4 Utilisation de l’abord vasculaire
ANTISEPSIE ET ABORD VASCULAIRE
INTRODUCTION
Afin de prévenir la survenue d’une infection, la ponction de l’abord vasculaire ne peut se faire qu’après un lavage suivi d’une antisepsie cutanée.
RAPPEL DE QUELQUES DÉFINITIONS
La détersion est l’action qui consiste à nettoyer une plaie au moyen d’agents détersifs.
PRATIQUE DE L’ANTISEPSIE
- – le lavage des mains des deux acteurs concernés afin de prévenir les infections manuportées en éliminant mécaniquement et chimiquement les souillures et la flore de surface cutanées des deux mains;
- – avant la ponction vasculaire : lavage simple de la zone à ponctionner et séchage par tamponnement;
- – après installation du soigné et avant la ponction, effectuer l’antisepsie en quatre temps de la zone à ponctionner;
- – après débranchement : lavage des zones ponctionnées, application locale d’un antiseptique et protection par pansement aéré.
- – avant la ponction vasculaire : lavage simple de la zone à ponctionner et séchage par tamponnement;
Le lavage des mains
La décontamination des mains par friction à l’aide d’une solution hydroalcoolique est préconisée en remplacement des lavages simple et hygiénique, à condition qu’il n’y ait pas de souillures apparentes. La désinfection s’obtient par friction des mains à l’aide de la solution hydro-alcoolique pendant 30 secondes. Le séchage se fait par évaporation.
L’antisepsie
Elle s’effectue en quatre temps qu’il faut respecter.
► Si le patient est autonome
- – Lui faire retirer bague, bracelet, montre et lui faire faire un lavage simple des mains avant de laver dans les mêmes conditions le membre supérieur porteur de l’abord vasculaire.
- – Mouiller à l’eau tiède l’avant-bras ou le bras ainsi que le poignet et les mains.
- – Si patch anesthésiant local, le retirer, enlever l’excédent et rincer à l’eau avant le lavage du bras.
- – Prélever une dose de savon antiseptique et laver le bras en massant doucement pendant 1 minute.
- – Rincer abondamment en maintenant l’avant-bras en position supérieure à la main.
- – Sécher soigneusement en tamponnant avec l’essuie-mains à usage unique.
- – Mouiller à l’eau tiède l’avant-bras ou le bras ainsi que le poignet et les mains.
► Si le soin est réalisé par l’infirmier(e) ou l’aide-soignante
- – Faire un lavage simple des mains.
- – Savonner l’avant-bras ou le bras du patient avec un gant de toilette propre et humide, imprégné de savon antiseptique majeur (type Hibiscrub ou Bétadine Scrub) pendant une minute.
- – Rincer à l’eau avec l’autre côté du gant de toilette à usage unique.
- – Sécher avec un essuie-main à usage unique.
- – Respecter le temps de contact de l’antiseptique avant de ponctionner.
- – Savonner l’avant-bras ou le bras du patient avec un gant de toilette propre et humide, imprégné de savon antiseptique majeur (type Hibiscrub ou Bétadine Scrub) pendant une minute.
En cas d’allergie, de contre-indication à son utilisation, on utilise la chlorhexidine (Hibitane).
Les schémas d’utilisation sont les suivants.
REMARQUES PARTICULIÈRES
- – Se faire aider pour prévenir les fautes d’asepsie.
- – Utiliser du matériel stérile à usage unique.
- – Ne pas porter de bagues, bracelets, bijoux aux doigts et aux poignets.
- – Ne pas stocker les antiseptiques ouverts; ne pas les mélanger.
- – Isoler les patients infectés ou contaminants (isolement septique) : cas des infections à staphylocoques méti-S ou méti-R, à bactérie multirésistante (BMR), HVC positive, ERV contact ou positif. Les brancher et débrancher en dernier. Attitrer une infirmière aux soins de ces patients.
- – Appliquer et respecter les précautions «standard » du CDC d’Atlanta. Il s’agit :
- • du lavage et de la désinfection des mains;
- • de l’utilisation et du port de gants, surblouse, lunettes et masque;
- • du stockage et de l’élimination du matériel souillé;
- • du nettoyage et de la désinfection des surfaces souillées;
- • du transport des prélèvements biologiques, du linge et des matériels souillés, de la CAT en cas de contact avec du sang ou un liquide biologique.
- • de l’utilisation et du port de gants, surblouse, lunettes et masque;
- – Utiliser du matériel stérile à usage unique.
RAPPEL DES RECOMMANDATIONS D’HYGIÈNE HOSPITALIÈRE CONCERNANT L’HÉMODIALYSE
L’hémodialyse est classée en zone 2 : risque infectieux modéré.
Cela nécessite un entretien quotidien des surfaces proches, en particulier des sols, par un lavage manuel* suivi d’un raclage ou, selon le degré de salissure des sols, par un balayage humide* suivi d’un lavage manuel et raclage. Le lavage mécanisé et le lustrage sont interdits.
Si ces surfaces sont souillées par un liquide biologique (sang, urines, etc.) : nettoyer sans délai puis désinfecter avec de l’eau de Javel.
Les points d’eau courante sont entretenus suivant la procédure établie par le CLIN.
PONCTION DE L’ABORD VASCULAIRE
L’APPROCHE PSYCHOLOGIQUE DE LA PONCTION
Pour éviter ce problème relationnel, il faut prendre le temps d’écouter le patient, éviter de parler à sa place, le rassurer, examiner son abord vasculaire, l’interroger sur les ponctions précédentes, la durée du temps d’hémostase en fin de séance, puis, sans bavardage inutile, expliquer ce que l’on va faire, et comment, utiliser les anesthésiques cutanés. Il faut le faire participer à la ponction en lui demandant de bien s’installer. Il faut avoir une technique de ponction irréprochable en évitant les improvisations incertaines. Si la ponction apparaît difficile, il faut appeler un collègue plus expérimenté. En cas de complication, reporter la ponction ultérieurement si cela est possible.
ERGONOMIE DE LA PONCTION
Définition de l’ergonomie
Cette discipline est surtout une réflexion logique sur les moyens à mettre en œuvre pour être efficace dans son activité professsionnelle.
► L’espace de travail
- – un encombrement qui limite son accessibilité;
- – un degré d’immobilité qui empêche le déplacement du générateur et des annexes, d’où une difficulté d’accès et de positionnement du membre à ponctionner;
- – et une bonne luminosité car, en l’absence d’éclairage, il est difficile de travailler correctement.
- – un degré d’immobilité qui empêche le déplacement du générateur et des annexes, d’où une difficulté d’accès et de positionnement du membre à ponctionner;
► Le patient
Il se caractérise par la situation de son abord vasculaire. En effet, l’abord vasculaire est-il à droite? à gauche? à l’avant-bras? au bras? est-il à la face antérieure? est-il latéral? est-il postérieur?
► Le soignant
- – sa morphologie : il peut être grand, petit, gros. Cette morphologie le handicape dans certaines situations pour ponctionner un abord vasculaire;
- – sa latéralisation : est-il droitier? est-il gaucher? est-il ambidextre? Cela conditionne aussi l’aisance à ponctionner un abord vasculaire;
Fig. 4-9 Il s’agit d’une infirmière droitière qui ponctionne une fistule artérioveineuse au bras droit avec une aiguille cathéter. Observer la position anatomique de la main. Elle est en extension sur l’avant bras : cette position permet de compenser une mauvaise position du corps par rapport à l’abord vasculaire, ce qui peut apparaître à première vue satisfaisant, mais qui est loin de l’être car cette position retire toute précision au geste et surtout toute force pour la ponction. Nous rappelons que la position offrant le plus de force pour la ponction consiste à aligner la main dans l’axe de l’avant-bras, l’avant-bras étant fléchi sur le bras à 90 °. De cette manière, l’extension de l’avant-bras sur le bras offre la force de ponction optimale. Par contre, la ponction main en extension oblige à effectuer une rotation externe de l’avant-bras pour ponctionner, c’est un mouvement de faible force, donc peu efficace.
- – son acuité visuelle : des troubles de la vision non corrigés sont un handicap.
- – sa latéralisation : est-il droitier? est-il gaucher? est-il ambidextre? Cela conditionne aussi l’aisance à ponctionner un abord vasculaire;
L’acuité visuelle s’altère avec l’âge puisque survient la presbytie;
- – son habileté manuelle : elle est innée chez certains alors que pour d’autres elle est beaucoup plus restreinte;
- – la confiance en soi : il est évident que l’hésitation, les inquiétudes, les angoisses ne facilitent pas la ponction : le geste est incertain, il existe une perte des moyens par le stress. Inversement, avoir trop confiance peut aussi mener à certaines catastrophes comme la ponction de l’artère humérale au pli du coude à la place de la veine médiane basilique;
- – son aura : certains soignants ont l’estime et l’admiration de leurs patients alors que d’autres sont moins appréciés, pour des raisons qui ne sont pas toujours objectives. Il est évident qu’un patient préférera être ponctionné par un soignant en qui il a confiance.
- – la confiance en soi : il est évident que l’hésitation, les inquiétudes, les angoisses ne facilitent pas la ponction : le geste est incertain, il existe une perte des moyens par le stress. Inversement, avoir trop confiance peut aussi mener à certaines catastrophes comme la ponction de l’artère humérale au pli du coude à la place de la veine médiane basilique;
Application de l’ergonomie
► La gestion de l’espace
• La position du générateur
Il doit se trouver du côté de l’abord vasculaire. Mais dans cette situation, il est encombrant. Dans ce cas, il faut pouvoir le repousser ou avancer le lit ou le fauteuil.
• Le positionnement du lit ou du fauteuil
Il doit pouvoir se mettre à la bonne hauteur pour travailler avec aise : le lit doit pouvoir se lever afin d’éviter que le soignant ait à se pencher. Si on utilise un fauteuil, il faut pouvoir disposer d’un tabouret mobile pour bien se placer. Enfin, le lit ou le fauteuil doit permettre le décubitus pour exposer l’abord vasculaire particulièrement lorsqu’il se trouve à la face interne du bras.
► Les impératifs anatomiques
• La position du corps du soignant par rapport à l’axe du vaisseau ponctionné
Le soignant doit se positionner de manière que l’axe de son avant-bras et de la main qui tient l’aiguille soit confondu avec l’axe du vaisseau à ponctionner. La latéralisation prend toute son importance : si on veut ponctionner un abord vasculaire dans le sens du flux sanguin, dans le cas d’un abord vasculaire situé au membre supérieur gauche, le soignant droitier se placera entre le membre supérieur et le thorax alors que le soignant gaucher se placera à l’extérieur. Pour un abord vasculaire situé au membre supérieur droit, les positions seront inversées. Si on souhaite ponctionner dans le sens contraire à celui du flux sanguin, toutes les positions précitées seront, bien entendu, inversées.

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