8: La gonalgie paresthésique

La gonalgie paresthésique


Rameaux infra–patellaires


Rami infrapatellares


Nerf saphène


N. saphenus



Généralités




Rappel anatomique et physiopathologique


Le nerf saphène est une branche terminale du nerf fémoral, lui-même issu du plexus lombal (L2-L4). Il est considéré comme la plus longue branche sensitive du membre inférieur.


Il prend naissance dans le trigone fémoral (triangle de Scarpa) et descend, accompagné des vaisseaux fémoraux, en direction médio-distale. Il chemine sous le muscle sartorius et passe dans le canal des adducteurs (canal subsartorial ou canal de Hunter). Les muscles vaste médial et grand adducteur forment les berges du lit de ce canal, tandis que le septum subsartorial (septum intermusculaire antéro-médial ou membrane vasto-adductorienne) en constitue le toit, ce dernier est recouvert par le muscle sartorius.


Le nerf saphène émerge en perforant successivement: le septum subsartorial et le fascia lata, pour continuer son parcours entre les muscles gracile et sartorius et leur tendon. Il existe des variantes anatomiques où le nerf traverse le muscle sartorius.


Au niveau du condyle fémoral médial, prennent naissance les rameaux infra–patellaires orientés perpendiculairement par rapport à l’axe du fémur. Ils innervent la peau de la face médiale du genou, jusqu’en dessous de la tubérosité tibiale. Le nombre de rameaux est inconstant (un à quatre) et leur localisation par rapport à la patella et à la tubérosité tibiale varie. Les mouvements de flexion-extension du genou engendrent un déplacement des rameaux infra–patellaires.


Le nerf saphène termine son trajet, en tant que branche cutanée, dans la partie médiale de la jambe. En étroite relation avec la grande veine saphène, il continue sa descente, dans le plan subcutané, du côté médial du tibia jusqu’en avant de la malléole médiale.


Le nerf saphène innerve la peau de la région antéro-médiale du genou et de la jambe, voire de la face médiale du pied. Il présente plusieurs sites vulnérables le long de son trajet:



Robert Wartenberg décrit en 1954 la gonalgie paraesthésique (gonyalgia paresthetica), comme un syndrome de neurocompression douloureux, dû à l’irritation des rameaux infra–patellaires.

















Bilan diagnostique



Examen neurodynamique


Le sujet est en décubitus latéral en position standardisée, il maintient sa hanche et son genou gauches en flexion.


Le praticien se trouve derrière lui, il amène et maintient le membre inférieur du côté à tester dans une position où la hanche se trouve entre flexion et extension, entre adduction et abduction, sans rotation et le genou en extension.


Il réalise ensuite successivement:



Chaque mouvement est réalisé dans son amplitude maximale, les deux composantes s’additionnent.




Le mouvement est réalisé dans son amplitude maximale, la composante s’additionne aux précédentes.




Le mouvement est réalisé dans son amplitude maximale, la composante s’additionne aux précédentes.


La symptomatologie au niveau de la face antéromédiale du genou est reproduite.


Si une mise en tension supplémentaire s’avère nécessaire pour reproduire les symptômes ou pour les influencer à distance:



La composante s’additionne aux précédentes.


Si la symptomatologie au niveau de la face antéromédiale du genou change, l’hypothèse d’une origine neurogène est émise.




La symptomatologie est reproduite au niveau de la face antéro-médiale du genou.


Le praticien demande au sujet de réaliser une flexion de la tête et de la nuque.


Si la symptomatologie au niveau de la face antéromédiale du genou change, l’hypothèse d’une origine neurogène est confirmée.


Le praticien maintient les différentes composantes avec lesquelles il a reproduit la symptomatologie du sujet (voir figures 5.1, 5.2, 5.3, 5.4 et 5.5). Il sensibilise les rameaux infra–patellaires en les comprimant par palpation directe contre les structures sous-jacentes (voire figure 5.7).








Si la symptomatologie au niveau de la face antéromédiale du genou change, l’hypothèse d’une origine neurogène est confirmée.




Cette figure illustre une variante de prise de mains. Le praticien effectue successivement une flexion du genou, une extension et une abduction de la hanche du sujet pour reproduire sa symptomatologie. Il réalise ensuite une inclinaison hétérolatérale de sa colonne lombale en poussant son os coxal en direction crânio-caudale.


Si la symptomatologie au niveau de la face antéromédiale du genou change, l’hypothèse d’une origine neurogène est confirmée.




Le praticien relâche alors l’inclinaison hétérolatérale de la colonne lombale et augmente l’abduction de la hanche, pour reproduire la symptomatologie au niveau de la face antéro-médiale du genou.


Il demande ensuite au sujet de réaliser une adduction de la hanche contre sa résistance.


La compression ainsi obtenue sur le nerf saphène, déjà sous tension, peut sensibiliser le nerf et intensifier la symptomatologie.




Le sujet est en décubitus latéral en position standardisée. Le praticien se trouve derrière lui, il amène et maintient, du côté à traiter, sa hanche en position neutre et son genou à 45° de flexion.


Il réalise ensuite successivement:



Le mouvement est réalisé dans son amplitude maximale.






Le mouvement est réalisé dans son amplitude maximale, la composante s’additionne à la précédente.






Le mouvement est réalisé dans son amplitude maximale, la composante s’additionne aux précédentes.


Si une mise en tension supplémentaire s’avère nécessaire pour reproduire les symptômes ou pour les influencer à distance:



Si la symptomatologie aux niveaux de la face médiale de la cuisse, antéro-médiale du genou et/ou du bord médial du tibia change, l’hypothèse d’une origine neurogène est émise.




Si la symptomatologie est reproduite, le praticien effectue un mouvement combiné de flexion plantaire de la cheville, abduction du pied.


Si la symptomatologie aux niveaux de la face médiale de la cuisse, antéro-médiale du genou et/ou du bord médial du tibia change, l’hypothèse d’une origine neurogène est confirmée.


Lorsque la symptomatologie est reproduite, le praticien demande au sujet de réaliser une flexion de la tête et de la nuque (voir figure 5.15) ou une extension de la tête et de la nuque (sans figure).



Si la symptomatologie aux niveaux de la face médiale de la cuisse, antéro-médiale du genou et/ou du bord médial du tibia change, l’hypothèse d’une origine neurogène est confirmée.



Examen palpatoire


Le praticien repère à la face antéro-médiale du membre inférieur:



Le praticien teste la mécanosensibilité des rameaux infra–patellaires, mis au préalable légèrement sous tension par le biais de la flexion du genou, en les comprimant à l’aide de son index, aux niveaux du condyle médial du fémur (sans figure) et de l’interligne articulaire (voir figure 5.17).



Il réalise cette manœuvre bilatéralement et compare les réponses du côté symptomatique à celles du côté opposé.




Le praticien teste la mécanosensibilité des rameaux infra–patellaires, mis au préalable légèrement sous tension par le biais de la flexion du genou, en les comprimant à l’aide de son index, au niveau du condyle médial du tibia (au niveau de la patte d’oie superficielle).


Il réalise cette manœuvre bilatéralement et compare les réponses du côté symptomatique à celles du côté opposé.



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May 6, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 8: La gonalgie paresthésique

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