Question 90. Elle a 35 ans et veut pratiquer le dépistage du cancer du sein
La demande
Le préliminaire
Avant 50 ans, en France, on ne fait faire une mammographie et/ou une échographie qu’en cas d’anomalies ou d’antécédents familiaux de cancer du sein.
La première consultation
Il recherche à l’interrogatoire les antécédents familiaux de cancer du sein et les facteurs de risque de cancer du sein.
Il l’examine (cf.Question 1) en insistant sur les seins et sur les régions axillaires.
Au cours de cet examen, il lui apprend l’autopalpation qu’elle devra faire régulièrement.
En dehors de la découverte d’anomalies, il ne prescrit aucun examen complémentaire.
Le médecin rassure cette jeune femme de 35 ans sans antécédents et lui explique l’importance d’un examen clinique annuel.
Le point de vue du gynécologue
Le cancer du sein est fréquent et grave avant 50 ans, faisant discuter l’intérêt de son dépistage : celui-ci n’existe pas en France actuellement. Le dépistage reste pour cet âge individuel.
Le dépistage mammographique organisé
La littérature est contradictoire : si un bénéfice sur la mortalité est observé, il est moindre que dans les tranches d’âge supérieur (5 à 15 %) et plus tardif en raison de la plus faible incidence des cancers chez les femmes jeunes, de la plus grande fréquence de tumeurs histologiquement agressives et du rendement mammographique moins bon devant des seins plus denses avec une moins bonne sensibilité et spécificité.
Les modalités de dépistage particulières à cette tranche d’âge restent à définir : il semble qu’une mammographie annuelle ou tous les dix-huit mois soit nécessaire avec les risques théoriques de cancer radio-induit. Un couplage à d’autres examens, en particulier devant des seins denses, sera souhaitable : mammographies numérisées et échographie associée. L’IRM ne fait pas partie du dépistage organisé simple.