14. Antiparkinsoniens
L’abus des médicaments neuroleptiques reproduit les symptômes de la maladie de Parkinson et doit faire l’objet d’un diagnostic différentiel.
LA LÉVODOPA (MODOPAR, SINEMET)
Action
— La majeure partie de la dopamine cérébrale se trouve concentrée dans les noyaux gris centraux (80 % de la dopamine cérébrale se situent dans les corps striés). Or, la maladie de Parkinson s’accompagne d’une déplétion cérébrale en dopamine. On utilise la L-Dopa (précurseur de la dopamine) qui passe la barrière hématoencéphalique, contrairement à la dopamine, et se transforme au niveau du cerveau en dopamine grâce à une enzyme appelée dopadécaraboxylase ; mais comme il existe une décarboxylase périphérique qui détruit donc le produit absorbé, on administre une association L-Dopa + inhibiteur de la décarboxylase (Modopar, Sinemet). La L-Dopa est le traitement de base de tout parkinsonien, mais son emploi chez le sujet jeune entraîne au bout de quelques années de traitement des complications motrices très invalidantes. Actuellement, on associe la lévodopa à petites doses (300mg/j) à des agonistes de la dopamine (Motilium) qui ont l’avantage d’une durée d’action plus longue que celle de la Dopa.
Indications
Signalons que la lévodopa donne de bons résultats à fortes doses (7 à 12g) dans le traitement du coma hépatique, sans normalisation des taux d’ammoniémie. De plus, elle augmente la sécrétion de l’hormone de croissance et diminue celle de prolactine.
Conduite du traitement
— Il se fait à doses lentement progressives et par paliers successifs ; la difficulté est de trouver la dose optimale, mais aussi la bonne répartition dans la journée : 500mg par jour durant les premiers jours, puis augmentation progressive de 500mg par jour tous les 3 jours, jusqu’à une dose optimale quotidienne de 3 à 5g, selon l’efficacité et la tolérance du patient. Au début du traitement, l’hospitalisation est préférable pour les patients âgés ou ayant un mauvais état général.
L’adaptation au traitement prendra en compte les effets ON/OFF. Les effets ON correspondent aux moments d’efficacité du traitement avec une meilleure motricité. Les effets OFF correspondent à un blocage du patient « comme s’il était une statue ». Ces deux phases peuvent alterner dans la journée.