Chapitre 11. Fonctionnement de l’atelier
Mais, a contrario, la possibilité d’être félicité a une importance considérable car elle permet une restauration de l’estime de soiSub_soisoi. Par ailleurs, le fait même de lire son écrit face au groupe constitue un exercice qui renforcerait la confiance en soi. Néanmoins, la difficulté d’orchestrer un groupe où d’éventuelles félicitations sont adressées aux uns et pas aux autres est ici patente. Effectivement, même s’il peut être plaisant d’être félicité, il persiste une certaine méfiance vis-à-vis de celui ou de ceux qui félicitent ; il peut même arriver à ce qu’une remise en question du cadre(s)cadreSub_cadre de l’atelier et des règles qui le régissent apparaisse. Par exemple, nous entendons ce genre de phrase : « Vous dites ça parce que c’est ce qu’il est préférable de dire » ; ou encore : « C’est un atelieratelier(s) ou règne le respect, alors vous n’allez pas me dire que c’est nul ce que j’écris. » Certes, il s’agit d’un atelierSub_atelier ou règne le respect, mais nous ne laissons pas sans réaction ni réponse ce genre de doute ou de phrase ainsi lancée. Alors nous parlons encore une fois du cadreSub_cadrecadre(s), ainsi que du processus d’écritureSub_écritureécriture, de l’écriture elle-même. Nous commençons par exemple à évoquer la notion du beau, de l’esthétisme, nous donnons notre avis sur ce qui n’est qu’un ressenti personnel et qui n’a aucune légitimité ; par exemple, nous pouvons aimer Kundera alors que certains participants de l’atelier peuvent, eux, considérer que celui-ci n’est même pas digne d’être envisagé comme écrivain. Ensuite nous évoquons la capacité du patient à réagir presque « sur commande », dans un tempsSub_tempstemps limité, à une consigne qui n’a pas toujours une forme et/ou un fond évident. Nous leur montrons ainsi que la première étape de leur accomplissement est réussie. Nous abordons ensuite le ressenti du lecteur et nous évoquons une notion que nous considérons plus appropriée que le beau ou l’esthétique. Nous parlerons alors de « ravissement ». Du latin rapere, raptus, sa signification étymologique est « emporter avec force », et son sens figuré « transporter l’âme ». Tout en insistant sur le fait que ce qui peut dans l’atelier ravir Jane A. ou Gustave F. peut ne pas ravir Marguerite D. ou Lewis C.