Chapitre 3 Hémorragies Digestives Basses J. Leport … Dont s’ensuit grande hémorrhagie ou flux de sang. Ambroise Paré DIAGNOSTIC Interrogatoire Examens ÉTIOLOGIE Hémorragies d’origine colique Hémorragie d’origine rectale Hémorragie d’origine grêlique TRAITEMENT CONCLUSION L’hémorragie digestive basse est par définition un saignement induit par une lésion située audelà de l’angle de Treitz. L’extériorisation se fait donc sous la forme d’un méléna ou d’une rectorragie selon l’étiologie et l’abondance du saignement. L’origine du saignement est colique dans plus de 90 % des cas et c’est le plus souvent la coloscopie qui est l’examen maître pour le diagnostic. Les hémorragies peuvent néanmoins être liées à une lésion au niveau de l’intestin grêle, dont le diagnostic est alors beaucoup plus difficile. Par rapport aux hémorragies digestives hautes, les étiologies des hémorragies digestives basses sont plus nombreuses. Nous aborderons ici les hémorragies digestives aiguës, l’anémie microcytaire révélatrice d’un saignement distillant étant traitée par ailleurs (cf. chapitre Anémie). L’évolution des hémorragies digestives basses se fait le plus souvent vers un arrêt spontané, les situations d’urgence avec choc hémorragique étant plus rares que pour les hémorragies hautes. L’incidence annuelle des hémorragies digestives basses chez l’adulte est d’environ 20 pour 100 000 habitants et reste donc beaucoup moins fréquente que les hémorragies digestives hautes (100 à 200 pour 100 000 habitants). DIAGNOSTIC Interrogatoire Devant une hémorragie digestive, quelle qu’elle soit, le premier geste est l’appréciation du retentissement du saignement : pouls, tension, signes périphériques de choc. L’interrogatoire essaie de situer rapidement le contexte pathologique qui oriente le plus souvent vers l’étiologie. La prise de médicaments notamment est à évaluer avec précision. Examens Coloscopie ou rectosigmoïdoscopie le plus rapidement possible L’évolution de l’hémorragie se fait vers l’interruption dans plus de 90 % des cas. Il faut mettre alors à profit cette accalmie pour réaliser le plus vite possible une coloscopie complète qui doit se faire si possible après préparation conventionnelle par polyéthylène glycol (PEG). La coloscopie est pratiquée idéalement sous anesthésie. L’examen en urgence étant rarement réalisable, une rectosigmoïdoscopie peut être faite dans un premier temps sans préparation sinon quelques lavements à l’eau. La rentabilité de la coloscopie est d’autant plus importante que l’examen est mené précocement. En cas d’hémorragie massive avec signe de choc, il est impératif de vérifier l’absence d’hémorragie d’origine haute avec réalisation d’un lavage gastrique et surtout d’une fibroscopie œsogastroduodénale (un saignement duodénal peut s’accompagner d’un lavage gastrique non sanglant). Les informations que donne l’endoscopie en urgence sont nombreuses. La cause du saignement peut être détectée, mais la responsabilité de la lésion à l’origine de l’hémorragie ne peut être formelle que s’il existe un saignement actif à ce niveau. En effet, en cas de saignement abondant, le sang est le plus souvent présent dans la totalité du cadre colique. Angioscanner avec clichés précoces et artériographie Lorsque la coloscopie n’est pas contributive ou impossible à réaliser en raison de l’abondance du saignement, l’examen qu’il faut envisager est un angioscanner avec des clichés précoces qui permet aussi bien que l’artériographie cœliomésentérique de localiser le lieu du saignement, si celui-ci est actif. L’artériographie peut être envisagée pour réaliser une embolisation en cas de situation hémodynamique difficile à contrôler. Le risque d’ischémie colique postembolisation est quasi nul en l’absence de chirurgie ou de maladie vasculaire antérieure. En situation aiguë, les techniques scintigraphiques avec marquage des globules rouges au technétium n’ont que peu de place. Place de la chirurgie en urgence En cas d’hémorragie active avec échec d’embolisation artériographique ou bien si cette technique n’est pas disponible, le recours à la chirurgie peut être discuté. Celle-ci doit s’envisager en cas de transfusion de plus de dix culots globulaires. Il faut bien entendu tenter de localiser le saignement, idéalement en préopératoire. En cas d’échec des différentes investigations précédentes, une coloscopie peropératoire peut être nécessaire. ÉTIOLOGIE Hémorragies d’origine colique Les principales hémorragies d’origine colique sont résumées dans l’encadré 1. Encadré 1 Principales causes d’origine colique Diverticulose colique Tumeur bénigne et maligne colique Angiodysplasie colique Colite ischémique Polypectomie endoscopique Colites inflammatoires Colites médicamenteuses Only gold members can continue reading. Log In or Register to continue Related Related posts: de la Houppe du Menton Angiokératomes Rouge Carences et Perversions Alimentaires Adénopathies Pendant la Grossesse Stay updated, free articles. Join our Telegram channel Join Tags: Du symptôme à la prescription en médecine générale May 26, 2020 | Posted by admin in GÉNÉRAL | Comments Off on Digestives Basses Full access? Get Clinical Tree
Chapitre 3 Hémorragies Digestives Basses J. Leport … Dont s’ensuit grande hémorrhagie ou flux de sang. Ambroise Paré DIAGNOSTIC Interrogatoire Examens ÉTIOLOGIE Hémorragies d’origine colique Hémorragie d’origine rectale Hémorragie d’origine grêlique TRAITEMENT CONCLUSION L’hémorragie digestive basse est par définition un saignement induit par une lésion située audelà de l’angle de Treitz. L’extériorisation se fait donc sous la forme d’un méléna ou d’une rectorragie selon l’étiologie et l’abondance du saignement. L’origine du saignement est colique dans plus de 90 % des cas et c’est le plus souvent la coloscopie qui est l’examen maître pour le diagnostic. Les hémorragies peuvent néanmoins être liées à une lésion au niveau de l’intestin grêle, dont le diagnostic est alors beaucoup plus difficile. Par rapport aux hémorragies digestives hautes, les étiologies des hémorragies digestives basses sont plus nombreuses. Nous aborderons ici les hémorragies digestives aiguës, l’anémie microcytaire révélatrice d’un saignement distillant étant traitée par ailleurs (cf. chapitre Anémie). L’évolution des hémorragies digestives basses se fait le plus souvent vers un arrêt spontané, les situations d’urgence avec choc hémorragique étant plus rares que pour les hémorragies hautes. L’incidence annuelle des hémorragies digestives basses chez l’adulte est d’environ 20 pour 100 000 habitants et reste donc beaucoup moins fréquente que les hémorragies digestives hautes (100 à 200 pour 100 000 habitants). DIAGNOSTIC Interrogatoire Devant une hémorragie digestive, quelle qu’elle soit, le premier geste est l’appréciation du retentissement du saignement : pouls, tension, signes périphériques de choc. L’interrogatoire essaie de situer rapidement le contexte pathologique qui oriente le plus souvent vers l’étiologie. La prise de médicaments notamment est à évaluer avec précision. Examens Coloscopie ou rectosigmoïdoscopie le plus rapidement possible L’évolution de l’hémorragie se fait vers l’interruption dans plus de 90 % des cas. Il faut mettre alors à profit cette accalmie pour réaliser le plus vite possible une coloscopie complète qui doit se faire si possible après préparation conventionnelle par polyéthylène glycol (PEG). La coloscopie est pratiquée idéalement sous anesthésie. L’examen en urgence étant rarement réalisable, une rectosigmoïdoscopie peut être faite dans un premier temps sans préparation sinon quelques lavements à l’eau. La rentabilité de la coloscopie est d’autant plus importante que l’examen est mené précocement. En cas d’hémorragie massive avec signe de choc, il est impératif de vérifier l’absence d’hémorragie d’origine haute avec réalisation d’un lavage gastrique et surtout d’une fibroscopie œsogastroduodénale (un saignement duodénal peut s’accompagner d’un lavage gastrique non sanglant). Les informations que donne l’endoscopie en urgence sont nombreuses. La cause du saignement peut être détectée, mais la responsabilité de la lésion à l’origine de l’hémorragie ne peut être formelle que s’il existe un saignement actif à ce niveau. En effet, en cas de saignement abondant, le sang est le plus souvent présent dans la totalité du cadre colique. Angioscanner avec clichés précoces et artériographie Lorsque la coloscopie n’est pas contributive ou impossible à réaliser en raison de l’abondance du saignement, l’examen qu’il faut envisager est un angioscanner avec des clichés précoces qui permet aussi bien que l’artériographie cœliomésentérique de localiser le lieu du saignement, si celui-ci est actif. L’artériographie peut être envisagée pour réaliser une embolisation en cas de situation hémodynamique difficile à contrôler. Le risque d’ischémie colique postembolisation est quasi nul en l’absence de chirurgie ou de maladie vasculaire antérieure. En situation aiguë, les techniques scintigraphiques avec marquage des globules rouges au technétium n’ont que peu de place. Place de la chirurgie en urgence En cas d’hémorragie active avec échec d’embolisation artériographique ou bien si cette technique n’est pas disponible, le recours à la chirurgie peut être discuté. Celle-ci doit s’envisager en cas de transfusion de plus de dix culots globulaires. Il faut bien entendu tenter de localiser le saignement, idéalement en préopératoire. En cas d’échec des différentes investigations précédentes, une coloscopie peropératoire peut être nécessaire. ÉTIOLOGIE Hémorragies d’origine colique Les principales hémorragies d’origine colique sont résumées dans l’encadré 1. Encadré 1 Principales causes d’origine colique Diverticulose colique Tumeur bénigne et maligne colique Angiodysplasie colique Colite ischémique Polypectomie endoscopique Colites inflammatoires Colites médicamenteuses Only gold members can continue reading. 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