70 Syndrome du muscle moyen fessier
SYNDROME CLINIQUE
La principale fonction du muscle moyen fessier est l’abduction de la hanche ; il participe aussi à la rotation médiale et latérale de la hanche. Son origine se trouve sur la face dorsale de l’ilium, juste sous la crête iliaque (figure 70.1). Il s’insère à la grande tubérosité du fémur. Il est innervé par le nerf glutéal supérieur. Le muscle moyen fessier est sujet au développement de traumatismes, de lésions d’usure du fait d’une utilisation abusive ou inadaptée, ainsi que d’un syndrome douloureux myofascial, pouvant aussi être associé à une bursite de la région fessière.
Un syndrome douloureux myofascial correspond à une douleur chronique qui affecte un point précis ou une région du corps. Le diagnostic repose d’abord sur la mise en évidence de points gâchettes myofasciaux à l’examen physique. Bien qu’ils soient généralement localisés dans la région du corps affectée, la douleur est souvent projetée à d’autres régions. Cette douleur projetée peut faire l’objet d’une erreur de diagnostic ou être attribuée à d’autres appareils, ce qui conduit à des explorations inutiles et à un traitement inefficace. Les patients ont un point gâchette dans la face postérieure de la crête iliaque (figure 70.2). Des bandes de fibres musculaires tendues sont souvent identifiées à la palpation des points gâchettes myofasciaux. En dépit de cette observation régulièrement retrouvée à l’examen physique, la physiopathologie demeure incertaine ; l’on estime toutefois que les points gâchettes myofasciaux sont la conséquence de microtraumatismes du muscle affecté. Cela peut être dû à une lésion unique, à des microtraumatismes répétés, ou à un déconditionnement chronique des muscles agonistes et antagonistes.
En plus d’un traumatisme musculaire, de nombreux autres facteurs semblent prédisposer les patients au développement d’un syndrome douloureux myofascial. Par exemple, un sportif du dimanche qui soumet son corps à un exercice physique inaccoutumé y est exposé. Une mauvaise posture assise devant un ordinateur ou devant la télévision a aussi été identifiée comme un facteur favorisant. Des lésions préexistantes peuvent également entraîner une anomalie de la fonction musculaire et augmenter le risque de développer un syndrome douloureux myofascial. Tous ces facteurs peuvent être intensifiés si l’état nutritionnel du patient est altéré ou bien en cas d’anomalies psychologiques ou comportementales concomitantes, comme un stress chronique ou une dépression. Les muscles du bas du dos et de la hanche semblent particulièrement sujets au syndrome douloureux myofascial provoqué par le stress.