19. Sulfamides et Antiseptiques
SULFAMIDES
Les sulfamides agissent comme antimétabolites à l’égard de l’acide para-amino-benzoïque, nécessaire au développement microbien : ils empêchent les germes d’utiliser ce facteur de croissance.
Ils sont bactériostatiques, c’est-à-dire qu’ils inhibent le développement des germes ; mais de nombreux germes sont devenus résistants si bien que l’activité d’un sulfamide doit toujours être contrôlée, avant son administration, par l’antibiogramme. Ce problème important a déjà été étudié avec les antibiotiques et les antituberculeux. Il explique l’échec de la sulfamidothérapie dans certains cas.
Leur absorption se fait à travers la barrière intestinale ; certains ne sont pas absorbés et agissent donc localement au niveau du tube digestif.
Leur élimination se fait par voie urinaire ou par les matières fécales pour ceux qui ne sont pas absorbés.
Les indications des sulfamides
Ils possèdent soit une action générale (Fansidar, Adiazine), soit une action urinaire (Rufol), soit une action intestinale (Thiacyl), soit enfin une action externe (Exoseptoplix).
Ils s’administrent per os, par injections intramusculaire ou intraveineuse ou localement dans le traitement des affections cutanées (poudre, pommade). Leurs indications se restreignent en raison de nombreuses résistances des germes. On les utilise dans les infections urinaires basses non compliquées, les infections méningées, les infections génitales à Chlamydia.
Le traitement comporte toujours des doses d’attaque importantes qui permettent d’atteindre rapidement une sulfamidémie importante, puis des doses d’entretien par posologie fractionnée, surtout si le sulfamide s’élimine vite. Ils sont tous inscrits sur la liste II.
La toxicité des sulfamides
– des réactions d’intolérance (dermatoses, érythème…) : ce sont des agents très allergisants qui ne doivent pas être administrés aux sujets allergiques ;
– des troubles nerveux, digestifs ou sanguins : l’agranulocytose est l’accident majeur de la sulfamidothérapie ; anémie ;
– des accidents rénaux : oligurie ou anurie. Il est donc utile de faire boire le malade abondamment avec des eaux alcalines ; néphrite allergique ;
– des troubles biologiques : acidose ;
– la potentialisation des effets des barbituriques, des opiacés, des anticoagulants oraux.
La surveillance du traitement
– Il est très important de faire boire le malade afin d’obtenir une diurèse telle que les sulfamides soient aussi dilués que possible pour éviter leur cristallisation au niveau du rein. On vérifiera régulièrement le volume urinaire des sujets oliguriques et on évitera les cures trop longues. Les accidents rénaux sont évités par l’administration de polysulfamides.
– On évitera l’intolérance digestive et l’acidose en donnant au malade du bicarbonate de sodium.
– Dans les traitements de longue durée la surveillance hématologique est de règle.
Les contre-indications
Elle sont absolues dans la grossesse et la période néonatale ainsi que chez les malades ayant un déficit en glucose-6-phosphodéshydrogénase. Elles peuvent être relatives : insuffisance hépatique ou rénale ; hémopathies ; allergies.