de l’abord vasculaire

4 Utilisation de l’abord vasculaire



ANTISEPSIE ET ABORD VASCULAIRE




RAPPEL DE QUELQUES DÉFINITIONS


L’antisepsie représente la mise en œuvre des moyens physiques ou chimiques de lutte contre l’infection par destruction systématique des germes pathogènes qui souillent un organisme vivant. C’est une opération au résultat momentané, permettant, en fonction des objectifs fixés, d’éliminer ou de tuer les microorganismes et/ou d’inactiver les virus au niveau des tissus vivants, à la limite de leurs tolérances. Le résultat de cette opération est limité aux micro-organismes et/ou virus présents au moment de l’opération. L’antisepsie cutanée est précédée d’une détersion avec un savon antiseptique de la même gamme que l’antiseptique utilisé (réf. AFNOR).


L’antisepsie s’effectue avec des antiseptiques. Suivant leur activité, ils peuvent être bactéricides, fongicides, virucides ou sporicides. S’il n’y a pas destruction des bactéries et des champignons, ils sont bactériostatiques ou fongistatiques. Les antiseptiques ont des propriétés et des modes d’action différents les uns des autres, et leur utilisation concomitante peut avoir des effets de neutralisation. En conséquence, il faut bien connaître les produits utilisés, sans oublier qu’ils n’ont qu’une action momentanée.


L’asepsie est la mise en œuvre des moyens permettant de maintenir un organisme vivant ou inerte exempt de tout germe en empêchant tout apport exogène de micro-organismes ou de virus. ((réf. AFNOR)


La désinfection est aux milieux inertes (matériels et surfaces) ce qu’est l’antisepsie pour les tissus vivants. Elle est obtenue par l’utilisation de désinfectants.


La détersion est l’action qui consiste à nettoyer une plaie au moyen d’agents détersifs.




PRATIQUE DE L’ANTISEPSIE


Elle concerne le soigné et le soignant. Elle s’effectue avant la ponction de l’abord vasculaire et en fin de séance après retrait des aiguilles et obtention de l’hémostase aux points de ponction. Nous développons les étapes importantes suivantes :




Le lavage des mains


C’est une mesure essentielle dans la lutte contre les infections nosocomiales. On distingue trois niveaux dans le lavage : le lavage simple, hygiénique et chirurgical.


Le lavage simple s’effectue après les différents gestes de la vie quotidienne, entre chaque soin non invasif, avec un savon doux ou une solution à pH neutre. Le lavage dure environ 20 secondes. Il est suivi d’un rinçage et d’un séchage par tamponnement à l’aide d’un essuie-mains à usage unique.


Le lavage hygiénique s’effectue avant tout geste invasif ou en présence d’un sujet infecté. Le lavage nécessite un savon désinfectant. Il concerne les mains, poignets et avant-bras et dure une minute minimum. Ensuite rinçage et séchage par tamponnement.


Le lavage chirurgical s’effectue avant tout acte chirurgical, obstétrical et invasif. Il nécessite un savon désinfectant à large spectre, un lavabo à commande non manuelle, une eau bactériologiquement contrôlée et une brosse stérile à usage unique. Il concerne les mains, les ongles, les poignets et les avant-bras. Il s’effectue en trois temps d’une durée totale d’environ six minutes. Le séchage par tamponnement nécessite un essuie-main stérile par main.


La décontamination des mains par friction à l’aide d’une solution hydroalcoolique est préconisée en remplacement des lavages simple et hygiénique, à condition qu’il n’y ait pas de souillures apparentes. La désinfection s’obtient par friction des mains à l’aide de la solution hydro-alcoolique pendant 30 secondes. Le séchage se fait par évaporation.



L’antisepsie


Elle s’effectue en quatre temps qu’il faut respecter.






REMARQUES PARTICULIÈRES


Toutes ces règles n’ont de valeur que si elles s’intègrent dans le strict respect de tous les processus d’hygiène hospitalière.


Elles doivent s’accompagner de l’utilisation de blouses, gants, champs, compresses, adhésifs et garrots stériles, ainsi que du port du masque et du calot, pour ponctionner et débrancher.



Pourront être ajoutées les précautions particulières en fonction de l’agent infectieux et de la gravité de l’infection. Elles visent à prévenir la transmission d’agents infectieux soit par contact (C), soit par les sécrétions oro-trachéobronchiques (G) ou par voie aérienne (A).




PONCTION DE L’ABORD VASCULAIRE


La ponction d’un abord vasculaire est un geste technique essentiel nécessaire pour effectuer la séance d’hémodialyse. Il consiste à introduire par voie percutanée une aiguille de gros calibre dans une veine artérialisée, pour préléver et réinjecter le sang qui y circule sous haut débit le temps d’une séance d’hémodialyse. Il s’agit d’un geste technique au potentiel traumatique important, nécessitant une compétence de l’exécutant et une coopération totale du sujet ponctionné. Sa répétition indéfinie dans le temps est acceptée par le patient si elle est indolore, atraumatique et sans complication.



L’APPROCHE PSYCHOLOGIQUE DE LA PONCTION


La ponction d’un abord vasculaire n’est pas un geste anodin. Il ne s’inscrit pas dans les ponctions effectuées couramment pendant l’activité médicale.


C’est un geste qui s’effectue sur un patient dont le schéma corporel s’est modifié au fil du temps en raison de la maladie, par l’effet du traitement mais surtout par la création de l’abord vasculaire. Celui-ci devient disgracieux, il se voit, il induit une gêne (douleurs, bruit). Parfois, il limite le patient dans ses activités. Il est la source d’inquiétudes par le risque permanent de thrombose et d’éventuelles difficultés de ponction.


Pour être soigné, le patient doit accepter, deux ou trois fois par semaine, que son abord vasculaire soit ponctionné. En d’autres termes qu’il subisse, pour son bien, une épreuve douloureuse, non pas une fois, ou quelques fois, mais à très long terme, avec pour seul espoir d’échapper à ce traitement d’être dialysé par voie péritonéale ou transplanté.


La ponction répétée de l’abord vasculaire fait naître un problème relationnel entre le soignant et le soigné. Cette relation très complexe dépend de l’aptitude du soignant à réaliser la ponction avec succès, sans épisode douloureux ni complication. De cette aptitude découle la confiance ou la méfiance envers le soignant. Si la méfiance prédomine, elle s’exprime franchement chez le patient, ce qui déstabilise le soignant qui ne peut plus accomplir la ponction dans les meilleures conditions.


Pour éviter ce problème relationnel, il faut prendre le temps d’écouter le patient, éviter de parler à sa place, le rassurer, examiner son abord vasculaire, l’interroger sur les ponctions précédentes, la durée du temps d’hémostase en fin de séance, puis, sans bavardage inutile, expliquer ce que l’on va faire, et comment, utiliser les anesthésiques cutanés. Il faut le faire participer à la ponction en lui demandant de bien s’installer. Il faut avoir une technique de ponction irréprochable en évitant les improvisations incertaines. Si la ponction apparaît difficile, il faut appeler un collègue plus expérimenté. En cas de complication, reporter la ponction ultérieurement si cela est possible.



ERGONOMIE DE LA PONCTION


La ponction conditionne la qualité de la dialyse par la bonne position de l’aiguille dans l’abord vasculaire. Toutefois, elle est difficile chez certains patients en raison d’un abord vasculaire mal situé, profond, de faible longueur ponctionnable, peu perceptible. Elle peut se compliquer de douleurs, d’hématomes et d’infections qui induisent un stress chez le patient et le soignant. Cette ambiance néfaste rend encore plus difficile la ponction vasculaire.


Pour éviter ces difficultés et ces complications, il faut utiliser une méthode de ponction parfaitement codifiée dans laquelle l’ergonomie nous apparaît très importante. Elle facilite le geste de la ponction ce qui diminue la survenue des complications précitées.



Définition de l’ergonomie


L’ergonomie d’un système représente le résultat des études qui facilitent et simplifient son utilisation par l’homme. L’ergonomie est présente dans tous les domaines. Cela va de la brosse à dents au tableau de bord de la voiture en passant par l’outillage, les bagages, les instruments de cuisine. Elle est omniprésente pour les orthèses et les appareillages en médecine physique.


L’ergonomie de la ponction vasculaire consiste à déterminer les conditions optimales requises pour faciliter la ponction.


Inversément, l’anti-ergonomie consiste à ponctionner un abord vasculaire à la face interne du bras, celui-ci étant en rotation interne, avant-bras fléchi, le soignant se trouvant en équilibre sur la pointe des pieds, coincé entre le générateur et le lit et tentant la ponction dans un clair-obscur. Dans ces conditions, le pourcentage de réussite est extrêmement faible et inversement proportionnel à celui des complications.


Pour réussir la ponction dans de bonnes conditions, cela impose de connaître l’espace de travail, les particularités anatomiques du patient et du soignant et le matériel mis à disposition. L’ergonomie de la ponction est très importante pour réussir la ponction d’un abord vasculaire sans exposer le patient aux complications induites par les échecs.


Cette discipline est surtout une réflexion logique sur les moyens à mettre en œuvre pour être efficace dans son activité professsionnelle.



► L’espace de travail


C’est le volume occupé par le générateur de dialyse et ses annexes (le lit ou le fauteuil), le mobilier et le petit matériel. Ce volume est caractérisé par :









► Le soignant


Il est caractérisé par :



L’acuité visuelle s’altère avec l’âge puisque survient la presbytie;





Application de l’ergonomie



► La gestion de l’espace







► Les impératifs anatomiques




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May 10, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on de l’abord vasculaire

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