1 Techniques d’imagerie radiologique et interprétation
Dans l’évaluation de la pathologie nasosinusienne, la radiologie conventionnelle (clichés standard) reste encore une technique rapide, fréquemment utilisée [En France, les clichés standard sont globalement beaucoup moins utilisés aujourd’hui en imagerie ORL, conformément au Guide des bonnes pratiques, le plus souvent au profit du scanner (NdT).] Cependant, pour une évaluation plus précise, scanner (TDM) et imagerie par résonance magnétique (IRM) sont les techniques de choix. Ces techniques fournissent beaucoup plus d’informations sur le siège de la pathologie, sa relation avec les structures adjacentes et ses caractéristiques extensives ou infiltrantes – tous éléments qui jouent un rôle important dans les décisions thérapeutiques et la planification chirurgicale.
En scanner, les structures osseuses peuvent être bien évaluées, en particulier les limites osseuses. L’utilisation de fenêtres différentes selon qu’il s’agit de l’analyse des tissus mous ou des structures osseuses, ainsi que celle de produits de contraste peut affiner le diagnostic différentiel. Grâce à l’utilisation de l’IRM et de ses différentes séquences, les caractéristiques tissulaires ainsi que leur extension aux structures adjacentes peuvent être bien évaluées. Les différences à connaître entre scanner et IRM sont résumées dans le tableau 1.1. Pour une connaissance plus approfondie des caractéristiques physiques du scanner et de l’IRM, ainsi que de leurs différences, le lecteur peut se référer à d’autres ouvrages dont la liste figure à la fin de ce livre.
Scanner | Imagerie par résonance magnétique |
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Utilise des radiations avec un danger inhérent potentiel oncogénique, et risque d’atteinte du cristallin et de la thyroïde | N’utilise pas de radiations, mais parfois petite augmentation tissulaire locale de température |
Rapide, très accessible | Examen long, disponibilité plus réduite |
Coupes axiales avec possibilité de reconstructions coronales et sagittales | Coupes natives dans toutes les directions |
L’échelle de gris représente le degré de radio-absorption | Le degré de résonance est défini par la force du champ magnétique (tesla) |
Le choix d’un point de référence définit le fenêtrage (osseux ou tissulaire) et détermine la différenciation des tissus | L’image finale dépend des temps de relaxation (T1, T2), de la densité protonique, du flux et du choix des séquences, pour obtenir une différenciation tissulaire plus précise |
Particulièrement bon pour l’évaluation des limites osseuses et des structures en relation avec l’air et les tissus mous. Moins bonne différenciation entre les tissus mous | Moins adéquate pour l’évaluation des structures osseuses. Évaluation précise et différenciation des tissus mous, de leurs caractéristiques invasives ou infiltrantes, ainsi qu’au niveau de la base du crâne |
Artéfacts de mouvement limités mais importants artéfacts d’origine métallique. Les métaux ne sont pas contre-indiqués. | Un niveau sonore important et l’anxiété du patient dans un environnement IRM fermé peuvent générer des artéfacts. Des implants métalliques peuvent être une contre-indication à l’IRM avec risque de dislocation et de dégâts tissulaires secondaires |
Risque d’allergie aux produits de contraste iodés | L’allergie au gadolinium est extrêmement rare |
CARACTÉRISTIQUES RESPECTIVES DU SCANNER ET DE L’IRM
Pour évaluer avec précision de fines structures en scanner, l’épaisseur de coupe et les paramètres de fenêtrage TDM ainsi que l’utilisation de produit de contraste sont importants. La fig. 1.1 montre un abcès sous-périosté intraorbitaire responsable d’une ethmoïdite. L’abcès intraorbitaire peut être méconnu sur la coupe en fenêtres osseuses de la fig. 1.1a, car la différenciation en contraste est faible, même avec utilisation de produit de contraste intraveineux comme dans cette image.