Chapitre 11 Item 244 – Hémorragie méningée non traumatique
Objectifs pédagogiques
CEN
Connaissances requises
Décrire les symptômes et les signes cliniques d’une hémorragie méningée.
Décrire les résultats du scanner cérébral et de la ponction lombaire.
Connaître les modalités pratiques de la ponction lombaire lors d’une suspicion d’hémorragie méningée.
Énumérer les principales causes d’hémorragie méningée.
Connaître la stratégie des examens complémentaires à visée étiologique en cas d’hémorragie méningée.
Citer les principes de la prise en charge thérapeutique en cas d’hémorragie méningée.
Énumérer les complications évolutives d’une hémorragie méningée.
I Symptômes et signes cliniques d’une hémorragie méningée
A Syndrome méningé aigu
• Les symptômes sont ceux d’un syndrome méningé aigu :
• De nombreuses variantes existent :
• Dans ces différentes situations, particulièrement chez le sujet jeune, une céphalée, même au second plan, doit faire craindre une hémorragie méningée.
B Signes cliniques
• Ils sont souvent réduits à la raideur méningée (enraidissement douloureux de la nuque), parfois responsable des signes de Kernig et de Brudzinski.
• Des signes végétatifs sont possibles : bradycardie ou tachycardie, instabilité tensionnelle, hyperthermie retardée (38–38,5 °C), polypnée, modifications vasomotrices, modifications de la repolarisation à l’ECG.
• Des signes neurologiques sans valeur localisatrice peuvent être observés : signes pyramidaux (Babinski bilatéral, réflexes ostéotendineux vifs), paralysie du VI.
• Des anomalies du fond d’œil sont possibles : hémorragies rétiniennes ou vitréennes (syndrome de Terson), œdème papillaire.
• La paralysie du III intrinsèque et extrinsèque (diplopie) témoigne d’une compression du nerf par un anévrisme de la terminaison de l’artère carotide interne (portion supraclinoïdienne, au voisinage de la naissance de l’artère communicante postérieure).
• Les autres signes de localisation témoignent d’une complication de l’hémorragie méningée (hématome intraparenchymateux associé, spasme artériel au-delà du troisième jour). Sont notamment observés : une hémiparésie, une hémianopsie, une aphasie en cas d’hématome temporal ou spasme de la vallée sylvienne compliquant un anévrisme de l’artère cérébrale moyenne ; une paraparésie, un mutisme, un syndrome frontal en cas d’hématome frontobasal compliquant un anévrisme de l’artère communicante antérieure.
II Investigations complémentaires visant à affirmer l’hémorragie méningée
A Imagerie cérébrale
1 Scanner cérébral
Le scanner cérébral est l’examen clé du diagnostic, à réaliser de toute urgence :
• il affirme le diagnostic lorsqu’il montre une hyperdensité spontanée dans les espaces sous-arachnoïdiens (citernes de la base, sillons corticaux et vallées sylviennes, scissure interhémisphérique) (fig. 11.1) ;
• il oriente la localisation de la rupture vasculaire par prédominance de l’hémorragie dans telle ou telle région cérébrale, plus rarement en montrant directement un anévrisme (calcifications de la paroi anévrismale) ;
• il cherche des complications précoces : hématome intraparenchymateux associé, rupture intraventriculaire, ischémie cérébrale hydrocéphalie aiguë.