Chapitre 6 Fièvre Prolongée
De même qu’il n’est pas juste de se suicider parce qu’on a la fièvre, de même, jusqu’au dernier souffle il ne faut jamais désespérer.
Bien que les causes possibles des fièvres prolongées soient multiples, la démarche diagnostique est assez stéréotypée :
DÉFINITIONS
Une fièvre prolongée inexpliquée est définie classiquement par une température supérieure à 38,3 °C, constatée à plusieurs reprises pendant 3 semaines et dont l’étiologie n’est pas retrouvée après « une enquête clinique et paraclinique de routine » (examen clinique complet, radiographie de thorax, numération formule sanguine bilan biologique hépatique, ECBU [examen cytobactériologique des urines]).
Cette définition peut à notre avis être élargie à une température inexpliquée supérieure ou égale à 38 °C, évoluant depuis un peu moins longtemps.
Il faut tenir compte des décalages physiologiques de la température (2e partie du cycle et de la grossesse), responsables d’un décalage thermique ne dépassant cependant pas 38 °C.
Il faut disposer, dans les cas limites à l’interrogatoire, d’une courbe de température :
PRINCIPALES ÉTIOLOGIES
La démarche diagnostique à adopter devant une fièvre prolongée est dictée par la connaissance des principales étiologies (tableau I) :
Tableau IPrincipales causes de fièvre prolongée (en dehors du patient ayant une sérologie VIH positive connue).

Un 4e groupe « fourre-tout » concerne des pathologies très diverses.
DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE
Elle est résumée dans l’arbre décisionnel (Fig. 1). L’enquête doit découvrir aussi rapidement que possible une étiologie curable. L’interrogatoire et l’examen clinique occupent une place essentielle.
Interrogatoire
Les données à recueillir concernant le terrain du patient sont :
Les données concernant l’environnement du patient sont :
L’interrogatoire doit répertorier les traitements, sans oublier ceux qui ne sont pas considérés comme tels par le malade (contraception, traitement hormonal substitutif, collyres, sirops, etc.), et les médicaments administrés depuis le début de la fièvre (antibiotiques, anti-inflammatoires, corticoïdes).
Les caractéristiques de la fièvre doivent être notées, sans leur accorder cependant une valeur excessive. Un mode d’installation brutal évoquera plutôt une pathologie infectieuse, une périodicité à court terme un paludisme, une périodicité à plus long terme une fièvre périodique génétique (maladie périodique par exemple), un caractère ondulant un lymphome.
Les manifestations associées éventuelles sont : frissons (bien que non spécifiques d’une pathologie infectieuse), sueurs (lymphomes, tuberculose, brucellose), douleurs non signalées spontanément (claudication de la mâchoire). Il faudra rechercher attentivement des symptômes fugaces tels qu’une éruption (maladie de Still), un purpura, de faux panaris (endocardite).
Examen clinique
Dans ce contexte, l’examen clinique doit naturellement être complet. Il faut s’attacher particulièrement à :

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