6: Anatomie – Physiologie



Anatomie – Physiologie



Anatomie intégrée fonctionnelle de l’appareil respiratoire


L’appareil respiratoire peut être assimilé à un filtre à air, visant à apporter au sang un air d’une pureté maximale afin d’assurer un échange gazeux en oxygène et en gaz carbonique efficace. Il faut de plus considérer que ce « filtre à air » doit être assez intelligent pour identifier, parmi toutes les impuretés de l’air qu’il rencontre, celles qui doivent être détruites et éliminées sans autres conséquences (poussière par exemple), de celles qui doivent engendrer une réaction car mettant en péril l’organisme (virus, bactéries, par exemple).



Des voies aériennes proximales aux alvéoles


Les voies aériennes commencent dès les fosses nasales. Le passage de l’air par le nez, qui est naturel et inconscient, facilite probablement ce premier filtrage, réchauffe et humidifie l’air, avant qu’il ne pénètre plus bas dans les bronches après que l’épiglotte n’autorise son passage vers les cordes vocales.


La trachée et les bronches proximales sont des conduits constitués d’une paroi antérieure rigidifiée par la présence d’anneaux cartilagineux limitant le risque de collapsus lors des variations de pression nécessaires à la respiration (figure 6.1).



Après plusieurs divisions, ces anneaux cartilagineux disparaissent, et ce sont les attaches alvéolaires qui limiteront ce risque de collapsus.



Trachée et bronches proximales


La paroi des voies aériennes proximales joue un rôle important dans la capacité des bronches à se maintenir durablement ouvertes et propres. Elles peuvent également réguler leur diamètre en fonction des besoins (à l’effort par exemple). Elles jouent un rôle important dans le filtrage de l’air, en particulier pour les plus grosses particules, notamment par le biais de la sécrétion de mucus qui « piégera » les particules exogènes à éliminer (figure 6.2).



La trachée se divise en deux bronches souches (gauche et droite) au niveau de la carène (figure 6.3), qui donnent naissance à trois souches lobaires à droite et deux à gauche (figure 6.1). Les divisions suivantes donneront des bronches segmentaires, puis sous-segmentaires.




Voies aériennes distales


À mesure que l’on s’éloigne dans l’arbre aérien (figure 6.4), les bronchioles vont avoir un rôle de plus en plus fin dans ces mécanismes régulateurs de flux aérien, de filtrage, et de défense immunitaire.




Alvéoles


L’air arrive enfin au niveau de l’unité fonctionnelle fondamentale du poumon : l’alvéole (figure 6.5). Là, l’oxygène diffuse sur les globules rouges qui se libèrent de leur gaz carbonique, à travers la membrane alvéolocapillaire. Ces unités alvéolaires ne sont pas passives. Elles sont le siège d’un ultime filtrage immunologique, grâce à la présence de macrophages alvéolaires en grande quantité, qui visent surtout à phagocyter et détruire ces particules exogènes sans induire de trop fortes réactions immunitaires. Elles sont tapissées de pneumocytes qui sécrètent un liquide, le surfactant, assurant un bon équilibre entre les alvéoles (il diminue « la tension de surface », et joue également un rôle de défense local).




Poumon et vascularisation


Il faut donc apporter du sang au poumon par une artère, l’artère pulmonaire. Elle vient du ventricule droit, et apporte le sang après que tous les organes aient prélevé l’oxygène dont ils avaient besoin pour fonctionner. Il s’agit donc de sang veineux.


L’artère pulmonaire va suivre des divisions successives jusqu’aux capillaires pulmonaires, qui seront donc en contact très étroit avec les alvéoles. Le sang bien oxygéné retourne vers le cœur gauche par les veines pulmonaires, afin que le ventricule gauche puisse assurer une distribution efficace, à haute pression, vers tous les autres organes (figure 6.6).



Les bronches, elles, bénéficient au même titre que tous les autres organes d’une vascularisation systémique, artères et veines bronchiques, à haute pression, naissant de l’aorte et repartant dans la circulation veineuse cave.




Physiologie de l’appareil respiratoire


Cette anatomie finement intégrée de l’appareil respiratoire nécessite une régulation précise des mécanismes qui assureront son fonctionnement.





Gaz du sang (tableau 6.1)


Comme nous l’avons vu, l’objectif final de la respiration est d’apporter de l’oxygène du sang, et d’en éliminer le gaz carbonique.




image Oxygène


L’oxygène vient de l’air. Il représente 21 % de l’air que nous respirons, le reste étant constitué d’azote (N2) à 79 %, et de CO2 (traces). La fraction inspirée d’oxygène (FiO2) est de 21 %. On verra plus tard qu’une bonne manière d’aider les gens qui respirent mal est de leur administrer de l’oxygène, c’est-à-dire d’augmenter la FiO2.


Une fois l’oxygène dans l’alvéole transféré au sang, il se lie à l’hémoglobine contenue dans les globules rouges. On mesure la quantité d’O2 dans le sang par la mesure de la pression artérielle en oxygène, notée PaO2 (pression artérielle en oxygène). Ses valeurs normales sont comprises entre 80 et 100 mmHg environ. Cette PaO2 peut être reflétée de manière plus ou moins fiable par la saturation artérielle en oxygène (SaO2), que l’on peut approcher par la mesure de la saturation au saturomètre. La relation entre PaO2 et SaO2 est donnée par la courbe de dissociation de l’hémoglobine (figure 6.7).



De par sa forme, on comprend que pour des niveaux de SaO2 inférieurs à 90 %, la PaO2 va varier énormément (courbe très pentue) impliquant donc des conséquences majeures sur le fonctionnement global de l’organisme.



image Gaz carbonique


Notre métabolisme produit des déchets, et en particulier du gaz carbonique. On a tous remarqué que lorsque l’on fait du sport, notre fréquence respiratoire s’accélère. C’est essentiellement pour éliminer le gaz carbonique produit en excès parce que nos muscles travaillent. La PaCO2 normale est de l’ordre de 38 à 42 mmHg. Ainsi, moins respirer conduit à moins éliminer de gaz carbonique, et donc vers l’hypercapnie (expérience d’apnée par exemple). À l’inverse, hyperventiler conduit à l’hypocapnie. De manière inconsciente, notre ventilation s’adapte à notre production de CO2 par le biais de chémorécepteurs au CO2 qui vont transmettre le signal adéquat à nos centres respiratoires.


Le gaz carbonique se comporte comme un acide dans notre sang, et pourtant notre organisme a besoin pour bien fonctionner d’un niveau d’acidité (le pH) extrêmement stable, entre 7,38 et 7,42. Aussi, notre organisme, et en particulier les reins, peut également aider à réguler cette acidité par le contrôle du taux de bicarbonates (HCO3image) dans le sang, qui se comportent comme des bases, pour tamponner l’acidité induite par le CO2. Par exemple, un patient qui ne respirerait pas assez, de manière prolongée, verrait sa PaCO2 augmenter progressivement. Le pH de l’organisme resterait normal (on dit « compensé ») par l’augmentation des bicarbonates.


Toutes ces relations sont illustrées par un diagramme, dit de Davenport (figure 6.8).


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Jul 26, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 6: Anatomie – Physiologie

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