Morphotypes
- • les morphotypes squelettiques responsables de l’architecture globale du pied ;
- • les morphotypes fonctionnels dépendant de l’anatomie des parties molles (appareil musculotendineux, ligaments et capsules articulaires) ;
- • l’influence de la croissance sur les morphotypes de l’enfant ;
- • les morphotypes du pied de l’adulte.
- • les morphotypes fonctionnels dépendant de l’anatomie des parties molles (appareil musculotendineux, ligaments et capsules articulaires) ;
Morphotypes squelettiques
Dans le plan frontal
Le valgus calcanéen varie d’un individu à l’autre avec une moyenne de 7 à 8° : certains pieds ont un valgus relativement important atteignant ou dépassant 10°, d’autres ont un calcaneus très peu valgisé voire neutre sans qu’il existe, d’ailleurs, de déformation pathologique (figure 1). Le siège de cet excès ou de cette insuffisance du valgus calcanéen est le plus souvent sous-talien, mais il existe parfois aussi une composante tibiofibulaire avec obliquité de la mortaise tibiotarsienne. Seule l’incidence radiologique de face de la cheville en charge avec cerclage du talon selon Méary permet de faire la part des choses. Zollinger et Buchi ont examiné, chez des adultes de 18 à 50 ans, 1 000 pieds considérés comme normaux, sans aucun symptôme fonctionnel [1]. Parmi eux, il y avait un valgus talonnier excessif dans 9 % des cas et un varus dans 6 % des cas.
Dans le plan horizontal
L’orientation du pied en forte abduction ou, à l’inverse, dans l’axe du genou, voire en légère adduction peut correspondre à des morphotypes liés à la constitution elle-même du pied mais aussi, et plus souvent, au sens et au degré de la torsion tibiofibulaire sus-jacente. L’angle du pas normal est habituellement en rotation latérale de 10 à 15°. Quand cet angle est supérieur à 20°, la pointe du pied tourne en dehors et quand cet angle du pas est inférieur à 5°, la pointe du pied tourne en dedans. Indépendamment du sens et du degré de la torsion tibiale, les variantes anatomiques dans le pied stricto sensu peuvent concerner divers paramètres : l’angle de déclinaison du talus [2], la divergence talocalcanéenne (abduction ou adduction sous-talienne), la non-rectitude du bord latéral du pied (avec une concavité ou au contraire une convexité dont les limites normales sont de 10°).
Dans le plan sagittal
Le pied peut revêtir une forme tantôt plate tantôt, au contraire, creuse ou cambrée, sans qu’il existe pour autant de déformations pathologiques. Il semble bien que l’angle d’incidence du calcaneus par rapport au sol induise ces différents morphotypes : un calcaneus très peu ascendant (inférieur à 10°) accompagne, en général, la variété plate du pied normal ; à l’opposé, un calcaneus franchement ascendant (angle d’incidence supérieur à 25°) correspond volontiers à un pied cambré (figures 2 et 3).
Morphotypes fonctionnels
Amplitude de mobilités articulaires
Concernant la cheville, les études chez l’enfant normal de 7 à 14 ans [3] ont montré que l’amplitude de flexion dorsale de la cheville était en moyenne de 25° lorsque le genou était en extension et de plus de 40° lorsque le genou était fléchi. Ce qui est intéressant, ce sont les valeurs extrêmes : 5° pour la valeur minima avec le genou en extension et 46° pour la maxima avec également le genou en extension. Reimers [4] a mesuré différemment l’amplitude de flexion dorsale avec le genou en extension, l’arrière-pied neutre et l’avant-pied en adduction, et a trouvé des valeurs nettement plus faibles.