22 Chirurgie de l’oreille
Lecture anatomique
L’oreille externe comprend l’auricule et le méat acoustique externe. L’auricule est une structure cutanéo-cartilagineuse, adhérente à la périphérie du méat acoustique externe. Son grand axe mesure en moyenne 65,5 mm chez l’homme et 62 mm chez la femme pour une largeur de 44,4 mm chez l’homme et de 40 mm chez la femme [1]. Entre l’ourlet périphérique que constituent l’hélix et l’antitragus, son anatomie est complexe faite de concavités et de reliefs délimitant des sous-unités anatomiques (Figure 22.1).
La vascularisation artérielle est assurée par les branches de l’artère carotide externe : l’artère auriculaire antérieure, branche de l’artère temporale superficielle, qui chemine en avant du tragus et l’artère auriculaire postérieure qui parcourt le sillon rétro-auriculaire en avant du muscle auriculaire postérieur (Figure 22.2).
La vascularisation veineuse est assurée par la veine temporale superficielle pour la face antérieure et par la veine auriculaire postérieure et la veine occipitale superficielle pour le drainage de la face postérieure (Figure 22.3).
L’innervation sensitive est réalisée par le nerf auriculotemporal pour la partie antérieure et par le plexus cervical superficiel pour le lobule, le bord libre et la face postérieure de l’auricule. La conque est innervée par le nerf facial (Figure 22.4).
Le drainage lymphatique est très important dans cette région et sa connaissance prend tout son sens concernant la chirurgie carcinologique de l’auricule (Figure 22.5). Celui-ci s’effectue par trois voies de drainage :
Lecture chirurgicale
L’opérateur doit veiller à reconstruire au plus près de sa forme originelle cette auricule à l’anatomie complexe en sachant qu’une légère asymétrie est tolérable. Le cartilage s’oppose, tel un ressort aux réparations cutanées pures habituelles et les techniques de réparations devront concerner la peau et le cartilage en s’adaptant à ces contraintes. Ainsi l’élaboration de la stratégie chirurgicale est fonction de la taille et de la localisation de la perte de substance, de la nécessité de procéder à une exérèse chondrocutanée voire transfixiante [2]. Il est aussi souvent nécessaire d’affaiblir le ressort cartilagineux par des exérèses complémentaires à son niveau pour favoriser le rapprochement, de recouvrir ce cartilage du fait d’un risque septique élevé et de supprimer les espaces morts entre peau et cartilage.
Réparations en unité
Cicatrisation dirigée
Cette technique simple s’adresse à des petites pertes de substance où elle peut donner de bons résultats en particulier en zone concave comme la conque et le méat acoustique externe. Elle comporte trois variantes :