95. Elle a fini son traitement du cancer du sein, que doit-elle faire ?

Question 95. Elle a fini son traitement du cancer du sein, que doit-elle faire ?

La demande

« Docteur, j’ai fini la chimio et la radiothérapie. Mon spécialiste m’a dit que c’était le dernier contrôle et qu’il me reconfiait à vous. »

Le préliminaire

Le suivi biologique et d’imagerie doit être fait annuellement pendant cinq ans.

Au-delà, le risque de récidives reste présent.

Le remodelage ou l’ablation entraîne un travail de deuil.

L’arrêt des traitements spécifiques déclenche un sentiment d’abandon.

La première consultation

Le médecin informe sa patiente de la nécessité d’un bilan annuel systématique pendant cinq ans. Il lui explique que ce bilan comprend un examen clinique complet (cf.Question 1), un bilan biologique (NFS, VS, CRP, marqueurs tumoraux), une mammographie et une échographie mammaire.

Le reste du bilan ne se fera que sur signe d’appel : une radiographie pulmonaire, une échographie abdominale en particulier hépatique ou pelvienne et une scintigraphie osseuse.

Le médecin doit prendre en compte que l’interruption du suivi intense en milieu spécialisé pérennise l’angoisse de la patiente. Il doit avoir une écoute constante et bienveillante.

Il doit l’aider à accepter la modification de son image corporelle et à affirmer sa féminité.

Il renouvellera si besoin l’hormonothérapie pour une durée de cinq ans selon les décisions de la réunion pluridisciplinaire de cancérologie.

Le point de vue du gynécologue

Plusieurs ennuis guettent la femme traitée pour un cancer du sein :

■ l’apparition d’une récidive dans le sein traité si elle a eu un traitement conservateur ;

■ l’apparition d’un cancer dans l’autre sein ;

■ l’apparition d’une métastase.

Seule la découverte d’une récidive locale, ou la découverte d’un cancer dans le sein controlatéral peut, par un traitement précoce, améliorer la mortalité. En revanche, il n’est pas démontré que la découverte et le traitement précoce d’une métastase permettent d’améliorer le pronostic. De ce fait la surveillance sera surtout clinique et les examens complémentaires, en l’absence de signes d’appel, limités à la mammographie ±échographie mammaire.

Des études randomisées contrôlées ont démontré qu’une surveillance lourde comportant radio pulmonaire, échographie hépatique, scintigraphie osseuse, marqueurs n’améliorait pas la survie. La surveillance sera donc une surveillance légère réalisée par le médecin de famille et un des membres de l’équipe spécialisée. Elle sera plus rapprochée les cinq premières années car 75 % des récidives ou métastases apparaissent dans ce délai.

Chez la femme asymptomatique

Un examen clinique soigneux sera fait au sixième et douzième mois après traitement la première année puis semestriellement pendant cinq ans, enfin annuellement.