Chapitre 1 Item 301 – Déficit moteur et/ou sensitif des membres
Objectifs pédagogiques
CEN
Connaissances requises
Savoir qu’un trouble de la motilité ou de la sensibilité d’un membre peut avoir des causes neurologiques et des causes non neurologiques (ostéoarticulaires, vasculaires, psychiques, etc.).
Connaître les caractéristiques cliniques et sémiologiques de l’atteinte de la motricité selon le niveau (système nerveux central, système nerveux périphérique, jonction neuromusculaire, muscle).
Connaître les caractéristiques cliniques et sémiologiques de l’atteinte de la sensibilité selon le niveau (tronculaire, radiculaire, médullaire, tronc cérébral, cerveau).
Pouvoir orienter le diagnostic étiologique en fonction :
Citer les complications pouvant survenir après un déficit moteur d’un membre, ainsi que les principes de leur prévention.
• en faisant la distinction entre un déficit par atteinte des voies de la motricité ou de la sensibilité et un trouble d’origine non neurologique ;
• en sachant localiser le niveau de la ou des lésions sur la base des caractéristiques cliniques du déficit :
I Causes non neurologiques de déficit moteur ou sensitif
• Parmi les causes non neurologiques de déficit moteur ou sensitif, il faut en particulier évoquer :
• De manière plus large, toute douleur, quelle qu’en soit la cause, peut restreindre la mobilisation d’un membre (lésion cutanée étendue, hématome profond, etc.). Il est alors plus juste de parler d’impotence fonctionnelle douloureuse si la douleur ne permet pas de savoir s’il existe un déficit moteur réel ou non.
• L’origine psychogène d’un trouble de la motricité ou de la sensibilité peut poser des problèmes diagnostiques difficiles lorsqu’elle apparaît sans contexte psychiatrique connu :
II Stratégie diagnostique
L’orientation diagnostique, face à un déficit moteur ou sensitif d’un ou de plusieurs membres, passe par deux étapes distinctes (fig. 1.1). Les deux étapes, topographique et étiologique (mécanisme et cause), sont intimement liées, car elles font toutes deux appel à des informations issues de l’interrogatoire (du patient, parfois de son entourage), de l’observation du ou des membres déficitaires au cours de la consultation, de l’examen clinique. Comme toujours, l’anamnèse doit être dans un premier temps non orientée et laisser le patient s’exprimer, puis l’interrogatoire semidirectif s’attachera à lever toute ambiguïté dans l’utilisation des termes utilisés par le patient pour décrire son trouble.
Il est fréquent qu’un trouble de la marche, quelle que soit son origine (ataxie cérébelleuse, marche parkinsonienne, etc.), soit rapporté par le patient à une « faiblesse » des membres inférieurs. Des termes comme « engourdissement » ou « lourdeur » d’un membre peuvent correspondre à des symptômes différents selon les patients. Une main malhabile peut correspondre selon les patients à un déficit moteur, à une atteinte proprioceptive ou à une atteinte cérébelleuse.
A Déficit moteur : diagnostic syndromique et topographique
• Il existe quatre grands syndromes moteurs, dont les caractéristiques sont rappelées dans le tableau 1.1. Il s’agit du :
• La première étape consiste à faire le diagnostic syndromique et, par voie de conséquence, le diagnostic topographique de l’atteinte (fig. 1.1) :
1 Atteinte du système nerveux central
L’atteinte centrale se caractérise par la présence d’un syndrome pyramidal :
• le déficit moteur prédomine sur les muscles extenseurs des membres supérieurs (radiaux, interosseux) et les muscles raccourcisseurs des membres inférieurs (psoas, tibial antérieur) ;
• le tonus est exagéré (hypertonie spastique) ;
• présence de réflexes pathologiques (signe de Babinski, de Rossolimo ou de Hofmann…).