10. Artéfacts en IRM cardiovasculaire

Chapitre 10. Artéfacts en IRM cardiovasculaire

Chad A. Hoyt




Introduction


Artéfacts en IRM cardiovasculaireL’IRM cardiovasculaire permet d’obtenir des images d’excellente qualité, mais il est utile de savoir reconnaître les artéfacts qui peuvent être à l’origine de difficultés d’interprétation.


Artéfacts de mouvement


Artéfacts de mouvementLes artéfacts en rapport avec les mouvements du patient sont fréquents. On parle fréquemment d’«images fantômes» (figure 10.1).


Les mouvements les plus fréquemment impliqués sont les mouvements respiratoires et les battements cardiaques. Les autres causes sont en rapport avec les flux circulatoires et les mouvements du patient au sein de l’aimant.

La déformation de l’image est provoquée par un déplacement anatomique entre l’application du codage de phase et du codage de fréquence, à l’origine d’artéfacts dans le sens du codage de phase. C’est la raison pour laquelle les artéfacts de mouvement sont visualisés dans la direction du codage de phase, sous la forme d’images fantômes. Les artéfacts se manifestent sous la forme d’images de répétition, présentant un motif périodique. L’image artéfactuelle présente un signal élevé aux dépens de l’organisme d’origine dont le signal est diminué. Il existe plusieurs techniques pour réduire ces artéfacts de mouvement. Il est possible d’inverser les directions des codages de phase et de fréquence afin de projeter les artéfacts en dehors de la zone d’intérêt. Il existe également, en fonction des firmes, des artéfacts de correction des mouvements par l’adjonction de gradients supplémentaires et des techniques plus spécifiques destinées à minimiser les artéfacts respiratoires ou cardiaques.


Mouvements respiratoires


Mouvements respiratoiresLes artéfacts relatifs aux mouvements respiratoires sont généralement éliminés par l’acquisition de séquences en apnée en expiration forcée (figure 10.2). Lorsque les artéfacts respiratoires sont encore observés, il faut réexpliquer les consignes au patient et recommencer l’acquisition (figure 10.3). Si les artéfacts sont encore présents, on peut réaliser l’apnée en inspiration forcée ou réduire la durée d’acquisition en se servant de techniques telles que les techniques d’acquisition parallèles. Ces techniques d’acquisition parallèles peuvent être utilisées soit pour réduire le temps d’acquisition, soit pour améliorer la résolution de l’examen.



Lorsque l’on choisit de réduire la durée d’acquisition, il existe une certaine diminution de la qualité des images. Les techniques d’échonavigateur respiratoire peuvent également être utilisées comme dans le cadre de l’angiographie par résonance magnétique (ARM) coronaire. On peut encore utiliser une bande de présaturation appliquée sur la paroi thoracique, afin d’éliminer son signal. Les bandes de présaturation peuvent être localisées à une région anatomique ou à une structure chimique, telles les bandes de saturation destinées à supprimer spécifiquement le signal du tissu graisseux. On parle alors de «technique de suppression de la graisse».


Mouvements cardiaques


Mouvements cardiaquesLes artéfacts en rapport avec les battements cardiaques sont généralement supprimés par la synchronisation à l’électrocardiogramme (ECG). L’acquisition est synchronisée à l’onde R. La détection correcte des ondes R constitue la première partie de l’examen d’IRM cardiovasculaire. Lorsqu’il est difficile de mesurer correctement une onde R, on peut repositionner les électrodes d’ECG. Il est moins facile de gérer les rythmes cardiaques irréguliers à l’origine d’intervalles R-R variables. Ceci peut être observé en cas de fibrillation auriculaire, d’extrasystole ventriculaire fréquente ou d’extrasystoles ventriculaires bigéminées (figure 10.4). En cas de fibrillation auriculaire, on peut mettre en place une variante de la synchronisation à l’ECG type synchronisation prospective. Cette technique est opposée aux techniques de synchronisation rétrospective qui permettent l’acquisition des données sur l’ensemble du cycle cardiaque. Les techniques de synchronisation rétrospective sont bien adaptées aux patients présentant un intervalle R-R régulier. Lorsque l’intervalle R-R est irrégulier, il est préférable de mettre en place une synchronisation prospective. En revanche, cette synchronisation prospective ne permet l’acquisition des données que sur une portion plus réduite du cycle cardiaque. En cas d’extrasystoles ventriculaires fréquentes, on peut mettre en place un logiciel spécifique d’élimination des extrasystoles. En revanche, en présence d’extrasystoles ventriculaires bigéminées, il devient difficile de différencier les extrasystoles des cycles normaux. On peut alors essayer de ne garder que les ondes R normales, mais dans ce cas la durée d’examen est augmentée, ou on peut utiliser des agents antiarythmiques tels que les bêtabloquants. Des techniques d’acquisition parallèles peuvent également être utilisées pour diminuer les artéfacts de mouvement en rapport avec les battements cardiaques.




Artéfacts métalliques


Artéfacts métalliquesDes exemples d’artéfact métallique, connus également sous le terme d’«artéfacts de susceptibilité magnétique», ont été montré tout au long de ce livre. Il existe effectivement une modification de l’homogénéité du champ magnétique lorsqu’on place tout composant au sein d’un aimant. Les capacités d’un matériel donné à modifier un champ magnétique sont connues sont le terme de «susceptibilité». La susceptibilité de l’eau est nulle par définition, alors qu’air et os présentent des susceptibilités magnétiques négatives puisqu’elles sont à l’origine de champ magnétique inférieur à celui de l’eau. Au contraire, les matériaux ferromagnétiques tels que le fer ou les matériaux tels que le titane ou le nitinol augmentent le champ magnétique et sont donc caractérisés par une susceptibilité magnétique positive. Les champs magnétiques deviennent hétérogènes aux interfaces entre les substances présentant des susceptibilités magnétiques différentes, c’est la raison pour laquelle les objets métalliques portés par le patient provoquent des artéfacts de susceptibilité magnétique à l’origine de déphasage traduit par l’existence d’artéfacts.

Les artéfacts métalliques sur les séquences d’écho de gradient se présentent sous la forme d’altération du signal avec des zones vides de signal et des zones de signal élevé qui se traduisent par une distorsion des images (figures 10.5 et 10.6). Les séquences d’écho de spin sont moins touchées par ces artéfacts métalliques du fait de l’addition d’impulsions de rephasage (figure 6.11). C’est la raison pour laquelle il faut être vigilant à la présence d’objets métalliques portés par les patients, qui doivent être retirés tant que faire se peut.

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Apr 24, 2017 | Posted by in RADIOLOGIE | Comments Off on 10. Artéfacts en IRM cardiovasculaire

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