10. Urodynamique de l’enfant
Introduction
L’urodynamique de l’enfant est hautement spécialisée et ne doit être pratiquée que dans des centres possédant l’équipement nécessaire et son expertise.
Dysfonction du bas appareil urinaire chez l’enfant
Comme chez l’adulte, la dysfonction du bas appareil urinaire chez l’enfant peut être classée comme relevant de la vidange ou du remplissage, soit :
▪ remplissage :
• incontinence :
– incontinence par urgenturie (le plus fréquent) ;
– incontinence par regorgement ;
– autres causes d’incontinence.
• énurésie nocturne.
▪ vidange :
• obstruction fonctionnelle ;
• obstruction mécanique.
L’énurésie nocturne est le « pipi au lit » après 5 ans, sans autre dysfonction urinaire. Les examens urodynamiques ne sont habituellement pas requis dans l’évaluation d’une énurésie nocturne. L’incontinence peut être due à nombre de causes, et l’examen urodynamique peut être utile pour déterminer la cause et à planifier la prise en charge. L’obstruction mécanique chez le garçon peut être due à des valves de l’urètre, un phimosis ou une sténose méatique ; chez la fille, il peut s’agir de la sténose de l’urètre. L’obstruction fonctionnelle peut être due à une dyssynergie vésicosphinctérienne (DVS) secondaire à une anomalie neurologique ou un défaut de relaxation du plancher pelvien et de l’appareil urétral sphinctérien.
Histoire et examen physique
La plupart des dysfonctions urinaires non neurogènes de l’enfant d’âge scolaire ne nécessitent pas d’urodynamique, tandis que l’histoire et l’examen physique sont utiles pour :
▪ caractériser la dysfonction vésicale ;
▪ chercher une maladie organique sous-jacente ;
▪ identifier les syndromes de vidange fonctionnels courants.
Une histoire de la vidange détaillée est essentielle et doit comporter :
▪ âge et résultats de l’apprentissage des toilettes ;
▪ survenue d’une énurésie primaire ou secondaire ;
▪ profil spécifique de fuite, comme incontinence à l’effort, goutte-à-goutte continu ou urgenturie ;
▪ manœuvres de prévention utilisées comme le croisement des jambes, l’extension de cuisse, la danse ou le signe de la révérence de Vincent (voir plus bas) ;
▪ fréquence des mictions diurnes et nocturnes.
L’examen physique doit comporter :
▪ l’inspection des organes génitaux externes ;
▪ la palpation du rachis lombosacré pour détecter des anomalies vertébrales ou une agénésie sacrée ;
▪ l’examen de la peau en regard du rachis à la recherche de touffes, de fossettes ou de bosses qui peuvent indiquer une anomalie rachidienne occulte ;
▪ l’inspection des extrémités des membres inférieurs à la recherche d’une déformation osseuse pouvant indiquer une neuropathie occulte ;
▪ un examen neurologique attentif.
Les examens complémentaires doivent comporter :
▪ une uroculture ;
▪ la mesure du résidu postmictionnel.
Troubles fonctionnels
Les troubles fonctionnels se résolvent souvent spontanément. Les études urodynamiques apportent peu au diagnostic et au traitement de ces enfants, et doivent être réservées à des cas sélectionnés. Un profil courant est vu chez le garçon de 4 à 7 ans ; les symptômes comportent pollakiurie et incontinence par urgenturie, avec cependant des signaux vésicaux apparemment ignorés au cours du jeu. Les filles peuvent présenter le signe de la révérence de Vincent où le talon est appuyé contre le périnée pour prévenir des fuites secondaires à une contraction du détrusor. La plupart des cas se résolvent spontanément, mais un certain nombre peuvent nécessiter transitoirement un traitement anticholinergique pour soulager les symptômes.