5.1 Évaluation préthérapeutique Le protocole débute par un « examen préthérapeutique [65] ». Ce bilan, composé de nombreux tests, évalue les capacités résiduelles et les impossibilités du patient. Il permet en outre de reconnaître, au milieu des symptômes, le ou les troubles cognitifs de base. Il prend en compte les plaintes exprimées qui bien souvent révèlent un aspect du ou des symptômes suspectés. Luria [49] stipule que plus l’entretien avec le patient est précis et détaillé, plus l’interprétation de son comportement observable est aisée. Le bilan de coordination poursuit quatre objectifs. • Il informe l’examinateur sur le niveau de compréhension du patient pour les ordres simples avec support de matériel. • Il évalue le degré d’intégration du membre supérieur plégique au schéma corporel, sans pour autant permettre de suspecter l’origine de la possible négligence. • Il sensibilise le thérapeute sur l’éventualité de troubles neuropsychologiques. • Il renseigne sur les capacités du sujet à s’adapter à ses incapacités. a. Le bilan comporte quatre épreuves : • Plier une feuille en quatre et la mettre dans une enveloppe. • Découper une feuille en carton souple suivant un trait droit, sinueux et à angle droit avec marque d’arrêt du découpage (fig. 5.1). Les ciseaux sont indifféremment pour droitier et gaucher. b. On le sollicite de la manière suivante : • « J’ai besoin de savoir comment vous vous débrouillez. Voulez-vous plier cette feuille en quatre et la mettre dans cette enveloppe ? Si vous le désirez, voilà un poids pour aider à maintenir les éléments et un antidérapant pour éviter que les objets ne glissent sur la table. » Si le patient demande « Comment dois-je le faire ? », on lui répond : « Comme vous voudrez, comme si vous étiez chez vous. » Cette question, fréquente, repose la plupart du temps sur une recherche d’autorisation à n’utiliser que le membre supérieur sain. • « Voilà des ciseaux et une feuille de bristol où sont dessinés trois traits. Voulez-vous découper sur les lignes ? » • « Voilà une boîte et une feuille de papier. Je souhaiterais que vous fassiez un paquet. Vous avez à votre disposition quelques morceaux de scotch. » Ces derniers sont collés par moitié sur un support plastifié suffisamment lourd pour permettre leur décollement sans difficulté. • « Un paquet cadeau est généralement entouré d’une ficelle. Voudriez-vous mettre celle-ci ? » Cette dernière épreuve n’est pas demandée à un sujet qui n’a pas réussi à faire un paquet qui se tienne. Tout le temps que dure le bilan, le poids et l’antidérapant restent sur la table à portée de main. a. Le patient peut garder son membre supérieur plégique sur les genoux, pendant le long de son corps, posé à côté sur la table, laissé « sous le matériel » d’évaluation… ; il n’intervient jamais dans l’activité proposée. Cette « négligence » se rencontre quelle que soit la récupération motrice. b. Quelle que soit la position de départ et lorsque aucune motricité volontaire n’existe, le patient peut utiliser son membre supérieur comme appui : la main saine vient chercher le membre supérieur plégique pour le poser sur l’objet à maintenir. Cette situation se rencontre par exemple lorsqu’il cherche à fixer l’enveloppe avec sa main plégique pendant que la saine introduit la feuille de papier. Il peut également l’utiliser comme contre-appui. Dans ce cas, il bloque le cube entre son buste et son avant-bras plégique pendant que la main saine organise le papier d’emballage. c. En cas de récupération motrice, la participation bimanuelle peut être plus développée. • Les troubles moteurs sont-ils seuls responsables ? • Existe-t-il des troubles de la sensibilité ? • Une asomatognosie expliquerait-elle cette non ou sous-utilisation ? • Le patient présente-t-il un trouble de l’orientation de l’attention entraînant cette négligence d’utilisation ? a. Les repérages d’attention, d’appréhension et de reconnaissance visuelles sont sollicités dans toutes les réalisations. Les échecs ou difficultés d’exécution pourront être l’expression d’un déficit de ces fonctions. b. L’exécution des consignes, bien qu’elles soient réalisées avec un support matériel, correspond à des ordres où la mise en œuvre volontaire d’un projet gestuel est éventuellement nécessaire. Dans cette perspective, une altération des exécutions soulève des questions relatives à la compréhension et/ou à l’aspect praxique. c. Une mauvaise prise des ciseaux ainsi que leur utilisation défectueuse nous interrogent sur les aspects praxiques et sur la connaissance du corps. Leur mauvaise orientation par rapport aux lignes de découpe dirige notre recherche vers un trouble du schéma corporel ou de l’appréhension visuelle. d. Un manque d’organisation du papier et de la ficelle autour du cube ainsi qu’une mauvaise réalisation du nœud et de la rosette laissent suspecter une apraxie constructive signe d’une atteinte neuropsychologique. L’apraxie constructive se définit habituellement comme l’incapacité à manipuler des éléments dans l’espace dans un but de construction, que celle-ci soit en plan ou en perspective sur une feuille de papier ou dans l’espace à l’aide de cubes ou de bâtonnets. Les hémiparétiques réalisent des productions différemment perturbées suivant le siège droit ou gauche de leur lésion cérébrale. Leur réalisation reflète une altération neuropsychologique, l’apraxie gestuelle pouvant néanmoins passer inaperçue (cf. chap. 4). L’apraxie constructive apparaît comme un symptôme (cf. chap. 1) que l’évaluation met en évidence. Il est de ce fait indispensable de la tester d’emblée puisque les résultats confirment les observations faites dans le test de coordination ou révèlent des difficultés d’ordre praxognosique passées inaperçues. Barbizet [3] suggère que la pertinence des épreuves est à l’origine de l’entité nosologique de ce trouble décrit dès 1900. Ce bilan a pour objectif de déterminer si le patient présente des troubles neuropsychologiques assimilés à une perte du savoir-faire. Toute difficulté rencontrée est l’expression du déficit d’un ou plusieurs traitements cognitifs sous-jacents : praxie gestuelle, reconnaissance visuelle13, appréhension visuo-spatiale et/ou somatognosie. Les patients dont l’altération neuropsychologique ne relève pas uniquement d’un accident vasculaire (traumatisme crânien, par exemple) ne s’intègrent pas dans ce raisonnement. On complète cette épreuve de copie par celle d’une figure. Celle de Rey [59] permet entre autres choses d’évaluer les capacités constructives du patient. L’ECPA [88] met cette épreuve validée à la disposition des ergothérapeutes. Les feuilles de dépouillement, dont l’une des deux concerne les adultes, simplifient l’analyse et l’interprétation des résultats. À défaut, on peut utiliser la figure bizarre (fig. 5.2) correspondant à une forme géométrique complexe. Quelle qu’elle soit, elle doit être abstraite, facile à recopier et nécessiter une approche à la fois globale (vue d’ensemble) et analytique (rapports et situation des éléments). Le protocole de la figure bizarre peut être le même que celui de la figure de Rey dans sa première partie [59]. On place la feuille où se trouve la figure devant le sujet dans un plan sagittal, ce dernier ayant à sa disposition des crayons de couleurs différentes dont l’ordre d’utilisation est soigneusement noté. L’examinateur présente successivement au patient neuf cartes sur lesquelles sont représentées des constructions en cubes de difficultés croissantes. La chronologie est structurale : plus il y a de cubes et de rapports entre eux dans la composition, plus la construction est difficile. Sur ces cartes ne figure aucun repère de couleur ni quadrillage. Les trois premières cartes correspondent à un arrangement sur un niveau, les trois suivantes à un assemblage sur deux niveaux, les trois dernières à un montage sur trois niveaux ou plus (fig. 5.3). Cette épreuve est assimilable au test de Yerkes (cité in [49]). Le test de praxie constructive tridimensionnelle proposé par Benton [6] est aujourd’hui disponible pour les ergothérapeutes [88]. Il n’utilise pas des cubes, mais des blocs de bois de dimensions variées que le patient a le loisir de manipuler avant la réalisation des épreuves. Par ailleurs, les modèles proposés sont réels (construits par l’examinateur). Une version expérimentale propose pourtant les modèles sur photographies que l’on présente verticalement au patient. Selon Benton, le modèle photographique (représentation en deux dimensions) est plus difficile que le modèle réel (représentation en trois dimensions), tant pour les sujets normaux que pour les personnes cérébro-lésées. Une observation similaire est apparue avec les hémiparétiques droits et gauches lors de la mise en place de l’épreuve de construction de cubes, d’où le choix des cartes supports pour la passation de cette épreuve. Le choix de blocs de bois de diverses dimensions et volumes est plus pertinent que celui de cubes. Il permet en effet de constater immédiatement les substitutions (remplacement d’une pièce par une autre de taille ou de forme incorrecte), ce qui est impossible si tous les éléments ont la même forme, et de visualiser plus facilement les déplacements (déviation angulaire lors du placement d’une pièce). Les autres critères de notation restent identiques (cf. « Stratégie de copie et de construction »). a. Le sujet investit la totalité de la feuille dans la mesure où il centre ses dessins. En parallèle, ses productions sont complètes. b. Le sujet utilise la moitié droite ou gauche de la feuille. Sur ses productions, la même moitié est négligée. On s’interroge sur la présence d’une négligence visuelle ou corporelle dans l’hémi-espace non investi. c. Le sujet utilise une moitié de la feuille. Les productions sont correctes. On envisage l’expression d’une hémianopsie latérale homonyme ou d’une héminégligence visuelle. Cette production signe éventuellement un trouble du schéma corporel. d. Le sujet utilise correctement la feuille, mais ses productions sont incomplètes dans un hémi-espace. Sans pouvoir réfuter un trouble de l’appréhension visuelle, l’interprétation s’oriente volontiers vers un trouble du schéma corporel. La deuxième observation est relative à la production même du patient. a. Le sujet réussit mieux les dessins spontanés que copiés. Les dessins copiés surchargés montrent une désorganisation des relations spatiales et des défauts de l’orientation dans l’espace. L’apport de repères par l’examinateur aggrave la production. On envisage une bonne représentation corticale et l’aspect perturbateur des repères visuels. On évoque l’existence de déficits spatiaux d’origine visuelle ou corporelle. Il s’agit généralement de sujets cérébro-lésés droits qui utilisent l’analyse et la programmation de l’hémisphère gauche. b. Le sujet réussit mieux les dessins copiés que spontanés. Tous deux présentent pourtant une réduction des détails, un caractère simplifié et une exécution lente et hésitante. L’apport de repères par l’examinateur améliore les performances. On postule une mauvaise représentation corticale, un défaut de programmation ou un trouble du schéma corporel et l’aspect facilitateur des indices visuels. Les patients sont souvent cérébro-lésés gauches et utilisent l’hémisphère droit dont l’appréhension est plus visuelle et globale. c. Le sujet ne montre pas de différence tangible entre les dessins copiés et spontanés. L’apport des repères visuels par l’examinateur est par ailleurs susceptible d’améliorer les performances. On imagine alors que ni le déficit d’appréhension visuelle de l’hémiparétique gauche ni le déficit d’analyse et de programmation du droit ne sont prédominants, mais que l’agnosie corporelle est sans doute déterminante. Les résultats de la copie de la maison et du cube ont fait l’objet, en particulier chez la personne âgée, d’études diverses et il semble que l’on puisse envisager une chronologie des erreurs. Elle signe l’importance de l’apraxie constructive : divergence des fuyantes, aplatissement de la base, rabattement des côtés, réduction du dessin à la face, closing-in (le patient dessine sur le modèle), incapacité de reproduire le modèle, dessin lacunaire et enfin persévération de certains détails (Mayer-Gross, cité par Hécaen [39]). a. La figure de Rey (ou assimilée) est appréhendée dans son ensemble et le patient commence par reproduire la forme globale (traitement de l’hémisphère droit du droitier) pour y adjoindre les détails localisés (traitement de l’hémisphère gauche du droitier). De même, il peut évaluer le nombre total de cubes dont il a besoin pour la construction et organise sa reproduction avec méthodologie. Par opposition, un hémi-espace et/ou des éléments ont pu être négligés. Puisque le traitement initial est global, on envisage alors, chez le droitier (fig. 5.4), que le travail de copie a été traité préférentiellement par l’hémisphère droit, ce qui laisse supposer un déficit de l’hémisphère gauche. b. La figure de Rey (ou assimilée), voire la construction de cubes, est élaborée de proche en proche (traitement de l’hémisphère gauche du droitier) sans qu’aucun élément ne serve apparemment d’armature à la représentation. Le résultat final peut être tout à fait satisfaisant si la totalité du modèle a été appréhendée visuellement. Par opposition, un hémi-espace et/ou des éléments ont pu être négligés. On envisage alors, chez le droitier (fig. 5.4), que le travail de copie a été traité préférentiellement par l’hémisphère gauche. Le traitement étant analytique, on peut imaginer un déficit de l’hémisphère droit. c. La figure de Rey (ou assimilée) est réduite à un graphisme peu ou pas structuré ; la construction n’est pas conforme au modèle ou non réalisée. On ne reconnaît pas le modèle, bien que certains aspects ou détails de celui-ci puissent être identifiables. Une absence de stratégie ou une réalisation défectueuse des items oriente immédiatement l’examinateur vers l’existence d’un trouble neuropsychologique. Cette unique observation ne peut pas rendre compte de l’ensemble des éléments qu’apportent ces deux épreuves. Il se peut en effet que seuls des détails signent l’apraxie constructive. Dans ce cas, et pour identifier la richesse et l’exactitude de ces deux épreuves, il est intéressant de reprendre les critères proposés par Osterrieth [59] et par Benton [6], ce qui permet une évaluation chiffrée. La cotation de la figure bizarre adjointe à celle de la construction de cubes permet en cas de réussite, un total de 100 points. L’entretien, permettant de prendre en compte la plainte, les demandes et le projet de vie du patient, fait partie intégrante de l’évaluation préthérapeutique. Trois procédures complémentaires sont mises en place. a. La première correspond à un entretien traditionnel qui consiste à poser des questions afin d’obtenir des réponses. Le thérapeute bénéficie généralement d’un questionnaire qui facilite le balayage rapide des items. Sont abordés les renseignements généraux (nom, prénom, âge, situation familiale et professionnelle, situation dans le temps et dans l’espace, anamnèse, nom des autres rééducateurs, emploi du temps à l’hôpital ou dans le centre, difficultés rencontrées pour l’indépendance dans la vie quotidienne, occupations en dehors des séances de rééducation…), les doléances du patient, ses demandes, voire son projet de vie. Ces renseignements laissent transparaître une photographie verbalisée à un instant T où le sujet ne dit que ce qu’il veut, mais où le thérapeute recueille des données riches sur le vécu conscient et réfléchi de l’hémiparétique, sur son orientation temporo-spatiale, ses capacités mnésiques et verbales… b. La seconde procédure consiste à adjoindre à la première des mises en situation. L’entretien s’étend alors dans le temps puisque le thérapeute souhaite obtenir des réactions à partir d’événements vécus. L’expérience montre que les plaintes ne sont plus autant contrôlées, voire conscientes, et apparaissent en fonction des difficultés rencontrées. Parallèlement, la relation qui s’établit progressivement entre l’hémiparétique et le thérapeute favorise un dialogue qui ne peut s’établir d’emblée. Cette relation permet en particulier que soient verbalisées des plaintes qui n’auraient pu être abordées directement. L’examinateur peut alors évaluer l’incidence et le ressenti des déficits dans la vie affective et quotidienne et prendre en compte les données qui le contrarient, même inconsciemment. c. Si cette seconde procédure met l’accent sur les « dires » de la personne dans le cadre de situations habituelles, elle souligne également que ces situations correspondent à celles de la vie quotidienne. L’ergothérapeute fait alors référence à l’observation du patient en activité, observation qui correspond à l’évaluation dite écologique. La méthodologie d’observation se réfère à ce que l’on voit, entend, ressent. Elle est le fruit de multiples questions en lien avec les modèles cognitifs qui permettent de comprendre le dysfonctionnement neuropsychologique. Le « comment observer » se recueille dans le vécu quotidien, dans les séances de rééducation… ou dans des situations reconstruites volontairement pour permettre de faire émerger des exemples qui permettront d’affirmer la lecture du résultat. Il est le fruit de toute l’équipe et ne peut être ponctuel. Comme le dit Seron, il s’agit d’« une méthode coûteuse en temps et qui n’est pas toujours facile à pratiquer ». Elle est cependant efficace et peut largement bénéficier d’une auto-évaluation [128]. Le modèle de Kielhofner [92,121] prend en compte la volition de la personne (intérêt, valeur, motivation) et son habituation (habitudes de vie et rôles). Prendre en compte ces paramètres permet d’orienter favorablement l’observation et le plan de traitement. L’ensemble des renseignements obtenus, qui peuvent être enrichis par le vécu de la famille, sont soigneusement notés : ils participent à l’interprétation des résultats des bilans autant qu’ils servent de cible à la rééducation. Le bilan de coordination ouvre toujours l’évaluation quels que soient la prescription et l’hémiparétique adulte qui nous est confié. Afin de tester correctement les fonctions supérieures, il est indispensable de cerner rapidement ce qui peut avoir une incidence sur l’interprétation des résultats. Sont donc mis en évidence les troubles du tonus, de la commande motrice et de la sensibilité, repérées les diminutions du champ visuel (hémianopsie latérale homonyme…) et consultées les conclusions du bilan phasique proposé par l’orthophoniste qui permettent en particulier d’apprécier les difficultés d’évaluation dues aux troubles de la compréhension et/ou de l’expression. En d’autres termes, un bilan neurologique exhaustif est le prérequis indispensable. On propose alors le bilan de l’apraxie constructive. Dans la suite du suivi thérapeutique, ce bilan sert de « baromètre » pour la pertinence du traitement. En cas de résultats imparfaits, même minimes, le thérapeute est tenu de poursuivre l’évaluation neuropsychologique. Chez le patient cérébro-lésé droit, on teste ensuite les capacités d’attention et d’appréhension visuelle, puis de connaissance du corps, alors que chez le gauche on recherche l’existence de troubles praxiques, puis du schéma corporel. Indépendamment du bilan de coordination, cette chronologie est pourtant très didactique. Afin de raccourcir le temps de passation des épreuves, l’examinateur regroupe la plupart du temps certains tests. Il mêle par exemple les épreuves papier/crayon des bilans de l’apraxie constructive et du schéma corporel, voire d’appréhension visuelle, pour l’hémiparétique gauche. Dans la foulée, il demande dessins spontanés et copiés, dessin du bonhomme et épreuves de barrage… De même, il cumule chez l’hémiparétique droit celles relatives à l’évaluation des praxies gestuelles et des troubles du schéma corporel en proposant mimes (sans ou éventuellement avec objet), puis leurs imitations significatives et non significatives suivies d’autres latéralisées. Cette procédure est courante. Elle est bénéfique pour le patient qui se retrouve dans une chronologie logique et gagne du temps à son insu. Elle est utile au thérapeute qui interprète sur le champ les productions et cible rapidement un canal déficitaire. Elle présente cependant un aspect pervers caractérisé par la confusion des objectifs des différentes épreuves de l’évaluation. L’examinateur ne peut pourtant pas tirer de conclusions quant à l’altération d’un trouble de base tant qu’il n’a pas éliminé certains paramètres intervenant dans l’évaluation ou pondéré ses constatations. Cette règle repose sur le principe de la double dissociation. Pour autant que soient ciblés les tests, plusieurs fonctions sont généralement impliquées dans leur performance. L’objectif est donc de mettre en évidence le dénominateur commun ayant contribué à l’échec lors des évaluations. Le système de cotation des différents tests le plus utilisé semble être celui relatif à l’utilisation de couleurs (cf. chap. 2). Le vert (+) correspond aux épreuves maîtrisées, le rouge (−) signifie que l’item n’est pas acquis. Le bleu ou le noir (+/–) permettent d’envisager que la tâche doit être travaillée quant à son mécanisme d’élaboration. On lui préfère cependant les cotations (0), (1) s’orientant vers la normale et (2), (3) signant la pathologie (cf. chap. 2, « Conclusion » de « Évaluation des troubles du schéma corporel »). On peut cependant être partisan du tout (1) ou rien (0) (cf. « Évaluation des apraxies gestuelles » : « Évaluation » et « Résultat », chap. 4). Il est à noter que de plus en plus d’auteurs considèrent que le (0) est la normale, alors que le (1) correspond à l’échec de l’item. L’examen préthérapeutique permet d’établir ce que beaucoup appellent la « ligne de base [65] ». Ce minimum acquis est le point de départ de la rééducation et la référence des progrès de la prise en charge. 5.2 Construction du plan de traitement Les conceptions actuelles de la restauration des aires associatives reposent schématiquement sur trois principes [43]. a. On assiste à un « phénomène de compensation » lorsqu’un organe sain, participant à l’accomplissement d’une fonction, devient prépondérant après lésion de son homologue. La compensation peut être comparée à l’amélioration d’un système existant et impliqué. L’équilibre, assuré à 80–90 % par le vestibule et 10–20 % par la vision, peut ainsi être restauré après lésion. Des exemples du même ordre sont observés pour la vision. b. On parle de vicariance lorsqu’une zone cérébrale, non alors impliquée, prend en charge une nouvelle fonction. Bien que fort discuté, ce principe semble retenu chez le petit enfant qui n’est jamais aphasique. c. La plasticité cérébrale repose sur la capacité de réorganisation et de développement des connexions neuronales qui permet au cerveau de s’adapter aux altérations des structures nerveuses. Les conceptions actuelles [43] de rétablissement (récupération de la fonction suivant un mode de fonctionnement analogue à celui antérieur) et de réorganisation (récupération de la fonction grâce à une organisation nouvelle permettant la même efficience) reposent sur ces principes et expliquent l’importance des stratégies d’apprentissage et de rééducation. • L’apprentissage s’effectue grâce à la répétition dans le temps des stimuli. • L’accoutumance nécessite la mise en place de situations déshabituantes qui correspondent à la volonté, à l’intérêt, à l’attention du patient et à la modification et à la variation des stimuli appliqués dans un objectif rééducatif.
Protocole méthodologique
Bilan de coordination (cf. « Annexe »)
Objectifs
Conditions de passation et épreuves
Résultats et interprétations
Utilisation du membre supérieur
Suspicion de troubles neuropsychologiques
Évaluation de l’apraxie constructive (cf. « Annexe »)
Objectif
Épreuves
Copies de dessins
Constructions
Elle se compose de trois séries de trois constructions dont la chronologie pour la difficulté est structurale.
Résultats
Utilisation de la feuille et aspect du dessin
Analyse des dessins spontanés et copiés
Stratégie de copie et de construction
La copie (a) a été effectuée de proche en proche (traitement de l’hémisphère gauche par un hémiparétique gauche). La copie (b) envisage plus une appréhension globale, bien que le résultat final montre une tendance à négliger la gauche des éléments (traitement par l’hémisphère droit d’un hémiparétique droit).
Entretien et observation
Chronologie des bilans
Contexte
Processus de restauration
Stratégies d’apprentissage
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5: Protocole méthodologique
