Chapitre 6 Fièvre Prolongée
De même qu’il n’est pas juste de se suicider parce qu’on a la fièvre, de même, jusqu’au dernier souffle il ne faut jamais désespérer.
DÉFINITIONS
Il faut disposer, dans les cas limites à l’interrogatoire, d’une courbe de température :
PRINCIPALES ÉTIOLOGIES
Tableau IPrincipales causes de fièvre prolongée (en dehors du patient ayant une sérologie VIH positive connue).

Un 4e groupe « fourre-tout » concerne des pathologies très diverses.
DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE
Interrogatoire
Les données à recueillir concernant le terrain du patient sont :
– l’origine ethnique et les antécédents familiaux, qui peuvent orienter vers une maladie périodique, des maladies auto immunes, etc. ;
– les antécédents personnels : tuberculose (précisant la date de l’infection : avant ou après l’arrivée des antituberculeux sur le marché [streptomycine : 1948 ; isoniazide : 1952 ; rifampicine : 1968]), tumeur, allergies, antécédent valvulaire cardiaque, soins dentaires, interventions, prothèses (articulaires, valvulaires, vasculaires), pacemaker, transfusions ;
Les données concernant l’environnement du patient sont :
– activités professionnelles (inhalations, profession de santé, etc.) ou de loisir [bains de rivière (spirochétose), jardinage, chasse, promenades en forêt (maladie de Lyme)] ;
– consommation de fruits de mer (hépatite, salmonellose), de fromages ou de lait de ferme (brucellose, listériose) ;
– présence d’animaux dans l’environnement proche, morsures et piqûres éventuelles (psittacose, rickettsiose, maladie de Lyme, hydatidose, leishmaniose) ;
Examen clinique
– l’examen de la peau : purpura ou traces de purpura sur les chevilles (vascularite, endocardite), éruption même fugace (maladie de Still), y compris dans les plis (rickettsioses) ;
– la palpation abdominale : avec entre autres, examen des organes génitaux externes (épididymite tuberculeuse, cancers), touchers pelviens (cancer du rectum ou de l’ovaire, prostatite) et recherche d’une splénomégalie (infections, lymphomes) ;
– la palpation de la thyroïde à la recherche d’un goitre, d’un nodule ou d’une douleur (hyperthyroïdie, cancer, thyroïdite) ;
– la recherche d ’adénopathies sans oublier les aires axillaires (lymphome ou tuberculose peuvent ne se révéler que par une seule adénopathie) ;
– l’auscultation cardiaque : elle doit être minutieuse en particulier à la recherche d’un souffle diastolique d’insuffisance aortique plus difficile à percevoir qu’un souffle systolique (endocardite, dissection aortique) ;
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