Schizophrénie

13. Schizophrénie




Épidémiologie


Elle touche 2 à 5 pour 1 000 habitants. La prévalence pour la vie entière se situe autour de 1 %.


Étiologie


L’étiologie de la schizophrénie est multifactorielle. Il existe de nombreuses hypothèses psychopathologiques : génétiques, biologiques, psychanalytiques, systémiques et cognitivo-comportementales.


Diagnostic


Le diagnostic s’établit autour de trois axes principaux : le délire (encore appelé symptômes positifs), la dissociation et le repli autistique (ou symptômes négatifs).


Délire


Le délire est qualifié de paranoïde (à ne pas confondre avec paranoïaque), c’est-à-dire que ses thèmes et ses mécanismes sont polymorphes. Il n’est pas organisé, à l’inverse des délires paranoïaques qui sont très bien construits (par exemple dans le délire de jalousie paranoïaque, le patient interprétera le changement de parfum de sa femme, le passage d’une voiture devant sa maison ou encore le coup de fil tardif d’un inconnu comme des preuves de l’infidélité de son épouse ; à l’inverse, dans le délire paranoïde, il n’y a pas d’explication construite, les hallucinations peuvent être à la fois persécutrices, mégalomaniaques, mystiques…).

On peut observer parmi les éléments délirants deux syndromes assez caractéristiques de la schizophrénie : un syndrome d’automatisme mental (le patient a l’impression que l’on peut lire dans ses pensées, qu’on peut le téléguider, communiquer par télépathie) et un syndrome de dépersonnalisation (impression d’être en dehors de son corps, que son corps est différent, transformé, etc. On parle d’angoisse de morcellement).


Dissociation






au niveau de la pensée : barrages (le patient s’arrête de parler brutalement au milieu d’une phrase), fading (le débit verbal du patient diminue progressivement pour s’arrêter), pensée floue, hermétique (par exemple, discours pseudo-philosophique sans queue ni tête…), illogique, voire paralogique (invention de théories abracadabrantes.). Tout cela entrave les capacités cognitives du patient ;


au niveau du langage : néologisme (formation de mots inventés), voire néolangage (langage inventé) ;


au niveau des affects : vide ou ambivalence (coexistence de deux émotions contraires, par exemple la joie et la tristesse) ;


au niveau psychomoteur : bizarrerie de comportement (maniérisme, aspect pseudo-effeminé), stéréotypies (répétitions de gestes, postures), voire syndrome catatonique (le patient ressemble à une statue de cire, immobile).

Le repli autistique traduit la perte de contact avec la réalité extérieure. Il se manifeste par un détachement, une perte d’intérêt, une absence d’initiative, un retrait de la vie sociale.

Le début de la schizophrénie peut être brutal (bouffée délirante aiguë, trouble de l’humeur associé à des symptômes psychotiques, syndrome catatonique) ou insidieux.

À l’adolescence, les débuts insidieux sont parfois difficiles à distinguer d’une « crise d’adolescence ». On peut observer un retrait, un repli sur soi (l’adolescent passe ses journées dans sa chambre, n’aime plus les loisirs), un discours hermétique (philosophique, religieux…), des bizarreries (passer son temps devant le miroir dans le cas de dysmor- phophobies : impression que le corps est différent).

On retrouve parfois avant le début de la maladie une personnalité schizoïde (cf. « Troubles de la personnalité »).


Formes cliniques



May 6, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on Schizophrénie

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