67 Proctalgie fugace
SYNDROME CLINIQUE
La proctalgie fugace est une pathologie d’étiologie inconnue caractérisée par des accès douloureux paroxystiques du rectum entrecoupés d’intervalles non douloureux entre les crises. Les périodes sans douleur séparant les crises peuvent durer quelques secondes à quelques minutes. Comme dans l’algie vasculaire de la face, des rémissions spontanées de la maladie peuvent se produire et durer quelques semaines à quelques années. La proctalgie fugace est plus fréquente chez les femmes, et se déclenche plus souvent chez les patients souffrant du syndrome du côlon irritable.
La douleur de la proctalgie fugace est aiguë et à type de colique, et son intensité est sévère. Comme les autres syndromes douloureux focalisés dans la zone urogénitale, comme la vulvodynie et la pros-tatodynie, son étiologie reste mal élucidée. Une augmentation du stress entraîne souvent un accroissement de la fréquence et de l’intensité des crises de proctalgie fugace, ainsi qu’une position assise maintenue pendant des périodes prolongées. Les patients ressentent fréquemment une urgence à la défécation lors du déclenchement des accès douloureux paroxystiques (figure 67.1). Une dépression accompagne souvent la douleur de la proctalgie fugace, mais ne semble pas en être la cause principale. Les symptômes de proctal-gie fugace peuvent également être sévères et entraver la capacité du patient de mener les activités de la vie quotidienne.
EXAMENS COMPLEMENTAIRES
Comme pour l’examen physique, les analyses sont normales. En raison du risque de négliger une affection maligne rectale susceptible d’être à l’origine de la douleur, la proctalgie fugace est par nécessité un diagnostic d’exclusion. Un examen rectal est indispensable pour tous les patients. Une sigmoïdoscopie ou une coloscopie sont également fortement recommandées. De même, un test de recherche de sang occulte dans les selles est conseillé. Des analyses biologiques de dépistage, comprenant une numération-formule sanguine complète, des examens biochimiques standard et une vitesse de sédimentation, doivent être effectuées. Une imagerie par résonance magnétique (IRM) ou une tomoden-sitométrie (TDM) du bassin doivent être envisagées chez tous les patients pour éliminer une pathologie occulte (figure 67.2). Si des problèmes psychologiques sont suspectés ou si des antécédents de sévices sexuels sont présents, une évaluation psychiatrique est indiquée simultanément aux analyses biologiques et aux examens radiographiques.