8 Cathétérisme artériel
Matériel
Cathéter artériel en téflon ou en polyuréthane (figure 8.1). Taille adaptée au site de ponction :
Guide spiralé droit en acier (mandrin).
Poche de 1000 cc de sérum physiologique avec poche à pression (avec support).
Ligne artérielle : tête de pression (avec support) avec prolongateur et robinet intégré. Le capteur de pression est relié au système de perfusion sous pression (sérum salé isotonique).
Module de pression artérielle invasive et câble interface adapté et installé sur le scope.
Procédure de mise en place
Technique de mise en place du cathéter artériel
Asepsie chirurgicale impérative (bonnet, masque, gants et champ stérile).
Patient conscient : sous anesthésie locale (seringue de 10 cc + aiguille IM/SC + Xylocaïne® 1 % non adrénalinée) qui inclut les zones de fixation du cathéter. N.B. : ne pas oublier de mettre en place un patch Emla® une heure avant le geste (selon le protocole du service).
Patient inconscient et/ou sédaté : selon le niveau de sédation et d’analgésie, un patch Emla® peut être intéressant. Un renfort de sédation peut être réalisé.
Préparation du kit de pression :
Voies d’abord | Caractéristiques |
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Artère radiale | La plus utilisée pour le cathétérisme, du fait de sa situation superficielle, donc accessible et compressible, et de l’existence d’un réseau collatéral important par l’artère ulnaire et l’arcade palmaire Voie radiale réservée dans les cas de traumatisme des deux membres inférieurs, de prothèse ou pontage vasculaire ou de pathologie abdominale grave N.B. : lors des purges sous pression, les embolies systémiques rétrogrades sont moins fréquentes que dans d’autres artères Contre-indications à la voie radiale : |
Artère ulnaire | Alternative possible à la radiale (technique de ponction identique) La pratique du test d’Allen s’impose, car cette artère est souvent l’artère dominante de la main |
Artère fémorale | Site important du cathétérisme artériel privilégié dans les conditions d’urgence car : |
Artère axillaire | Peut être utilisée lors des artériopathies des membres supérieurs ou inférieurs ou lorsque les artères fémorale et radiale ne sont pas accessibles N.B. : pression comparable à l’aorte Choisir préférentiellement l’artère axillaire gauche (moindre risque d’obstruction ou d’embolisation de la carotide) Ponction aisée car il s’agit d’une artère superficielle. De plus, un réseau collatéral de suppléance existe Préconisé en cas de monitorage de longue durée On utilise un cathéter de téflon 18–20 G de 15 cm, introduit selon la technique de Seldinger |
Artères pédieuse et tibiale postérieure | Artère superficielle avec un réseau vasculaire collatéral qui en fait un site de cathétérisme sûr L’artère tibiale postérieure, ses branches et l’artère pédieuse forment une arcade de circulation collatérale suffisante pour que le cathétérisme se fasse sans risque Réaliser l’équivalent du test d’Allen pour le membre inférieur, en comprimant les artères tibiale postérieure et pédieuse, ainsi que la pulpe du gros orteil pour obtenir son blanchiment Le temps de recoloration mesuré après relâchement tibial postérieur doit être inférieur à 10 secondes Principale contre-indication : pathologie vasculaire périphérique (diabète, artérite) Le calibre des cathéters ne doit pas dépasser 20 G Inconvénient : artère non repérable dans 20 % des cas |
Artère humérale | Ponction à proscrire en raison de l’absence de réseau de suppléance et du risque de lésions nerveuses ! |
Voie radiale (figure 8.2)
Choisir préférentiellement la main non dominante du patient.
Préparation
Réalisation du champ opératoire : mettre la protection sous la zone de ponction.
Désinfection du site de ponction : asepsie de la face palmaire jusqu’à l’avant-bras.
Repérer l’artère radiale manuellement : palper l’artère sur plusieurs centimètres dans la gouttière radiale.
Réaliser le test d’Allen
Réaliser le test d’Allen afin de vérifier la présence d’une suppléance vasculaire.
Ponctionner l’artère selon la technique de Seldinger
ponction avec transfixion volontaire de l’artère. Dans cette dernière, on traverse complètement le vaisseau, puis on retire l’aiguille, jusqu’à réapparition d’un reflux sanguin.
Technique de ponction artérielle
Introduire le guide métallique par son bout mousse dans le trocart. N.B. : toute résistance à son introduction doit faire interrompre la manœuvre afin de ne pas créer de lésions intimales.
Retirer le trocart en laissant le guide en place.
Introduire le cathéter artériel sur le guide métallique ; retirer ce dernier.
Brancher la ligne artérielle purgée sur le cathéter et vérifier la présence d’une courbe de pression sur le scope.
Régler l’amplitude de la courbe et l’échelle à partir des sélecteurs de fonction de l’écran du moniteur, l’objectif étant d’obtenir une courbe de bonne amplitude ne dépassant pas les limites du cadre de visualisation. Vérifier que le moniteur est en mode adapté : adulte.
Fixer le cathéter à l’aide d’un fil à peau non résorbable.
Pansement sec occlusif à l’aide d’un pansement transparent (type Opsite® vert). En cas de saignement persistant aux points de ponction, le pansement peut inclure une compresse absorbante ou un pansement hémostatique.
Voie fémorale
Préparation
Préalable : l’auscultation à la recherche d’un souffle est recommandée avant la ponction.
Installation du patient : patient installé à plat, cuisse positionnée en abduction à 30° et rotation externe.
Réalisation du champ opératoire : disposer les champs stériles de manière à isoler la zone à décontaminer du reste du corps (notamment organes urogénitaux, sonde urinaire), réaliser une dépilation si besoin (une épilation est préférable à un rasage).
La désinfection doit être large et soigneuse (asepsie de la zone fémorale comme lors de la pose d’une voie centrale avec antiseptiques adaptés).
Mettre la protection sous la zone de ponction.
Repérer l’artère fémorale manuellement : épine iliaque antérosupérieure et symphyse pubienne délimitant le ligament inguinal (arcade crurale) ; l’artère fémorale se situe à la bissectrice de cette ligne et peut être ponctionnée 3 cm environ en dessous du ligament.
Technique de ponction artérielle
Ponctionner l’artère selon la technique de Seldinger à l’aide du trocart à deux travers de doigts en dessous de l’arcade crurale, l’aiguille étant oblique vers le haut, dans l’axe du membre inférieur, selon un angle de 60° avec le plan cutané.
Introduire le guide métallique dans le trocart.
Retirer le trocart en laissant le guide en place.
Introduire le cathéter artériel sur le guide métallique ; retirer ce dernier.
Brancher la ligne artérielle purgée sur le cathéter et vérifier la présence d’une courbe de pression.
Régler l’amplitude de la courbe et l’échelle à partir des sélecteurs de fonction de l’écran du moniteur, l’objectif étant d’obtenir une courbe de bonne amplitude ne dépassant pas les limites du cadre de visualisation. Vérifier que le moniteur est en mode adapté : adulte.
Fixer le cathéter à l’aide de fil à peau non résorbable.
Pansement sec occlusif à l’aide d’un pansement transparent (type Opsite® vert). En cas de saignement persistant aux points de ponction, le pansement peut inclure une compresse absorbante ou un pansement hémostatique.
Zéro de référence (figure 8.3)
Le zéro mécanique s’effectue en faisant communiquer le capteur de pression avec la pression atmosphérique et en prenant soin de placer la membrane du capteur au même niveau que le point de référence du cœur représenté par l’oreillette droite (à la jonction de la moitié postérieure avec la moitié antérieure du thorax chez un malade en décubitus dorsal).
Figure 8.3 Niveau de l’OD.
En décubitus dorsal, ligne axillaire moyenne 5 cm en dessous de l’angle de Louis.