Le syndrome de la tête de la fibula
Généralités
Rappel anatomique et physiopatholoqique
Au niveau de la fosse poplitée, le nerf donne naissance à plusieurs rameaux :
– le nerf cutané sural latéral, qui innerve la face latérale et proximale de la jambe ;
– le rameau communicant sural, qui s’unit au nerf cutané sural médial, issu du nerf tibial, pour former le nerf sural (voir chapitre 3 – Le syndrome des nerfs cutanés dorsaux du pied) ;
– les rameaux articulaires, pour les articulations du genou et tibio-fibulaire supérieure.
Avant de se diviser en deux branches terminales : le nerf fibulaire superficiel et le nerf fibulaire profond, le nerf fibulaire commun donne naissance au nerf articulaire récurrent, qui participe à l’innervation cutanée latérale du genou, jusqu’au niveau de la patella. Cette branche cutanée traverse la partie supérieure des muscles de la loge antérieure de la jambe, elle passe dans le muscle long extenseur des orteils. Le nerf articulaire récurrent est à la face latérale du genou ce que sont les rameaux infra-patellaires du nerf saphène à sa face médiale (voir chapitre 5 – La gonalgie paresthésique). Notons cependant que son implication dans une symptomatologie latérale du genou semble moins fréquente.
Le nerf fibulaire superficiel innerve les muscles long et court fibulaires et une partie de la peau de la face latérale de la jambe et la face dorsale du pied (voir chapitre 3 – Le syndrome des nerfs cutanés dorsaux du pied). Le nerf fibulaire profond innerve au niveau de la jambe : les muscles tibial antérieur, long extenseur des orteils, long extenseur de l’hallux et troisième fibulaire et au niveau du pied : les muscles extenseurs intrinsèques du pied et la peau d’une zone triangulaire située entre les deux premiers orteils, le premier espace interosseux dorsal (voir chapitre 4 – Le syndrome du canal tarsien antérieur).
Etioloqie – liste d’exemples non exhaustive
Une irritation : hématome après traumatisme ou chirurgie.
Une traction : entorse de la cheville, pied en équin, port de talons hauts, etc.
Autres : cicatrice, hyperlaxité du genou, changement biomécanique du pied, laxité du pied.
Sensation douloureuse typique, significative à la palpation du nerf fibulaire commun et de ses branches au niveau de la fosse poplitée et de la face antéro-latérale de la jambe (voir figures 6.10 à 6.15). Le test de Tinel est très souvent positif au niveau du col de la fibula.
Lourdeur de la jambe et plus tard de tout le membre inférieur.
Structures d’interfaces mécaniques
Les court et long chefs du muscle biceps fémoral.
Le tendon du muscle biceps fémoral.
Le muscle gastrocnémien latéral.
L’articulation tibio-fibulaire supérieure.
Les plans cutané et subcutané de la région latérale du genou.
Les muscles long fibulaire et soléaire.
Le muscle long extenseur des orteils.
Les foramens intervertébraux lombaux.
Syndrome myofascial douloureux des muscles petit glutéal et piriforme.
Syndrome myofascial douloureux des muscles vaste latéral et gastrocnémien latéral.
Syndrome myofascial douloureux des muscles ischio-jambiers.
Syndrome de l’essuie-glace – bursite au-dessous du tractus ilio-tibial.
Irritation du ligament collatéral latéral ou du ligament coronaire latéral.
Tendinopathie des muscles biceps fémoral ou poplité.
Arthropathie de l’articulation tibio-fibulaire supérieure.
Postériorité de la tête de la fibula – instabilité de l’articulation tibio-fibulaire supérieure.
Kyste méniscal latéral – périméniscite latérale – lésion méniscale latérale.
Syndrome de la loge antérieure ou latérale de la jambe.
Dans le tiers inférieur de la cuisse, le nerf fibulaire commun, chemine en contact intime avec le muscle biceps fémoral et son tendon. Un saignement au niveau du corps musculaire risque de s’organiser autour du nerf. En phase aigüe, le praticien appliquera des techniques de drainage autour du nerf, en phase subaigüe, il réalisera des traits longitudinaux répétés sur le nerf. En phase chronique, il se servira de techniques type «reboutement» (voir figure 6.40 et 6.41), qui libèrent le nerf de la partie tendineuse du muscle biceps fémoral.
Bilan diagnostique
Examen neurodynamique
Il réalise ensuite successivement :
Le mouvement est réalisé dans son amplitude maximale.
Le mouvement est réalisé dans son amplitude maximale, la composante s’additionne à la précédente.
Le praticien poursuit sa sensibilisation avec une autre composante à distance:
En maintenant le nerf fibulaire commun sous tension (voir figures 6.2 à 6.6), le praticien demande au sujet d’effectuer une inclinaison hétérolatérale (voir figure 6.7) et ensuite homolatérale (sans figure) de sa colonne lombale pour influencer la symptomatologie à distance.
En maintenant le nerf fibulaire commun sous tension (voir figures 6.2 à 6.6), le praticien le comprime directement par palpation, dans la fosse poplitée médialement au tendon du muscle biceps fémoral (voir figure 6.10). Il réalise la même manœuvre sans mise en tension préalable du nerf.
En maintenant le nerf fibulaire commun sous tension (voir figures 6.2 à 6.6), le praticien demande au sujet de réaliser un mouvement combiné de flexion dorsale de la cheville, éversion du pied, extension des orteils, auquel il résiste (voir figure 6.9).
Fig. 6.4 Test neurodynamique pour le nerf fibulaire commun
Le mouvement est réalisé dans son amplitude maximale, la composante s’additionne aux précédentes.
Examen palpatoire
Le praticien repère à la face latérale du genou et de la jambe :
1. le tendon du muscle biceps fémoral ;
4. le nerf cutané sural latéral ;
5. le muscle long extenseur des orteils ;
6. le nerf articulaire récurrent ;
7. le nerf fibulaire profond ;
9. le nerf fibulaire superficiel ;