Il faut bien distinguer les trois grandes catégories de signes cliniques : • les signes généraux sont les modifications des constantes vitales d’un malade. Par exemple, la fièvre (qui est une élévation d’une constante, la température centrale) ou l’amaigrissement (modification de la constante poids), l’asthénie (modification de la dynamie), etc. ; • les signes fonctionnels sont ceux que l’on recueille au cours de l’interrogatoire du malade. Par exemple, la toux est un signe fonctionnel. Dans certaines régions, le terme de signe fonctionnel est substitué par celui de « plainte », beaucoup plus évocateur ; • les signes physiques sont recueillis par l’examen du malade. Comment caractériser une dyspnée ? • de l’effort. C’est le principal moment de l’interrogatoire. Lorsque la dyspnée n’apparaît qu’à l’effort il faut se référer à l’échelle suivante qui permet de la quantifier : – stade 1 : effort physique important ; le malade peut hâter le pas ou monter une pente, dyspnée apparaissant au-delà du deuxième étage, – stade 2 : marche en montée à son propre pas ; la dyspnée apparaît au deuxième étage, – stade 3 : marche à plat avec une personne normale, du même âge ; le malade doit s’arrêter après un escalier, – stade 4 : marche à plat à son propre pas ; le malade ne peut pas dépasser quelques marches, – stade 5 : au moindre effort de la vie courante (toilette). • En pratique, on utilise en général une échelle visuelle analogique (échelle de Borg) et c’est essentiellement la variation de la perception de l’essoufflement qui permettra de caractériser l’intensité de la dyspnée d’effort ; • de la position. Certaines dyspnées n’apparaissent qu’en position couchée : c’est l’orthopnée. Elles sont classiquement en rapport avec une insuffisance cardiaque mais en pratique elles peuvent s’observer aussi au cours des bronchites chroniques décompensées et des états de mal asthmatique (ou asthme aigu grave). Autres éléments sémiologiques importants : • date d’apparition de la dyspnée, périodicité dans l’année, modification en fonction de facteurs environnementaux ; • modalité d’apparition : d’emblée brutale ou insidieuse en « pente douce » ; • signes associés : toux, expectoration, douleur, hémoptysie. Parfois aucun autre signe n’est présent : c’est la dyspnée nue ou symptomatique ; • perception de la dyspnée plus importante en inspiration ou en expiration. • chez l’enfant, il faut penser aux laryngites virales, ou aux corps étrangers. La diphtérie dans sa forme de croup trachéal est devenue exceptionnelle depuis la vaccination ; • chez l’adulte, il faut évoquer un cancer laryngé, ou un œdème de Quincke. Plus bas au niveau trachéal, il faut évoquer une sténose trachéale chez les malades qui ont un antécédent d’intubation, ou une tumeur de la trachée. • œdème pulmonaire aigu cardiogénique. Associé à une tachycardie et à des râles sous-crépitants en « marée montante » ; • pneumonies aiguës. Associées à un syndrome infectieux, une douleur thoracique, des crépitants (signes recueillis à l’examen clinique) ; • embolie pulmonaire. Il y a, dans ce cas, un contraste entre l’importance de la dyspnée et de la douleur d’une part, et la pauvreté de l’examen clinique d’autre part ; • pneumothorax. C’est l’association d’une douleur, d’une dyspnée et d’une toux. Les signes recueillis à l’examen sont : tympanisme, diminution du murmure vésiculaire et des vibrations vocales. Le bilan minimal pour évaluer une dyspnée aiguë comporte : • mesure du débit de pointe avec un débit mètre de pointe chez les patients souffrant de bronchopathie, en particulier d’asthme (évaluation du débit expiratoire de pointe, cf. Physiologie de l’appareil respiratoire) ; Hors urgence, l’exploration d’une dyspnée permanente associera : • la mesure spirométrique des débits et volumes mobilisés à la bouche ; • l’épreuve d’effort pour évaluation des performances cardiaques et des échanges gazeux ; • d’autres tests fonctionnels respiratoires plus spécialisés en fonction de l’étiologie recherchée ; • le scanner thoracique, en particulier à la recherche d’une embolie pulmonaire ; • l’échocardiographie, pour toutes les causes cardiaques ; • d’autres examens sont possibles : scintigraphie de ventilation-perfusion (en particulier à la recherche d’une embolie pulmonaire), IRM (imagerie par résonance magnétique) cardiaque, fibroscopie bronchique (en particulier à la recherche d’une obstruction des voies aériennes), cathétérisme cardiaque, etc.
Symptômes – Explorations
Dyspnée
Données de l’interrogatoire, quantification
Grandes orientations diagnostiques
Dyspnées aiguës
Dyspnées aiguës inspiratoires
Dyspnées aiguës aux deux temps respiratoires
Examens indispensables à faire lors d’une dyspnée
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