55 Syndrome canalaire du rameau perforant antérieur du nerf intercostal
SYNDROME CLINIQUE
Le syndrome canalaire du rameau perforant du nerf intercostal est une cause rare de douleur de la paroi abdominale antérieure, qui est un diagnostic clinique fréquemment négligé. Il comprend un groupe de symptômes se composant d’une douleur en coup de poignard sévère de la paroi abdominale antérieure associée à une douleur ponctuelle à la palpation au niveau du rameau perforant du nerf intercostal affecté. La douleur irradie médialement vers la ligne blanche, mais dans presque tous les cas ne la traverse pas. Ce syndrome se rencontre le plus fréquemment chez les jeunes femmes. Le patient est souvent en mesure de localiser assez précisément la source de la douleur en pointant l’endroit où le rameau perforant antérieur du nerf intercostal affecté traverse le fascia de la paroi abdominale au niveau du bord latéral du muscle grand droit de l’abdomen. C’est à cet endroit qu’il tourne brusquement en direction antérieure pour innerver la paroi antérieure. Le nerf traverse un anneau fibreux résistant à l’endroit où il perce le fascia, et c’est à ce niveau qu’il peut subir une compression. Le nerf est accompagné dans son trajet à travers le fascia par l’artère et la veine épigastri-ques. De petites quantités de graisse abdominale peuvent également faire hernie à travers cet anneau aponévrotique et être incarcérées, ce qui entraîne une compression supplémentaire. L’intensité de la douleur du syndrome canalaire du rameau perforant du nerf intercostal est modérée à sévère.
SIGNES ET SYMPTÔMES
Comme cela a été indiqué, le patient est souvent en mesure de localiser exactement le lieu de la compression du rameau perforant du nerf intercostal. La palpation de ce point déclenche fréquemment une douleur brutale, vive et lancinante dans la zone de distribution du rameau perforant du nerf intercostal affecté. Une contraction volontaire des muscles abdominaux ajoute une pression supplémentaire sur le nerf et peut également déclencher la douleur. Le patient tente de soutenir le nerf affecté en gardant le rachis thora-colombaire légèrement fléchi, afin d’éviter d’augmenter la tension sur la musculature abdominale (figure 55.1). Demander au patient d’effectuer un mouvement de musculation des abdominaux (sit-up) déclenche fréquemment la douleur, de même qu’une manœuvre de Valsalva.