SYNDROME CLINIQUE

La nécrose avasculaire de la hanche est un diagnostic souvent négligé. Comme l’os scaphoïde, la hanche est particulièrement sujette à cette pathologie du fait de sa faible vascularisation sanguine. L’apport sanguin de la hanche est facilement interrompu, la partie proximale de l’os n’étant plus irriguée, ce qui entraîne une ostéonécrose. La nécrose avasculaire de la hanche survient surtout entre 40 et 60 ans et affecte davantage les hommes, avec un sex ratio de 8:1 (figure 75.1), à l’exception des patients atteints d’une nécrose secondaire à une connectivite. L’affection est bilatérale dans 50 à 55 % des cas.

Figure 75.1 La nécrose avasculaire de la hanche survient surtout entre 40 et 60 ans et affecte davantage les hommes, avec un sex ratio de 8:1. La prise de corticoïde est un facteur favorisant.

Les facteurs prédisposants de la nécrose avasculaire de la hanche sont énumérés dans le tableau 75.1. Ils comprennent : un traumatisme de l’extrémité proximale du fémur et de l’acétabulum, l’usage de corticoïdes, la maladie de Cushing, la consommation d’alcool, les connectivites, en particulier le lupus érythémateux disséminé, l’ostéomyélite, le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), une transplantation d’organe, la maladie de Legg-Perthes-Calvé, les hémoglobinopathies dont la drépanocytose, l’hyperlipidémie, la goutte, l’insuffisance rénale, la grossesse, et la radiothérapie de la tête du fémur. Le patient atteint de nécrose avasculaire de la hanche présente une douleur de la ou des hanches affectées, qui peut irradier dans l’aine, les fesses et l’extrémité proximale du membre inférieur. La douleur est profonde et sourde, et le patient éprouve souvent une sensation de blocage dans l’amplitude de mouvement de la ou des hanches. Cette amplitude diminue avec la progression de la maladie.

Tableau 75.1 Facteurs prédisposants de la nécrose avasculaire de la hanche.

SIGNES ET SYMPTÔMES

L’examen physique révèle une douleur à la palpation de l’articulation de la hanche. Celle-ci est aggravée avec l’amplitude de mouvement passive et le fait de laisser reposer le poids sur un seul membre. Un claquement ou une crépitation peut être observé par le clinicien qui apprécie l’amplitude de mouvements de la hanche. Il peut exister une démarche de Trendelenburg, et la diminution de l’amplitude de mouvements est toujours présente.