25. Insuffisance rénale sous hémodialyse – Dialyse
InsuffisancerénaleDialyseActuellement, en France, environ 30 000 personnes sont traitées par dialyse, avec un âge médian de 69,5 ans. Plus de 80 % le sont sous hémodialyse, les autres sous dialyse péritonéale (2 000 personnes). Tout médecin, pharmacien ou autre professionnel de santé, doit être capable de donner des conseils adaptés sur l’alimentation à ces patients insuffisants rénaux hémodialysés. Les conseils doivent être suffisamment compréhensibles pour être correctement suivis et ne doivent pas être vécus comme une succession d’interdits.
Des orientations alimentaires spécifiques liées à l’étiologie de l’insuffisance rénale ou aux pathologies associées sont à préciser aux patients en gardant à l’esprit que les conseils doivent rester simples, ne pas provoquer ou renforcer une inappétence, source de dénutrition. Les apports doivent assurer avant tout le meilleur équilibre nutritionnel possible et le plaisir de se nourrir. L’expérience montre qu’en voulant limiter de façon trop stricte certains aliments on favorise involontairement la malnutrition et la dénutrition. Il faut aussi toujours tenir compte du profil psychologique des patients.
Ordonnance alimentaire
En première intention
Professionnel de santé…Le…
M., Mme…
Entre deux séances d’hémodialyse, vous devez surveiller votre alimentation et vos boissons. Vos repas doivent être goûteux et suffisamment diversifiés avec quelques repères de base à respecter.
Les boissons, des apports à bien contrôler :
• Tous liquides confondus (eau, thé, tisane…), sont autorisés à raison de 500 mL/j, un peu plus en fonction de votre diurèse. Cela correspond par exemple à une tasse de thé le matin, deux verres d’eau dans la journée, une petite tasse de café (frais, non soluble instantanément) dans la journée.
• Choisir l’eau du robinet ou embouteillée, mais peu minéralisée, type Évian®, Volvic®, Mont Roucous®.
• Éviter les boissons qui sont :
– sucrées : soda… elles peuvent donner soif;
– fortement minéralisée : Vichy Célestins®, St-Yorre®, Arvie®… sauf en cas de prescription médicale spécifique;
– jus de fruits, potages industriels, bouillons de légumes car ils sont généralement riches en potassium.
En cas de soif : sucer des glaçons ou une tranche de citron.
Éviter les aliments trop riches en potassium, en sel et en phosphore. Ces éléments minéraux s’accumulent dans votre organisme et ne sont éliminés que lors des séances de dialyse.
▪ Réduire les apports en potassium. Il s’agit d’éviter les aliments les plus concentrés en potassium :
• fruits secs : abricots, raisins, pruneaux, figues, bananes, dattes, y compris les châtaignes;
• légumes secs (toutes les graines) : haricots blancs, lentilles, fèves, pois chiches, pois cassés… et céréales complètes;
• fruits oléagineux : noix, noisettes, pistaches, cacahuètes, amandes…;
• sel de régime car à base de potassium;
• réduire également : olive, banane fraîche, chocolat, avocat, Ketchup®.
Peu de temps avant la dialyse, peuvent être pris avec parcimonie un peu de pommes de terre, café soluble, voire de chocolat car les éléments minéraux seront éliminés lors de la dialyse.
D’autres aliments contenant du potassium comme les légumes et fruits sont nécessaires en quantité raisonnable pour assurer un bon équilibre nutritionnel, dans la journée :
• une portion de crudité;
• une portion de légume cuit;
• un fruit frais;
• un fruit cuit ou compote.
Les modes de cuisson sont importants pour limiter la concentration en potassium. Il est recommandé de faire tremper les légumes deux heures avant la cuisson dans un grand volume d’eau, de jeter cette première eau. De découper les légumes et cuire ensuite dans une nouvelle eau de cuisson qui sera elle aussi jetée, ne pas saler. La cuisson à la vapeur et en cocotte-minute qui conserve les minéraux est déconseillée dans votre situation.
▪ Bien contrôler les apports en sel :
• Les aliments les plus salés naturellement ou salés par transformation sont à exclure.
• Pour les produits type plats tout préparés industriellement ou artisanalement, bien lire les étiquettes. Ne pas dépasser 4 à 5 g d’apports totaux en sel/j.
• 1 g de sel pour 100 g d’aliments mentionnés sur l’étiquette alimentaire correspond à 1/5 de vos apports de la journée; si seul le sodium est mentionné, sachez que 1 g de sodium pour 100 g d’aliments = 2,5 g de sel, ce qui correspond à la moitié des apports de la journée.
• Rechercher dans les rayons diététiques les aliments «à teneur en sodium réduite».
• Ne pas mettre de salière sur la table et cuisiner sans sel ou avec le moins de sel possible.
• Pain sans sel.
▪ Avoir un apport suffisant en calcium mais limité en phosphore :
• les produits laitiers apportant du calcium mais aussi du phosphore, choisir ceux qui en contiennent le moins : yaourt, fromage blanc, faisselle;
• éviter les produits suivants fortement concentrés en phosphore :
– fromages secs (surtout ceux à pâte pressée comme le gruyère, l’emmenthal, le comté…) qui en plus sont salés;
– fromages fondus (crèmes de gruyère…);
– crustacés;
– poissons en conserve;
– moutarde, levure sèche;
– nougat.
• Bien lire les étiquettes.
Éviter d’acheter les produits ayant comme additif alimentaire des phosphates, il s’agit des produits ayant la mention :
– E 450 à E 452 (diphosphates, polyphospates);
– E 338 à E 343(acide phosphorique aux phosphates de sodium, potassium…);