65 Spondylarthrite ankylosante
SYNDROME CLINIQUE
La spondylarthrite ankylosante est une maladie inflammatoire de la colonne vertébrale, des articulations sacro-iliaques, et parfois de structures extra-articulaires, notamment de l’œil. Son étiologie reste inconnue, mais elle semble faire intervenir des mécanismes auto-immuns. Environ 90 % des patients souffrant de spondylarthrite ankylosante possèdent l’antigène d’histocompatibilité HLA-B27, par rapport à un pourcentage de 7 % dans la population générale. La signification de cette observation n’est pas connue, mais apporte la base d’un test diagnostique permettant d’identifier la maladie. La spondylarthrite ankylosante est 30 fois plus fréquente chez l’homme, et les symptômes apparaissent généralement au cours de la trentaine. Le déclenchement de la maladie après l’âge de 40 ans est rare.
SIGNES ET SYMPTÔMES
Sur le plan clinique, le patient atteint de spondylarthrite ankylosante présente une douleur dorsale et sacro-iliaque ainsi qu’une raideur qui sont plus intenses le matin et après des périodes d’inactivité prolongée (figure 65.1). Le patient peut présenter une limitation de l’amplitude des mouvements latéraux de la colonne vertébrale et, parfois, de l’expansion du thorax. Cette limitation de l’amplitude des mouvements est due à la fois à une ankylose et à des contractures musculaires que le clinicien peut identifier à l’examen physique. Une douleur à la palpation des crêtes iliaques, des grands trochan-ters et du squelette axial est un signe fréquent de la spondylarthrite ankylosante. Au fur et à mesure de la progression de la maladie, la lordose lombaire disparaît et une atrophie des muscles fessiers peut survenir. Une cyphose thoracique se développe, et la nuque est fléchie vers l’avant. Une ankylose des hanches peut apparaître à la suite d’une atteinte de celles-ci, que le patient compensera par une flexion des genoux. Une fracture rachidienne accompagnée d’une blessure de la moelle épinière peut être provoquée par la rigidité et l’incapacité de flexion de la colonne vertébrale. Une uvéite antérieure se manifeste par une photophobie, une réduction de l’acuité visuelle et un larmoiement. Cette affection constitue une urgence ophtalmologique.