronique en particulier du sujet âgé.


Bien entendu les mesures hygiéno-diététiques restent la démarche prioritaire dans la prise en charge de la constipation, mais leur impact réel reste modeste. En cas d’absence de résultats satisfaisants malgré l’application des mesures hygiéno-diététiques, un traitement médicamenteux sera envisagé.


Plus de 150 spécialités sont disponibles sans prescription médicale ce qui incite inévitablement à l’automédication.





May 4, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 14: TRAITEMENT DES CONSTIPATIONS

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