Alcoolisme

23. Alcoolisme




Épidémiologie


L’alcool serait responsable de plus de 37 000 décès par an (troisième place), il est également responsable de près de 40 % des accidents de la voie publique.

On estime en France qu’il y aurait plus de 2 millions d’alcooliques dépendants.



Diagnostic


On distingue plusieurs types de manifestation clinique de l’alcoolisme. L’ivresse peut survenir chez un patient alcoolique ou non. En revanche, le syndrome de sevrage, les encéphalopathies, les complications métaboliques, psychiatriques et autres ne surviennent qu’en cas d’intoxication alcoolique chronique.


Ivresse aiguë simple


Selon le degré d’alcoolémie (taux d’alcool dans le sang en grammes par litre), on va observer d’abord une phase d’excitation psychomotrice (euphorie, désinhibition, agressivité), puis une phase d’incoordination (syndrome cérébelleux : perte de l’équilibre, troubles de l’attention) et enfin une phase de coma.


Ivresse aiguë pathologique


Il en existe plusieurs types :




– excito-motrice : crise clastique avec risque de passage à l’acte hétéro-agressif ;


– hallucinatoire : hallucinations auditives ou visuelles ; le sujet se sent persécuté d’où le risque de passage à l’acte hétéro-agressif ;


– délirante : syndrome délirant variable : thèmes de jalousie, mégalomanie… ;


– convulsive : crise convulsive chez des sujets prédisposés ou ayant une épilepsie connue.


Syndrome de sevrage


Le syndrome de sevrage survient chez des patients alcooliques chroniques qui arrêtent brutalement leur consommation d’alcool (par exemple lors d’une hospitalisation pour un autre motif).


Le syndrome de sevrage se manifeste quelques heures après la dernière ingestion d’alcool par un tremblement des extrémités, des sueurs abondantes, une anxiété, une agitation, des vomissements et des troubles du sommeil.

Il peut se compliquer de crise convulsive et de syndrome délirant appelé delirium tremens.



☛ Le delirium tremens





C’est une des complications du sevrage alcoolique. Il survient chez des patients alcooliques chroniques qui arrêtent brutalement leur consommation d’alcool.




Cliniquement, on trouve des tremblements, une fièvre, des sueurs, des signes de déshydratation, des crises convulsives et un syndrome délirant composé essentiellement d’hallucinations visuelles (bêtes rampantes…).




Le risque vital est engagé. C’est une urgence médicale.


Encéphalopathies alcooliques



◗ Encéphalopathie de Gayet-Wernicke


Elle est due à une carence en vitamine B1 (thiamine). Il s’agit d’un syndrome confusionnel d’installation progressive, associé à des troubles oculomoteurs (diplopie, strabisme), des troubles de la marche (syndrome cérébelleux) et une hypertonie avec opposition. L’évolution se fait dans plus de 80 % des cas vers un syndrome de Korsakoff.


◗ Syndrome de Korsakoff


Il est dû à la lésion du circuit hippocampo-mamillo-thalamo-cingulaire (impliqué dans la mémoire). Il associe un trouble de la mémoire avec impossibilité de se souvenir de tout ce qui est survenu après l’installation du syndrome, une fabulation et des fausses reconnaissances (typiquement on rentre plusieurs fois dans la chambre du patient au cours de la même journée et il ne nous reconnaît pas, voire il nous prend pour quelqu’un d’autre). Le syndrome de Korsakoff est irréversible.



◗ Maladie de Marchiafava-Bignami


Elle est due à l’atteinte du corps calleux. Elle associe une encéphalopathie, des troubles moteurs (hypertonie des membres) et des crises convulsives. L’évolution est mortelle assez rapidement (quelques mois).

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May 6, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on Alcoolisme

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