Chapitre 9 Hyponatrémie
Il doit y avoir quelque chose d’étrangement sacré dans le sel, puisqu’il est dans nos larmes et dans la mer
PHYSIOPATHOLOGIE
Natrémie et tonicité plasmatique
Physiopathologie des hyponatrémies hypotoniques
C’est « une histoire d’eau qui ne manque pas toujours de sel ».
Quel que soit le capital sodé, une hyponatrémie avec hypotonicité plasmatique est par contre toujours la conséquence d’un bilan hydrique positif.
La capacité rénale normale d’élimination de l’eau est très grande : en l’absence d’hormone antidiurétique, le rein élabore une urine diluée dont l’osmolalité peut s’abaisser jusqu’à 50 mosm/kgH2O. Dans les conditions alimentaires habituelles (apport de 600 à 800 milliosmoles par jour), 12 à 15 litres peuvent ainsi être éliminés. Il est donc exceptionnel qu’une hyponatrémie soit la conséquence d’une augmentation isolée des apports hydriques. En règle générale, l’hyponatrémie s’installe chez un patient dont les apports hydriques ne sont pas restreints alors que la capacité rénale d’élimination de l’eau est compromise. Ce peut être le fait d’une réduction majeure du débit de filtration glomérulaire. Beaucoup plus souvent, c’est en raison d’un trouble de dilution de l’urine lui-même déterminé par la présence anormale d’hormone antidiurétique dans la circulation. La persistance d’une sécrétion d’hormone antidiurétique en dépit d’une hypotonicité plasmatique se rencontre en pratique dans trois situations (Encadré 2) :
Encadré 2 Classification physiopathologique des hyponatrémies hypotoniques