Chapitre 7 Épreuves fonctionnelles ou de provocation d’ischémie myocardique
Conditions techniques nécessaires à la réalisation d’épreuves fonctionnelles
Toute épreuve de provocation d’ischémie peut être source de complications, parfois sévères, et nécessite le respect de mesures de sécurité [1] :
• ces épreuves fonctionnelles doivent être réalisées par un médecin entraîné à leur pratique, obligatoirement assisté d’une seconde personne (infirmière, manipulateur) ;
• ces épreuves fonctionnelles doivent être réalisées dans un local équipé de fluides médicaux (oxygène), à proximité d’un secteur de réanimation, et contentant obligatoirement un chariot de réanimation et un matériel de défibrillation ;
• la vérification de la bonne indication et de l’absence de contre-indication est un préambule indispensable. L’ECG et la tension artérielle doivent être monitorés durant l’épreuve fonctionnelle et en récupération.
Différents types d’épreuve fonctionnelle (Tableau 7-1)
Épreuve d’effort
Elle a pour but d’augmenter la consommation en oxygène du myocarde ; la réponse physiologique de l’organisme est une augmentation des apports par vasodilatation coronaire. En présence d’une sténose coronarienne, les apports ne peuvent être augmentés ; ils sont inférieurs aux besoins et l’ischémie myocardique apparaît. L’épreuve d’effort est totalement « physiologique » et constitue la méthode de référence.
• Le protocole sur bicyclette ergométrique démarre généralement à 30 W et augmente par incréments de 30 W toutes les 3 minutes. Pour les épreuves sur tapis roulant, le protocole de Bruce est le plus utilisé (modification de la pente et de la vitesse de déroulement toutes les 3 minutes). Il existe des abaques d’équivalence entre ces deux modalités d’épreuve d’effort.
• L’épreuve d’effort est considérée comme valide lorsque la fréquence cardiaque atteint au minimum 85 % de la FMT (fréquence maximale théorique = 220 – âge). Chez les patients déconditionnés à l’effort, cette fréquence est très rapidement atteinte et il est préférable de poursuivre l’effort jusqu’à l’apparition d’un symptôme limitant. À l’inverse, chez un patient traité par β-bloquants, cette fréquence est impossible à atteindre.