12: Le syndrome du nerf fémoral

Le syndrome du nerf fémoral


Nerf fémoral


N. femoralis



Généralités




Rappel anatomique et physiopatholoqique


Le nerf fémoral est un nerf mixte, issu du plexus lombal (L2-L4), il prend naissance dans le muscle grand psoas ; premier site potentiel de compression et émerge ensuite au bord latéral de ce dernier.


Il poursuit sa course dans le sillon formé par les muscles grand psoas et iliaque. Il passe accompagné des vaisseaux fémoraux, sous le ligament inguinal dans le canal inguinal, pour atteindre la loge antérieure de la cuisse. Il se localise en dehors de l’artère fémorale, dont il est séparé par la bandelette ilio-pectinée. Le canal inguinal est constitué de deux orifices : l’orifice médial pour les vaisseaux sanguins et l’orifice latéral pour les muscles grand psoas et iliaque et le nerf fémoral. Ce tunnel, formé par l’ilium, des structures ligamentaires et des structures tendineuses des muscles grand psoas et iliaque est relativement rigide et peu extensible. Il représente le deuxième site où le nerf fémoral est particulièrement vulnérable à la compression.


Dans le trigone fémoral (triangle fémoral ou triangle de Scarpa), il se scinde en :



Le nerf saphène descend dans le trigone fémoral à la face médiale de la cuisse pour atteindre l’hiatus tendineux du muscle grand adducteur. Il perfore le fascia profond et émerge entre les muscles sartorius et gracile pour continuer son trajet accompagné de la grande veine saphène (voir chapitre 5 – La gonalgie paresthésique).


Le nerf fémoral innerve tous les muscles de la face antérieure de la cuisse, à l’exception du muscle tenseur du fascia lata, il assure ainsi la flexion de la cuisse sur le tronc et l’extension du genou.


Il est également responsable de la sensibilité à la face antérieure de la cuisse et à la face antéromédiale du genou, de la jambe de la cheville et parfois même du bord médial du pied jusqu’au gros orteil par l’intermédiaire du nerf saphène.














Bilan diagnostique


Le nerf fémoral passe devant l’axe de flexion-extension de la hanche. C’est pourquoi l’extension de la hanche sera le premier choix du praticien s’il veut le mettre en tension. La flexion du genou quant à elle augmente la tension sur ce nerf, par l’intermédiaire des structures myofasciales. Nous utiliserons ces deux manœuvres comme tests de base pour explorer l’état physiologique du nerf fémoral.


Ces tests sont classiquement effectués en décubitus ventral. Dans cette position la colonne lombale et l’articulation sacro-iliaque sont difficilement verrouillées. Pour cette raison, mais surtout pour faciliter les mouvements de neurosensibilisation à distance, une fois la douleur et/ou la symptomatologie du sujet reproduite, nous choisissons de réaliser ces tests de base en décubitus latéral ; la colonne lombale prépositionnée en flexion, la jambe du dessous maintenue par le sujet en flexion du genou et de la hanche.


Cette position standardisée permet au praticien, de combiner, si nécessaire, les deux manœuvres de base : une extension de la hanche suivie d’une flexion du genou en cas de dysfonction proximale ou une flexion du genou suivie d’une extension de la hanche en cas de dysfonction distale du nerf fémoral.


L’élévation passive de la jambe tendue (EJT) peut aussi reproduire les symptômes type fémoralgie du sujet. Les nerfs fémoral et ischiatique sont tous deux issus de la racine L4.


La symptomatologie peut aussi être reproduite ou augmentée par compression au niveau de l’orifice latéral, au cours du test isométrique de flexion de la hanche.





Bilan diagnostique



Examen neurodynamique


Le sujet est en décubitus latéral en position standardisée, il maintient sa hanche et son genou gauches en flexion. Le praticien amène et maintient la hanche droite en position neutre et le genou droit en extension à l’aide d’une prise en berceau.


Il réalise ensuite une extension de la hanche droite. Le mouvement est réalisé dans son amplitude maximale.


Le praticien note toute reproduction de symptômes, tension et/ou provocation d’un spasme musculaire.


Le sujet est en décubitus latéral en position standardisée. Le praticien amène et maintient la hanche droite en position neutre à l’aide de sa main gauche.


Il saisit la jambe droite du sujet, dans sa partie distale, avec sa main droite et réalise une flexion du genou. Le mouvement est réalisé dans son amplitude maximale.


Le praticien note toute reproduction de symptômes, tension et/ou provocation d’un spasme musculaire.


Le sujet est en décubitus latéral en position standardisée, sa hanche en position neutre. Le praticien réalise successivement:



Chaque mouvement est réalisé dans son amplitude maximale. La deuxième composante s’additionne à la première. Le praticien note toute reproduction de symptômes, tension et/ou provocation d’un spasme musculaire.


Le sujet est en décubitus latéral en position standardisée, sa hanche en position neutre. Le praticien réalise successivement:



Chaque mouvement est réalisés dans son amplitude maximale. La deuxième composante s’additionne à la première. Le praticien note toute reproduction de symptômes, tension et/ou provocation d’un spasme musculaire.


Si la symptomatologie du sujet est reproduite au niveau de la face antérieure de la cuisse et/ou du genou au cours d’un des quatre tests précédents (voir figures 8.1, 8.2, 8.3 et 8.4).






Le praticien demande au sujet d’effectuer une flexion (voir figure 8.5) et ensuite une extension de la tête et de la nuque (sans figure).



Si la symptomatologie au niveau de la face antérieure de la cuisse et/ou du genou change, l’hypothèse d’une origine neurogène est émise, voire confirmée.


Si la symptomatologie du sujet est reproduite au niveau de la face antérieure de la cuisse et/ou du genou au cours d’un des quatre tests précédents (voir figures 8.1, 8.2, 8.3 et 8.4).


Le praticien effectue une inclinaison homolatérale (voir figure 8.6) ou hétérolatérale (sans figure) de la colonne lombale du sujet, à l’aide d’un mouvement du bassin.



Si la symptomatologie au niveau de la face antérieure de la cuisse et/ou du genou change, l’hypothèse d’une origine neurogène est émise, voire confirmée.


Si la symptomatologie du sujet n’est pas reproduite à l’issue des quatre premiers tests, le praticien lui demande d’effectuer, contre sa résistance, successivement:




Le nerf fémoral, mis sous tension au préalable, est sensibilisé par la traction fasciale et/ou par la compression musculaire.




Le sujet est en décubitus ventral, son genou fléchi à 90°. Le praticien réalise successivement:



Chaque mouvement est réalisé dans son amplitude maximale, toutes les composantes s’additionnent.




La symptomatologie du sujet est reproduite au niveau de la face antéro-médiale de la cuisse et du genou.


Le praticien sensibilise les structures nerveuses en réalisant des mouvements à distance, il effectue successivement:



Si la symptomatologie change, l’hypothèse d’une origine neurogène est émise.


May 6, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 12: Le syndrome du nerf fémoral

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