Chapitre 5 Emphysème Thoracique Sous-Cutané
L’emphysème sous-cutané correspond à l’apparition de gaz dans les tissus sous-cutanés. Il s’agit soit d’une suffusion d’air, spontanée ou au cours d’un traumatisme, entre une cavité aérienne et les tissus mous adjacents (rupture de bulle pleurale, rupture trachéobronchique, rupture œsophagienne), soit d’une production locale de gaz par des bactéries anaérobies lors d’infections (fasciite nécrosante et gangrène gazeuse). Plus rarement l’apparition du gaz en sous-cutanée provient d’une injection directe, souvent iatrogène.
ÉTIOLOGIE
La recherche étiologique d’un emphysème souscutané doit être réalisée en urgence.
En fonction du diagnostic retenu s’organise la surveillance du patient. Le diagnostic d’emphysème sous-cutané thoracique est confirmé par un cliché de thorax qui retrouve la présence de clarté gazeuse dans les tissus mous qu’il faut rechercher attentivement, notamment au niveau des creux sus claviculaires (Fig. 1a et b). Il permet parfois d’en retrouver la cause : décollement pleural évocateur de pneumothorax, fracture costale associée, liseré clair moulant la silhouette médiastinale, signant la présence d’un pneumomédiastin. Le scanner thoracique permet de compléter l’étude de l’étage médiastinal et pulmonaire, et d’analyser d’éventuelles lésions trachéales ou œsophagiennes. Le recours à une structure hospitalière dépend de l’étiologie envisagée et du retentissement clinique. La « mise en observation » pendant 24 heures d’un pneumomédiastin spontané ou d’un emphysème cervicothoracique immédiat secondaire à un geste dentaire peut se discuter. La prise en charge ambulatoire peut être envisagée quand l’environnement, l’absence de comorbidité et l’adhésion du patient s’y prêtent.
Emphysème thoracique dans un contexte traumatique
Pneumothorax post-traumatique
Traitement
L’exsufflation à l’aiguille permet de diminuer instantanément la pression intrathoracique et d’éviter la survenue d’une défaillance respiratoire ou hémodynamique. Elle doit être réalisée sans attente soit par voie antérieure (2e espace intercostal, ligne medioclaviculaire), soit par voie axillaire (en regard du 4e ou 5e espace intercostal, ligne axillaire antérieure). Cette manœuvre simple et sans risque permet de maintenir les fonctions vitales cardiaque et respiratoire en attendant le drainage du pneumothorax.
Traumatisme de l’arbre trachéobronchique
Diagnostic
Il en résulte trois types de phénomènes pouvant chacun entraîner une complication vitale :