Question 99. Son ami a une IST (gonocoque, Trichomonas, Chlamydia)
La demande
Le préliminaire
Devant une suspicion de contact avec un partenaire contaminé, il faudra faire un dépistage complet de toutes les (infection sexuellement transmissible) IST ; Toute IST augmente le risque d’être contaminé par le VIH.
La première consultation
Un examen clinique gynécologique rigoureux à la recherche de lésions condylomateuse et d’un chancre, ou de pertes vaginales. Si l’examen clinique est négatif et que l’on n’est pas certain de faire des prélèvements de bonne qualité (kit de prélèvement et laboratoire de bactériologie proche < 10 minutes) le médecin prescrit les prélèvements suivant : recherche de trichomonas sur endocol simple et de gonocoques avec lecture rapide, recherche de Chlamydia dans les urines ou par prélèvement de l’endocol sur milieu de culture adaptée ; ces prélèvements peuvent être réalisés par le médecin qui les pratiquera lors de la pose du spéculum et avant le toucher vaginal si elle est dans de bonnes conditions. Les sérologies seront également prescrites VIH, TPHA VDRL, hépatites B.
Dans ce cas d’examen clinique normal le médecin doit attendre les résultats avant de prendre la décision de traiter.
Devant un examen clinique typique d’une infection spécifique (chancre, condylome) un traitement orienté pourra être démarré. Devant une association à de la fièvre, ou des douleurs pelviennes une consultation spécialisée sera demandée en urgence. Devant un examen incertain il semble préférable de mettre en place un traitement probabiliste et de revoir la patiente avec les résultats pour réorienter le traitement.
On doit rappeler les messages de prévention immédiate par utilisation de préservatifs jusqu’à dix jours après les traitements ;
Il faudra vacciner cette femme contre l’hépatite B si elle est non immunisée.
Le point de vue du gynécologue
Il existe une persistance d’une transmission continue des IST avec une progression des diagnostics de chlamydioses urogénitales. Les gonococcies sont en augmentation en particulier chez les femmes. On note une recrudescence de la syphilis aussi bien chez les homosexuels que chez les hétérosexuels. Une épidémie de lymphogranulomatoses vénériennes rectales et de chlamydioses anales est apparue chez les homosexuels. On doit garder à l’esprit :
■ que le portage asymptomatique de Chlamydia trachomatis favorise la diffusion de l’infection dans la population générale ;
■ une IST (en particulier l’herpès génital et la syphilis) augmente la charge virale VIH dans les sécrétions vaginales et le sperme ;
■ 100 000 à 130 000 personnes vivent avec le VIH ;
■ 40 000 personnes séropositives ignorent leur statut et sont à l’origine de 75 % des nouvelles contaminations ;
■ 6 300 nouveaux diagnostics en 2006 → 25 % des infections datent de moins de six mois qui rendraient compte de 50 % des cas de transmission.