2. Névrose d’angoisse ou trouble anxieux
Définition et physiologie
Épidémiologie
Les prévalences sont estimées, selon les études, pour le trouble anxieux généralisé de 1,4 à 4 %, pour le trouble panique de 2 à 3 % (prévalence sur toute la vie).
Étiologie
Selon le point de vue psychanalytique, la crise d’angoisse peut être appréhendée comme l’échec du refoulement et de l’apparition du symptôme.
Selon le point de vue cognitivo-comportemental, le sujet anxieux traiterait « mal » les informations en privilégiant les signaux de danger au détriment de ceux de sécurité.
Diagnostic
Trouble panique ou attaque de panique (crise d’angoisse aiguë)
C’est une période limitée dans le temps (de quelques minutes à quelques heures) d’angoisse intense associée à des symptômes somatiques : palpitations, transpiration, tremblements, douleur thoracique, nausée et à des sensations d’étouffement, de peur de mourir, de devenir fou, de perdre le contrôle, voire un sentiment de dépersonnalisation, (impression d’être en dehors de soi).
Il est important d’éliminer une affection médicale (infarctus du myocarde, trouble du rythme cardiaque, trouble thyroïdien, crise d’épilepsie temporale, etc.) et une crise d’angoisse secondaire à la prise (abus) ou à l’arrêt (sevrage) de substances comme la cocaïne, les amphétamines, le café ou le cannabis.
Agoraphobie (elle fait également partie des névroses phobiques)
Trouble anxieux généralisé
Le sujet éprouve depuis plus de six mois des angoisses et soucis exagérés concernant des événements ou activités (travail, etc.) associés à une agitation, des difficultés de concentration, une irritabilité, une tension musculaire et des troubles du sommeil. Il existe une souffrance et/ou un retentissement sur les activités sociales ou professionnelles. Il n’y a pas de syndrome dépressif associé.
Évolution
L’évolution de ces troubles est chronique. Il peut y avoir des périodes de rémission ou d’aggravation, notamment en lien avec des événements de vie (deuil, etc.). Les principaux risques sont le suicide, la dépression, l’alcoolisme et la dépendance aux tranquillisants.
Traitement – Comprendre les prescriptions
Traitement
Mesures générales
La prise en charge des névroses d’angoisse ou trouble anxieux repose, d’une part, sur la psychothérapie (d’inspiration psychanalytique, de soutien ou cognitivo-comportementaliste) et, d’autre part, sur les médicaments anxiolytiques et antidépresseurs.
Médicaments
Les deux principaux traitements sont les anxiolytiques et les antidépresseurs.
Médicaments anxiolytiques
Ils sont utilisés en phase aiguë, en 2 à 4 prises par jour (parfois plus) afin de calmer les symptômes de l’anxiété. Ils sont efficaces très rapidement (en moins de 20 minutes pour le Xanax).
Benzodiazépines
Elles agissent en facilitant la transmission gabaergique et ont des effets anxiolytiques, sédatifs et hypnotiques (Xanax [alprazolam], Lexomil [bromazépam], Valium [diazépam]). Il existe un risque de dépendance en cas d’utilisation prolongée : leur effet diminue dans le temps (tolérance) d’où la nécessité d’en consommer plus pour avoir le même effet et, en cas d’arrêt brutal, on peut observer un syndrome de sevrage (rebond de l’anxiété, insomnie, irritabilité, maux de tête, voire confusion chez les personnes âgées). C’est pour cela qu’on limitera leur prescription dans le temps (légalement, elle est limitée à 12 semaines) et que l’on cherchera la dose minimale efficace.