Question 65. Elle veut une contraception mais elle fume
La demande
Le préliminaire
L’interrogatoire doit tester la dépendance au tabac et apporter une aide au sevrage soit par le médecin généraliste soit en l’adressant à un centre antitabac.
Il doit informer la patiente en lui expliquant bien tous les risques encourus par la poursuite du tabac.
La première consultation
Il faut faire le point sur son addiction au tabac : pourquoi fume-t-elle ? Depuis combien de temps, sa consommation journalière, ce qu’elle connaît des risques de l’intoxication tabagique.
Puis il faut prendre le temps de lui préciser les dangers à cours et à long terme de l’association tabac-pilule pour essayer de la motiver à arrêter.
Il est primordial de faire un examen complet : poids, taille, pression artérielle auscultation cardiaque et pulmonaire, aires ganglionnaires, palpation de la thyroïde, examen des seins, palpation de l’abdomen, examen des membres inférieurs, inspection de la vulve, examen au spéculum avec inspection du col, frottis cervical (si pas de frottis depuis deux ans) et enfin toucher vaginal.
À la suite de cet examen minutieux, le médecin propose à la patiente la contraception la plus appropriée.
Il est possible d’utiliser les microprogestatifs, les stérilets et les progestatifs sous forme d’implant (ne pas oublier les préservatifs qui peuvent parfois être proposés).
Il faut informer la patiente des avantages et des inconvénients de chacun de ces modes de contraception.
Il est impératif de revoir cette patiente trois mois après cette première consultation pour s’assurer de la bonne tolérance biologique et clinique de la contraception et tenter à nouveau de la convaincre de la nécessité du sevrage tabagique si elle n’y est pas encore parvenue.
Le point de vue du gynécologue
Le tabagisme féminin s’étant accru ces 20 dernières années, la nécessité de prescrire une contraception chez les femmes tabagiques est devenu une situation de routine qui met le praticien face au dilemme du choix de la méthode contraceptive. Choisir entre les risques liés à l’absence de contraception avec en aval les morbidités d’IVG répétées, de grossesses non désirées poursuivies dans le désarroi, et ceux d’une contraception orale potentiellement dangereuse, est délicat ce d’autant que les contraceptions mécaniques constituent une alternative imparfaite. L’obtention du sevrage tabagique est le meilleur garant du succès puisqu’il restaure la liberté de prescription.
La première consultation